*Chapitre 11*

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La matinée se passe plutôt vite, après mon retard, j'ai préféré ne pas quitter mon bureau et que je crois que jusqu'à ce soir, je ne vais pas y en sortir. Je n'ai surtout pas envie d'entendre certains collègues parlaient du renvoi de l'assistante de Sean, je me sens assez mal comme cela. J'espère qu'il va y réfléchir et changer d'avis, pour lui laisser une seconde chance, il n'y a pas mort d'homme non plus.

Habituellement le midi, avant que je ne parte déjeuner avec Sean, Rosie vient s'assurer que je vais bien, et bien évidemment vérifier à ce que je compte manger, je sens qu'elle ne va pas tarder à venir me rendre visite. Je ne suis pas sortie de mon bureau pendant la pause, et à mon avis elle a dû entendre parler du renvoi de l'assistante de Sean.

Be, je ne me suis pas trompé, on toque à la porte, par contre j'espère qu'elle n'insistera pas pour que je déjeune avec elle et nos autres collègues. Patrick n'est pas trop du genre bavard, la dernière fois, j'ai cru que j'allais m'endormir contre la machine à café, j'avais beau essayer de faire la conversation, à part "oui, non" il n'a pas un vocabulaire très enrichi.

Et l'autre pervers à part me reluquer, il ne raconte pas grand chose d'intéressant, son sujet favori c'est critiquer Sean et sa femme, pour madame Miller, ça ne me dérange pas de cracher un peu de venin, après tout elle ne se gêne pas pour en faire de même sur moi. Mais Sean est loin d'être le monstre que l'on me décrit, il faut juste apprendre à le connaître, c'est un homme adorable. Voilà que mon cœur se met à battre à la chamade juste en penser à lui, il s'agit bien plus qu'une attirance physique, je suis complètement épris de cet homme. Pour l'instant, mon coeur revit grâce à lui, mais il ne va pas tarder à se briser.

Je réponds pour que la personne qui frappe puisse rentrer, il faut que j'arrête de rêvasser, je sais que je vais succomber, mais il faut que je résiste le plus longtemps possible, je ne me suis jamais senti aussi bien et je n'ai pas envie que cela s'arrête.

Je vois apparaître Rosie, elle referme la porte derrière elle, puis s'avance jusqu'à mon bureau. À son expression sur son visage, elle vient encore me sermonner, sur le fait que je ne suis pas sorti de mon bureau de la matinée. J'apprécie qu'elle s'inquiète pour moi, mais j'ai déjà une mère, et cela me suffit, je ne suis pas ici pour me faire couver.

- je me suis inquiétée de ne pas te voir à la pause ce matin.

Elle s'assoit sur le fauteuil en face de mon bureau, Rosie est vraiment quelqu'un de bien, elle a toujours été l'amie sur qui je pouvais compter, quand Franck était encore en vie, mais je n'oublie pas le mal qu'elle m'a fait quand elle m'a laissé du jour au lendemain, au moment où j'avais le plus besoin d'elle. Le pardon est quelque chose que j'ai du mal à accorder à une personne qui a trahit ma confiance, j'espère qu'avec le temps je pourrais la reconsidérer comme une amie. Mais pour l'instant c'est beaucoup trop tôt.

- je suis arrivé en retard ce matin, et je ne suis pas sorti de mon bureau.

- tu ne devrais pas travailler autant, je me doute que tu veux bien faire, mais pense à faire quelques petites pauses.

- ne t'inquiète pas pour moi, je prends ma pause dans mon bureau et c'est très bien comme ça! Je ne me sens pas à l'aise avec les autres collègues.

Je continue de regarder l'écran de mon ordinateur, puis pour qu'elle comprenne que je suis occupé, je fais semblant de taper sur le clavier. Je ne veux pas d'une deuxième mère sur mon lieu de travail. Et elle le sait que j'ai encore du mal à me mélanger avec les autres collègues.

- tu ne déjeunes pas avec monsieur Miller ce midi?

On y vient, j'espère qu'elle ne compte pas me sermonner sur ce sujet-là également, même si je sais que je vais souffrir un jour, je veux profiter de ce que m'offre Sean pour le moment.

Mon sérum d'Amour : Lui [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant