▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl Grimes

27. Secrets

-Tu es sûre que ça va ?
-Oui Glenn, ça va.
Et même si pour la troisième fois je répondais affirmatif à sa question, il ne paraissait toujours pas convaincu.
-Carl est...
-Ça va très bien avec lui, je t'assure.
-Alors où est le problème ?
-Justement je te disais qu'il n'y en avait pas, tentai-je de sourire.
-Si tu crois que tu vas m'avoir sur ce coup là, ironisa t-il en s'accroupissant, eh bien tu te trompes lourdement. Des mois de galère, des heures de marches, de silence mais aussi de confidences, ça m'a aidé à reconnaître lorsque tu vas mal, et je vois que c'est le cas aujourd'hui.
Toujours assise sur l'asphalte, adossée contre le mur de notre maison, je m'étais installée là depuis ce qu'il me semblait être des heures. J'avais cherché un vain un million de solutions. Avait-il peut-être oublié de mentionner un détail ? Impossible, si ce genre de détail s'avère être désicif, on ne l'oublie pas, on le cache.
Mais pourquoi Enzo m'avait-il menti ? Et si derrière cette histoire se tramait-il une affaire d'une envergure telle que je ne puisse même pas l'imaginer ?
J'avais toujours cru pouvoir déceler le mensonge à travers les yeux de Enzo. Je l'avais toujours fait, avec les autres personnes. Carl avait peut-être raison, en restant trop longtemps dans cette ville, on dérive doucement vers la faiblesse. On devient faible.

Tandis que les questions fusaient dans mon esprit, Carl m'avait rejoint, s'inquiétant de mon absence soudaine, puis m'avait conseillé d'en demander l'avis à Glenn.
-Toi, pourquoi tu me fais confiance ? Répondis-je finalement.
-J'ai un sorte d'instinct je dirais, ce qui fait que je t'ai fait confiance dès le début. Mais même après t'avoir connu, j'étais totalement certain que tu étais une bonne personne. Crois moi les gens biens je les reconnais, il termina avec un clin d'oeil rassurant.
-Et... que ferais-tu si tu t'étais fait un opinion sur quelqu'un, et que tu commençais à en douter ?
-Je lui en aurais parler. Aucune personne ne sera plus enclin à te dire la vérité que la personne concernée. Et je sais que tu es capable de reconnaître lorsque quelqu'un ment. Alors pose lui des questions et observe sa réaction.

Sauf que là, je n'avais pas su le voir. En tout cas, je ne m'en étais pas inquiétée, parce que j'avais compris dans certains de ses gestes et de ses regards qu'il n'était pas totalement sincère.
-Merci Glenn.
-C'est toujours un plaisir, me dit-il dans un sourire.
Il se releva du bitume froid et m'adressa un dernier signe de tête avant de laisser la place à Carl qui avait attendu la fin de notre conversation un peu plus loin, avachit contre un arbre.

Il vint passer une main derrière ma taille et je crus un instant retrouver dans son regard la flamme qui l'avait consummé la veille au soir.
-Alors, qu'est-ce qu'il t'a dit ? Me questionna t-il en approchant doucement son visage.
-La même chose que toi, d'aller lui parler.
-Il sait de qui tu parles ?
-Non, j'ai préféré qu'il reste neutre sur son avis.
-Tu sais si tu ne veux pas y aller seule, rien ne t'y oblige.
-C'est moi qui veut ça. Après tout je pensais être assez proche de lui pour qu'il me dise la vérité, mais je ne veux pas lui laisser penser que je ne lui fais pas confiance en venant accompagné.
-Je vois, fais quand même attention.

Je vis à l'instant qu'il regretta ses dernières paroles bien qu'il les pensait sincèrement. Enzo était mon ami, je devais découvrir ce qu'il cachait, mais ça ne faisait pas de lui un meurtrier.
-Il n'y a aucune raison, répondis-je, l'embrassant au coin des lèvres par la suite, avant de filer sur l'esplanade qui menait à la zone de sécurité d'Alexandria.
Juste avant que je ne puisse partir il rattrapa une de mes mains et me fit tourner face à lui. Il replongea son regard dans le mien, toujours ce même regard, qui me donnait envie de lâcher toutes mes responsabilités et de repartir avec lui, revivre tout ce que j'avais vécu la veille au soir.
Mais j'étais obligée de régler ce problème, sans quoi de nouveaux pourraient venir s'accumuler et troubler le petit bonheur qui commençait enfin à s'installer dans nos vies.