Mes muscles me faisaient mal. Il me semblait qu'un marteau piqueur frappait sans cesse dans ma tête.
J'entendis des voix au loin.-Je crois qu'il va falloir bientôt le faire..
Je reconnus Rick.
-Elle n'a pas arrêté de respirer une seule fois, elle n'est pas encore morte, répondit Carl.
-Tu t'es peut-être endormi à un moment, c'est impossible. Elle doit être en train de revenir.
-Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, répondit Carl sèchement, comment j'aurais pu ?
-D'accord, céda Rick, mais je reste avec toi en attendant.
-Je saurai le faire.
-C'est toujours plus dur qu'on ne le pense Carl.
-Je sais papa, je sais... Sa voix se brisa à ses dernières paroles, et je voulus plus que tout montrer que j'étais là.Je bougeai mon petit doigt, le levant vers le ciel.
Carl s'écarta brusquement de moi, le souffle court.
Il chuchota, les larmes aux yeux :
-Ça y est...Non ! Je suis en....
Mais pourquoi ai-je décidé de bouger ?
Alarmée, j'ouvris les yeux en grand. Carl avait sorti son couteau et un flots de larmes s'écoulaient le long de ses joues.Merde, c'était encore pire ! Les rôdeurs savaient très bien marcher, et ouvrir les yeux, c'est même exactement ce qu'ils font lorsqu'ils reviennent.
Réfléchis ! Qu'est-ce que font les humains que les rôdeurs ne savent pas faire ? Parler !
Un peu plus et Carl enfonçait son couteau dans mon crâne lorsque j'écriai en toussant :-Ne fais pas ça ! Je suis vivante ! Je suis vivante !
Carl écarquilla les yeux, recula jusqu'à tomber à la renverse en arrière, tenant toujours fermement son couteau.
Rick avait accouru vers moi mais en gardant son arme à la main.
Il s'approcha doucement de ma blessure et fixa la morsure qui une nouvelle fois avait recommencé à cicatriser.-C'est pas vrai....
Alerté par l'agitation, Maggie et Glenn rentrèrent dans la chambre, mais restèrent cloués sur place lorsqu'ils me virent assise sur mon lit, le teint pâle mais qui n'était plus cadavérique, les yeux remplis de lucidité, et surtout lorsque je parlai :
-Je dois tout vous expliquer....Tous dans la chambre, je racontais ma première morsure, lorsque j'avais compris que j'avais quelque chose de différent.
Je n'oubliais aucun détail, de mon arrivée au campement à ce fameux soir où l'on voulait ma mort. Je leur expliquais tout : pourquoi je n'avais pas voulu leur dire avant, comment mon ancien groupe avait réagit.Carl n'avait prononcé aucun mot depuis le début de mon récit, il ne m'avait pas pris dans ses bras, mais il ne m'avait pas quitté du regard.
Je montrais la cicatrice de ma première morsure, Maggie l'effleura du doigt le souffle court.
Elle me prit ensuite dans ses bras, me serrant si fort que j'en eu presque la respiration coupée.Carl se leva sans dire un mot, marcha jusqu'au fond de la chambre et referma calmement la porte derrière lui.
Je soupirai, je ne voulais absolument pas qu'il l'apprenne de cette manière.
Quand j'essayai de me lever Maggie me chuchota :-Non, repose toi un peu, tu iras lui parler après.
-D'accord, cédai-je.Je n'aurais su dire si je m'étais endormie, mais le temps passa à une vitesse de mort lorsque j'étais réveillée.
Je me levai avec plus de facilité que la première fois, bus le verre d'eau qu'on m'avait apporté, et sortis de l'infirmerie.
Je passais devant Madame pâte fraîche et ses fidèles accompagnantes, qui s'exclamèrent et parlèrent à voix basses lorsque j'arrivais à leur hauteur. Je levais fièrement un bras pour les saluer, prenant soin de leur montrer celui avec la morsure, sourit puis continuai mon chemin.La vie pouvait reprendre son cours,
Mais Carl n'était apparement pas de cet avis.
Il ne me répondait que brièvement et détournait toujours le regard quand j'essayais d'engager la conversation.
Celà avait duré plus de deux jours, et cette situation commençait à énormément me peser, j'avais besoin de lui parler et de m'excuser.J'ouvris la porte de notre maison ; Carl était là, dans le salon, jouant avec Judith en silence.
Je m'approchai doucement de lui, attrapant un hochet à Judith, et le secouai à côté de sa tête en souriant.
Mais il attrapa le jouet et le reposa à sa place sans m'adresser un regard, toujours dans le plus grand des silence.Je m'accroupis à ses côtés, faisant distraitement jouer Judith :
-J'aurais au moins aimer que tu me parles. Commençai-je, avant de ravaler ma salive.
Il ne répondit pas.
-Carl, s'il te plaît.
-Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Dit-il en tournant son regard noir vers moi.
-Je ne sais pas, peut-être rien en fin de compte, mais juste un sourire n'aurait pas fait de mal.
-Tu ne me l'avais même pas dit, prononça t-il d'une voix teinté de dégoût.
C'était à mon tour de ne pas répondre.
Il reprit :
-Je te faisais confiance moi, je te racontais tout.
-Ce n'est pas ça, soufflai-je, j'ai confiance en toi, bien sûr que j'ai confiance en toi. Le problème c'est que je voulais juste vous protéger. Je ne voulais pas mettre encore des gens en danger avec ce qu'il s'était déjà passé.
-Et tu ne crois pas que je serais resté ? Répliqua t-il en colère.
-Toi si, le groupe si, mais les autres ! N'importe qui pourrait essayer d'avoir ma peau parce que j'ai ce qu'ils n'ont pas !
-Tu vis trop dans le passé Sarah, ton groupe était ton groupe, rien ne dit qu'il se serait reproduit la même chose. Tu dis les gens de la ville ? Et quand on était tout seuls ? Dans la forêt, quand il n'y avait que nous ? Tu nous faisais confiance à ce moment là ?
-Bien sûr que oui !
-Alors pourquoi tu n'as rien dit ?Il ne me laissa aucune possibilité de réponse puisqu'il partit dehors avec Judith dans les bras.
Je voulus m'effondrer dans un coin de ma chambre mais j'avais chaud, il fallait que je prenne l'air.Je m'assis sur le rebord d'un trotoir, ma main gauche retenant ma tête, le regard fixant la multitude de petits cailloux.
J'aurais voulu tout leur dire avant, mais j'avais trop peur.
Trop peur qu'ils me rejettent, qu'ils essayent de me tuer, qu'ils fassent tout ce qu'on m'avait déjà fait...
Sauf que maintenant Carl ne voulait plus m'adresser la parole.
Je sentis une présence s'asseoir à mes côtés. Je tournai tristement la tête vers celle-ci.-Salut jeune fille.
-Salut Enzo...
-Je sais vraiment pas quoi te dire... Je viens d'apprendre ça par Rick. C'est quand même incroyable.
-J'aurais préféré ne pas avoir ça et être morte.
-Arrête de dire ce genre de choses tu veux ? Arrête un peu de t'en vouloir pour tout. Carl est juste sous le choc, il venait de se préparer à ne plus jamais te revoir, il a dû sûrement passer sa nuit à pleurer et tu réveilles cinq heures plus tard comme une fleur en mentionnant que tu avais oublié de préciser que tu étais immunisée. Laisse lui un peu de temps, je suis sûr qu'il ne t'en veux pas.
-Je lui fais confiance... c'est juste que j'avais peur..
Enzo passa une main dans ses cheveux en soupirant.
-Je sais... c'est juste une passe..
-Oui... et...
-Oui ?
-Merci... de faire ça pour moi.
-Il n'y a pas de quoi, répondit-il avec un sourire.
Je le regardai s'éloigner, souriant à mon tour.
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▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl Grimes
Fanfiction"Je l'ai enfin compris. J'ai compris que dans ce monde on ne peut pas toujours fuir. Fuir ne me sauvera pas. Je ne peux plus être un fardeau. Je ne veux plus. Maintenant je vais me battre." Malheureusement, je ne connaîtrai jamais ce ressenti de gra...