4. Survive

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Deux sentiments tiraient sur mon esprit, tentant chacun leur tour de prendre le contrôle ; d'un côté la joie : j'avais enfin trouvé du monde, de réelles personnes, je n'étais plus seule ! Mais aussi la peur : je ne les connaissais pas, je ne savais pas ce qu'ils feraient, quelles étaient leurs intentions.
On m'avait toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus, et depuis les règles s'étaient encore plus compliquées, mais j'avais décidé que aujourd'hui je ne rentrerai pas dans ce jeu.
J'étais trop épuisée, j'avais trop combattu, trop espérée et été déçue.
Alors, oubliant tous les dangers et tous les sénarios qui pourraient arriver, je pris une profonde inspiration, et, me tournant une dernière fois vers la forêt vide, suivit le groupe qui avait déjà entamé leur marche.

Un peu réticente, je marchais en arrière, à quelques mètres de mes nouveaux compagnons, mais Rick se retourna et me fit signe de les rejoindre.
J'avançais donc maintenant au centre de la marche, j'étais très gênée de m'introduire ainsi dans leurs vies, mais une femme me sourit timidement, tentant de me détendre, elle se nommait Tara : j'avais par la même occasion appris les noms du reste du groupe, dont l'adorable petite Judith qui n'était autre que la fille de Rick, mais je n'osais pas dire que je n'avais pas eu le temps de tous les retenir.

Gabriel était en tête et indiquait le chemin, il tenta une blague qui n'eut pas du tout l'effet voulu : personne ne rit, alors il se retourna et continua de marcher, l'esprit vide.
Sentant une nouvelle présence, je tournai la tête vers la droite : pourquoi le cowboy se tenait-il à côté de moi ? J'étais persuadée qu'il était en tête de file au début.
Je ne m'y attardais pas plus longtemps.
Je faisais désormais tourner autour de mon doigt l'élastique que je portais auparavent au poignet, mais avec mon agilité légendaire je le fit voler et s'écraser quelques mètres plus loin.
Arrivée à sa hauteur, je voulus le rattraper, mais avant que j'eu le temps de me baisser, une main me le tendait déjà.
Je souris timidement, et le repris entre mes doigts :

-Même si je ne me souviens plus de ton nom, merci.
-Qu-quoi ? Il fit la moue et détourna le regard.

Mince, je crois que je l'ai vexé, mais je ne sais vraiment plus comment il s'appelle.
Était-ce Charles ? Ou bien Correntin ?
En tout cas, ça commençait par un C.

-C'est Carl. Il avait essayé de sourire mais le ton de sa voix était resté un peu froid.
Il tourna les talons, puis se re-retourna vers moi. Il me fixa quelques secondes, aller dire quelque chose mais resta la bouche ouverte un doigt vers le ciel, s'arrêta puis recommença à marcher.

L'église n'avait rien d'extraordinaire, mais Gabriel nous donna une boîte de haricots pour nourir nos monstres que l'on nomme plus communément estomac.
Je ne me sentais pas vraiment à l'écart, mais m'intégrer du jour au lendemain à des personnes après avoir passée deux ans de sa vie seule était assez pesant.
Je m'excusai et prétendis vouloir prendre l'air pour pouvoir me retrouver un peu seule.
Je ne voulais pas vraiment être seule, mais juste reposer mon esprit pour me remettre de cette journée qui avait chamboulée mon quotidien.

Mais alors que je m'aventurais sur le petit chemin de caillou qui rendait à l'église, j'entendis des pas derrière moi.
Évidement c'était Carl.
Je soufflai entre mes dents; je voulais juste être TRANQUILLE.
Je passai une main fatiguée sur mon visage, et me retournai vers lui :

- S'il te plaît, je ne vais pas m'enfuir, je compte juste marcher un peu.
-On vient de marcher pendant une demi heure ? Rétorqua t-il dans le plus grand des calmes.
-Je.. rohh, j'aimerais juste qu'on me laisse un peu tranquille, tu vois ? C'est exactement le contraire de ce que tu fais, si ça peut t'aider.
-D'acc, je vois.
-Très bien. Merci.

Mais quand je continuais, je l'entendais faire de même. Machinalement, quand il faisait un pas, j'en faisais trois.

-Rohh mais c'est pas vra..
-J'vérifiais juste que tout allait bien, me coupa t-il.
-Eh bien ça va très bien, merci Charles
-C'est Car..
-Je sais.

▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl GrimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant