32. Stars in the sky

1.4K 88 34
                                    

La nuit venait complètement de tomber et les rideaux fermés filtraient les doux rayons du clair de lune. Dans un dernier souffle, je venais de raconter la toute dernière partie de l'histoire, lorsqu'Enzo était mort. Carl m'avait écouté du début à la fin, très attentif à mon récit. Sa main se baladait toujours sur mon ventre, me faisant frissoner sous ses doigts brûlants.

-Je sais que c'est dur, comme à chaque fois, dit-il lorsque j'eus complètement terminé. Mais on a toujours su avancer et on le fera encore, rajouta t-il avant d'embrasser mes cheveux.
-Tu as raison.
-Toujours, plaisanta t-il.
-Oui toujours, fis-je dans un rire.
Je ne m'étais même pas retourné vers lui mais je savais que ma réponse lui avait donné une certaine fierté; et que l'on pouvait la lire sur son visage.

-Il va falloir que je dorme, si je veux réussir à me lever demain.
-Je comprends, dis-je malgré moi.
Il m'embrassa longuement avant me serrer dans ses bras, et je m'endormis en sentant son odeur délicate et la chaleur de son corps contre le mien.

Un bruit de vaiselle qui s'entrechoquent me fit émaner du sommeil. Je frottai mes yeux endormis et sursautai lorsque je pris conscience que la chaleur de Carl avait été remplacée par la froideur des draps vides. Je sautai du lit et m'appuyai à la commode lui faisant face le temps de reprendre mes esprits. Lorsque les petits points noirs eurent fini de tourner dans mon champ visuel, J'enfilai rapidement un pull et dégageai les cheveux de mon visage avant de sortir de la chambre et de dévaler les escaliers en me soutenant à la rampe de bois.

À la cuisine, Carl et son père rangeaient quelques collations dans leur sac à dos. Je jetai un coup d'oeil à l'horloge : 4h48.
-Tu devrais te rendormir, me chuchota gentillement Carl.
J'ignorai sa demande et m'avançai vers eux, juste avant de me rendre compte de la précense d'Enid dans le fond de la pièce, en train de recharger son arme.
-Vous avez besoin d'aide ? Demandai-je.

Alors que je prenais une barre de céréales posée sur la table dans l'esprit de la ranger dans le sac, Carl reprit mon bras, m'obligeant à lui faire face.
-Tu devrais aller dormir. Tu vas vraiment être crevée.
-Et toi ?

Il soupira et m'entraîna vers l'entrée de la cuisine, d'où je venais d'arriver.
-Tu sais que ce n'est pas moi qui demande tout ça. Je ne veux pas que ça ait une répercution sur toi aussi.
-Ça en a déjà tu le sais. Et même beaucoup trop. Le temps de me protéger est fini, je sais me débrouiller.
-Je n'en doute pas, fit-il dans un sourire en coin.
-Alors arrête de me traiter comme Judith et traite moi comme ta copine, dis-je en croisant les bras.
-Judith est moins embêtante. Je vis dans la faible lumière son sourire s'élargir : je le frappai à l'épaule à l'aide de ma manche trop grande.
-T'es bête.
-Et Judith ne demande qu'à manger, à dormir, à...
-Ça va, j'ai compris, dis-je en riant.
Il me prit dans ses bras, et ne lui faisant plus face je pu ré-apercevoir le visage d'Enid qui mettait son sac.
Je m'éloignai de Carl et repris plus sérieusement :

-Et Enid, elle est obligée aussi ?
Il se tourna vers elle puis haussa les épaules, reportant son regard sur moi.
-Je ne sais pas pourquoi elle insiste à chaque fois. Elle a une haine comme nous tous contre Negan, et comme elle n'est contrainte à rien, elle nous aide.

J'hochai la tête mais ne répondis rien. Je trouvais cette explication pausible, mais pas dans sa totalité. Je comprenais qu'Enid participe au plan pour combattre Negan, mais s'impliquer dans les moindres actions le concernant m'intriguait d'avantage. D'autant qu'elle n'avait jamais réagi comme celà par le passé.
Carl m'adressa un dernier regard puis s'engagea à ma suite pour finir de préparer ses affaires.

Posté devant la porte d'entrée, je regardais le groupe embarquer dans les deux voitures qui allaient partir en excursion aujourd'hui. Tous me firent signe de la main mais je ne pus détacher mon regard d'Enid qui s'asseya à la suite de Carl sur la banquette arrière.
Elle semblait s'être fait un nouvel ami.
Dans le vacarme des moteurs qui grondent, les deux véhicules brisèrent le silence de la nuit et s'éloignèrent d'Alexandria dans un nuage de fumée.
Exténuée, je remontai à ma chambre, laissant échapper un baillement, et m'endormis à peine quelques secondes après avoir posé la tête sur l'oreiller.

▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl GrimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant