Je n'eus pas besoin de parler pour qu'il comprenne que quelque chose était arrivé.
Il s'appuya contre la voiture, portant une main à son coeur. J'accourus aussitôt pour le soutenir avant qu'il ne s'éffondre :
-Non ! Non ! Rick il n'est pas mort !
-Alors qu'est-ce qu'il a ? Demanda t-il la voix brisée.
Je déglutis, je n'arrivais pas à trouver de mots justes pour lui dire. Mais Aron arriva en courant, prenant Rick et Michonne appart, me sauvant d'une situation que je n'aurais pas su gérer.
J'assistais à la scène de loin : Rick marchant dans tous les sens, les mains sur la tête, puis prenant Michonne dans ses bras, les yeux rouges.Je ne peux pas voir ça...
Je retrouvais mon endroit fétiche, fixant pour la énième fois le vide, et l'eau calme du lac qui s'étendait devant moi.
J'entendis des pas au loin. Des pas doux mais hésitants, les pas que je reconnaitrais entre mille.
Sa voix cristalline parvint à mes oreilles :-Salut..
Je ne répondis pas, continant de fixer l'horizon. Il s'avança jusqu'à moi, s'assis et laissa aussi balancer ses pieds dans le vide.
-Je suis désolé que tu sois triste, reprit Carl.
-Ce n'est pas de ta faute..
-Je ne comprends rien. Je me réveille ici, personne ne veut m'expliquer comment j'en suis arrivé là, personne ne veut me dire ce que j'ai oublié ! Je dois avoir une discussion avec mon père ce soir, pourquoi pas plus tôt ? Il paraît que ce qu'on va me dire est dur à avaler, pourquoi on me laisse attendre ? Pourquoi on ne me dit pas tout maintenant ? Je n'ai toujours pas vu ma mère, j'ai peur de faire le lien...
Je me tournai vers lui :
-Pourquoi... pourquoi tu me racontes tout ça à moi ?
-Je... je ne sais pas. C'est vrai c'est idiot. Je sors sans prévenir personne, je viens jusqu'ici t'embêter alors que tu veux peut-être seule...On ne perd jamais les mauvaises habitudes me soufflai-je à moi même.
-...et que je ne te connais même pas...
Je ne te connais pas...
-...mais je n'ai pas réfléchis, j'ai demandé à cette Denise, mon infirmière ? Comment tu t'appelais et où tu étais, et comme on avait qu'une seule réponse à mes deux questions je suis sorti en me répétant ton nom et je suis venu ici sans réfléchir.
Désolé.Finalement peut-être que ce n'est pas si mal parti, il pourrait se souvenir.
-Tu as eu d'autres, "intuitions" dans ce genre ?
-Je me rappelle des mots "quand tout sera fini on en discutera" des trucs dans ce genre là, mais ça n'a pas vraiment de sens.
-Rien d'autre ?
-Rien pour l'instant.Un blanc suivit, avant qu'il ne reprenne :
-Au fait... pourquoi ton copain est enfermé ?
-Quoi ?
-Ron, je l'ai vu tout à l'heure sortir encadré par deux hommes, ils le rammenaient en cellule comme ils m'ont expliqué. Cet endroit est vraiment étrange. Pourquoi pas une vraie prison ? Pourquoi...
-Qui t'as dit que c'était mon petit ami ?!?! M'exclamai-je.
-Lui-même, fit-il avec un hochement de tête, lui-même après m'avoir fait quelques menaces sur le fait de ne pas t'approcher. Je ne sais pas si il a l'habitude de ne pas se faire respecter, mais je crois que je viens de faire tout ce qu'il m'avait défendu.Si la situation n'avait pas été celle là, j'aurais éclaté de rire. Il est vrai que Carl avait toujours eu plus de courage que Ron.
-Tu devrais rentrer te reposer Carl, dis-je calmement, les yeux toujours rivés sur l'eau qui coulait en silence.
-Tu vas faire quoi toi ?
-Quelque chose d'important. Ne t'inquiètes pas.
On se releva puis on entama notre marche dans les petites rues d'Alexandria.
-Encore une dernière chose... pourquoi tu m'as piqué ma veste ?Je resserrai machinalement la veste autour de moi, comme si j'avais peur qu'il ne veuille me l'arracher. Mais c'est vrai, dans ces souvenirs, il ne me l'a jamais donné.
Il ne me connait même pas.-Tu me l'avais donné.. tu veux la récupérer ?
-Ah non, je te fais confiance, fit-il avec un sourire, ce n'est pas moi qui vait te contredire sur ta mémoire.
-Carl...
-C'est rien..
Il se retourna une dernière fois vers moi :
-Et... merci d'avoir veillé sur moi, même si je ne sais pas pourquoi. Mais merci, merci infiniment.
-Il y a pas de quoi répondis-je avec un sourire.
Et il partit vers l'infirmerie.Moi, j'avais une mission à accomplir.
Cette fois Ron tu me le payeras.Je dévalai les marches de la maison où était enfermé Ron, arrivant à la porte de la cave, je rentrai et me jetai sur lui, qui avait sursauté à mon arrivée.
-Je te haïs ! Je te haïs ! Dis moi que tu regrettes d'avoir fait ça !! Je te faisais confiance, tu étais mon ami ! Tu n'as pas détruit que sa vie, tu as détruit la mienne, celle de Rick, de Michonne !! Dis moi au moins que tu t'en veux ! Que tu regrettes !
Je déversais toute ma colère sur lui, hurlant chacun de mes mots.
-Je regrettes de ne pas avoir su mieux viser.
Je le regardais, ébahie. Il n'avait pas changé d'expression lorsqu'il avait prononcé ces mots et son calme ne faisait que augmenter la rage que j'éprouvais à son égard.
-Espèce de...
-J'aurais préféré que ce soit toi qui perde la mémoire, si tu préfères ça. Oui on m'as mis au courant.Que je préfère ça ?
Je resserrais un peu plus l'emprise que j'avais sur le col de son tee shirt, le regard plein de haine. Je crois vraiment que si Glenn n'était pas venu, j'aurais fait une énorme bêtise. Il m'entraîna doucement vers l'entrée, je me retournai une dernière fois vers Ron :
-Tu n'es qu'un monstre, crachai-je.
Mais quand Glenn referma la porte, j'entendis Ron pleurer.---
"-Mais qui est ce type ?"
Je reconnus la voix de Carl.
On sortit rapidement de la maison avec Glenn, empruntant les escaliers que j'avais dévalé quelques minutes plus tôt.
La voix de Negan s'ajouta à la sienne :
-Moi ?! Eh bien, je pensais avoir fait une entrée en matière plutôt réussie pourtant ! Je n'aime pas vraiment ce genre de blague mon petit, alors tu ferais mieux d'arrêter de jouer au débile et d'écouter plutôt ça :
Qui suis-je ? Qui sommes nous ?Tous les sauveurs répondirent en coeur :
-Nous sommes Negan !Il ne manquait plus que ça. J'arrivai à l'entrée de la ville, Negan faisait énergiquement tourner sa précieuse Lucile, son amour de batte de baseball.
-Connais pas, répiqua Carl sur un ton sec. Vous avez foncé dans un grillage du terrain en voulant récupérer une balle ? Déclara Carl un sourire aux lèvres, désignant du menton sa batte.
Negan ne releva pas cette attaque personnelle et s'attarda sur le visage amoché de Carl :-Oh mais attends, qu'est-ce qu'il a ton oeil ? Oh mon dieu je n'ai pas envie de voir ce qu'il y a sous ce bandage !
-J'ai eu un accident, mais avant que vous ne débarquiez avec toute votre petite bande j'allais parler avec mon père pour essayer de retrouver mes souvenirs. Je ne sais pas vraiment à quoi vous voulez jouer, mais si vous continuez on va appeler la police, en commençant par mon père qui est flic, prononça Carl un regard de défi dans les yeux.
Negan explosa de rire, ses compagnons le suivant comme des marionettes.-Attends, tu es borgne ET amnésique ? La meilleure ! Tu ne te rappelles donc de rien ? La police ! La meilleu... Oh.. mais c'est plutôt intéressant tout ça ! Ça suffit pour aujourd'hui, on l'emmène. On va voir si un petit tour de manège te fera du bien.
-Non ! Rick s'était avancé d'un pas, mais on savait tous que les désirs de Negan étaient des ordres.
-Ce n'était pas une question, déclara lourdement Negan.Il tapa amicalement l'épaule de Carl, le faisant marcher à sa hauteur.
-Papa... souffla Carl en se tournant vers lui.
-J'ai dit non ! Je vais te... commença Rick.
Toutes les armes se pointèrent instantanément sur lui.
Carl avait peut-être perdu la mémoire, mais il comprit que il ne pourrait rien faire appart accepter le marché de Negan.
Il regarda son père, tentant de sourire :
-T'inquiètes papa, ça ira.
Mais il ne savait vraiment pas de quoi il parlait.
-Je vais te raconter moi, ce qu'il s'est passé... ajouta Negan.
Carl, fixant Rick tout en marchant, monta dans le camion à côté de Negan. J'observais une dernière fois ses yeux bleus qui rencontrèrent les miens dans le rétroviseur, et le camion partit sous une fumée de poussière.
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▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl Grimes
Fanfic"Je l'ai enfin compris. J'ai compris que dans ce monde on ne peut pas toujours fuir. Fuir ne me sauvera pas. Je ne peux plus être un fardeau. Je ne veux plus. Maintenant je vais me battre." Malheureusement, je ne connaîtrai jamais ce ressenti de gra...