25. Encore

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Mon dos se cognait contre une roche, je grimaçais une nouvelle fois. J'avais dû être trainée sur une centaine de mètres, ma jambe me faisait souffrir au plus haut point.
Je concentrais toutes mes forces restantes pour ne pas m'évanouir.

Si seulement je pouvais attraper le couteau à ma ceinture, je pourrais tenter quelque chose. Mais j'occupais mes bras à tenir ceux de l'homme, luttant pour qu'il me lâche.

-Arrêtez ! S'il vous plaît.. soufflai-je désemparée.
À chaque supplication, il riait de plus belle, accentuant sa pression.
-Tu me donnes vraiment du fil à retordre gamine. Quoi ? Je n'ai pas bien entendu ?
-Je m'appelle Sarah, lui crachai-je.
Il se contenta de tirer un peu plus fort mes cheveux, et je décidai de la boucler.
J'avais compris le message.
-Comment as-tu fait pour sortir ? Me dit-il avant de me jeter une nouvelle fois dans sa vieille cabane aux odeurs de moisis.
Je ne répondis pas, mes yeux rivés sur les siens.
-Je répète ma question : comment êtes-vous sortis ? Articula t-il lourdement. Et où sont les autres ? Quel courage ils ont ! Ils n'ont pas perdu de temps pour te lâcher ! Quels copains !
-Ce ne sont pas mes amis, dis-je le visage fermé.
-Tu te décides enfin à parler ? Rit-il grossièrement.
-Je croyais que vous m'aviez demandé de la fermer ?
-Pourtant je vois que tu ne te gênes pas.
-je parle quand j'en ai envie.

Une claque répondit à mon attaque, le bruit résonnant à travers la grange et les picotements parcourant mon corps pendant plusieurs secondes.
-Je crois que tu n'as pas bien compris qui avait le dessus, reprit-il en se levant. Laisse moi t'expliquer comment les choses se passent...

Je ne fis même pas attention au geste qu'il entreprit pour dégainer son couteau, j'étais trop absorbée par l'ouverture béante de la porte.
Si j'arrive à crourir assez vite, je pourrais m'enfuir, cet idiot n'a même pas pensé à refermer la porte.
Mais comment courir avec une jambe handicapée ?
Une violente douleur surgit au plus profond de moi, coupant court à toutes pensées. L'homme tenait en ses mains la balle auparavant logé dans ma jambe, m'arrachant un cri presque animal lorsqu'il la retira.

-Enfoiré... articulai-je, ma voix entrecoupée par ma respiration haletante.
-Je crois que j'ai mal entendu ?
Il appuya son doigt sur ma blessure, m'arrachant un nouveau cri.
Je sentais mes muscles se détendre doucement, ma vue vaciller et mon coeur ralentir : j'allais bientôt m'évanouir.
La douleur se fit moins intense lorsqu'il stoppa la pression qu'il exerçait. Il se leva en prenant appuit sur ses genoux :
-Il va falloir que tu me dises où est cette ville petite...
-Je vous l'ai déjà dit, je m'appelle Sarah... soufflai-je, la faiblesse de ma voix ne cachant pas la haine que je lui portais.
-Je m'en fous, tu comprends ? Je m'en fous ! Il leva brusquement un bras et passa une main nerveuse dans ses cheveux.
-Je m'en fous ! Hurla t-il de nouveau, je n'en ai rien à faire de ton nom, je veux juste un abri ! Tu comprends ? Laissez toute cette merde derrière moi ! Recommencer une vie !
Il s'approcha dangereusement de moi, m'empoigna par mon nouveau tee-shirt et me souleva du sol.
-Ça fait trop longtemps... trop longtemps...

Sa haine et lui ne faisait plus qu'un, il serra son couteau dans sa main et le plaça violemment sous ma gorge :
-Si je dois en arriver là, je le ferais, tu comprends ?

À l'instant où la pointe de son couteau coupa délicatement la première couche de ma peau, les yeux de l'homme se fermèrent, doucement, comme si il s'endormait, il tomba à la renverse, moi avec, et je distiguai une ombre à la chevelure chatain clair avant de m'évanouir.

Je repris peu à peu connaissance, ma jambe me rappelant que j'étais toujours en vie.
-Enzo ? Murmurai-je.
Celui s'occupait à ma jambe, je ne pouvais pas voir ce qu'il faisait mais celà atténua ma douleur : un bandage. Je le sentis au tissu se collant puis se resserrant autour de ma peau.

▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl GrimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant