34. Help

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Je regardais alternativement le couteau et le visage toujours aussi sérieux de Camille. Elle s'était totalement transformée : sa respiration semblait plus calme et maîtrisée et son regard s'était emplit d'une volonté mystérieuse de combattre. Tout l'éloignait de la jeune adolescente avide de sensations et inscousiante qui la caractérisait autre fois. Peut-être se rendait-elle compte du monde qui nous entourait ?
Une chose était certaine : elle se sentait prête pour découvrir ce monde, et je n'avais pas le droit de l'en empêcher. Mais une chose me terrifiait : qu'elle commence elle aussi à mettre sa vie en danger. Je ne pouvais plus voir les gens que j'aimais risquer leurs vies de jours en jours.

Je serrai le couteau dans ma paume, prenant par la même occasion la main de mon amie. Celle-ci m'adressa un sourire rassurant et murmura, presque inaudiblement : ils s'en sont sortis, c'est certain. C'est impossible autrement.
-Tu as de quoi te défendre ? Demandai-je.
-Oui ne t'inquiètes pas.
Je hochai ma tête en silence, puis reportai mon regard sur Tobin : Au vu des inombrables coups d'oeil inquiets qu'il jetait à travers le rétroviseur, et ses soudains pics d'accélérations dans les lignes droites, il ne semblait lui non plus pas totalement plus rassuré face à la situation.
Moi, j'étais complètement terrorisée. La peur et l'angoisse que j'avais perçue dans la voix de Carl était vraiment insoutenable, et je n'avais pu réussit à rétablir le contact avec eux par la suite. Des millions de sénarios les plus affreux tournaient dans mon esprit déjà au bord de la rupture. La seule raison qui me poussait à ne pas craquer résidait dans l'espoir de les retrouver, sains et saufs, et de leur venir en aide.

Les roues crissèrent et la voiture s'engagea dans la bifurcation menant à l'entrée du centre ville. À peine arrêté, je poussais violemment la portière, positionnant mon couteau devant moi. J'entendis distraitement les deux autres portes s'ouvrirent. Mon regard longea les allées des boutiques dévastées, mais ne trouva rien : tout était complètement vide et calme.
On pouvait même percevoir le doux chant des oiseaux, plus haut dans les arbres. Je me retournais vers Camille et Tobin, le regard tout aussi perdus qu'eux.

-Ils ont dû fuir et la horde les a suivit, objecta Tobin, qui continuait tout de même à surveiller ses arrières.
-On est bien au bon endroit au moins ? M'interrogeai-je.
Dans la panique, ils auraient pu se tromper totalement d'emplacement, mais Rick et Carl ayant donné tout les deux la même version, celà ne collait pas.

Je reportais une seconde fois mon regard sur ce qui m'entourait : le vent soufflaient sur les planches de bois plaquées contre les entrées des magasins. Plus loin dans la rue, des plastiques usagés continuaient silencieusement leur route le long du bitume.

Tout me paraissait irréel, et je n'avais qu'une envie : me réveiller.
Je frottai machinalement mon front sans quitter la scène des yeux, espérant y trouver un échappatoire. Et soudain, mes yeux se posèrent sur un objet que j'aurais dû remarquer depuis bien longtemps.
Je courus jusqu'à lui, ignorant les questions fusantes de mes camarades.
Je me penchai et récupérai le petit appareil noir désormais cabossé, comme si on l'avait piétiné. L'antenne était totalement tordue et l'écran était fissuré sur toute sa longueur. Je resserai le talki walky dans ma main, rien n'était encore perdu : il leur restait encore le deuxième talki walky.

-Ils doivent toujours avoir le deuxième, annonça Tobin comme si il avait lu dans mes pensées.
-Je pense aussi. On devrait aller làbas, dis-je en pointant du bout du doigt l'immense forêt brouissalleuse qui s'étendait devant nous. Un grillage qui séparait habituellement la lisière du bois et l'entrée de la ville était complètement rabattus sur le sol : des centaines de morts avaient dû forcer le passage. Après que notre groupe l'est, je suppose, escalader, espérant ainsi les semer.
Mais comment avions nous fait pour passer à côté de ça.

Ils ont au moins un peu d'avance, me soufflais-je à moi-même.
Le sénario de mes hypothèses se dérober sous mes yeux, si bien que je dû fermer mes yeux pour faire cesser les cris et le sang.
Je rouvrai les yeux et Camille passa devant moi, brouillant partiellement mon champ de vision. Elle avait elle aussi sortit son coûteau, et s'avançait à pas de loup vers le grillage.
Tobin la suivit et ils examinèrent à eux deux les environs.

▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl GrimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant