-Je les ais tous tué ! C'est de ma faute ! Ils me suppliaient de les laisser entrer, mais je n'ai pas ouvert ! Des hommes, femmes, des enfants... Il y avait tous ces morts qui approchaient et j'eu trop peur..
Gabriel avait craqué et tout avoué : voilà ce qu'il cachait.
Carl avait bien eu raison de se méfier de lui, et le mot "Vous brûlerez en enfer" écrit au couteau à l'arrière de l'église, et découvert le matin même par Carl n'avait fait que renforcer notre doute.
Rick avait décidé de pardonner à Gabriel, enfin pardonner était un bien grand mot : Il avait accepté qu'il reste parmis nous.Exténuée par ce retournement de situation, et encore épuisée, je me dirigeai vers un des bancs en bois et m'écroulai dessus. Je fermais doucement les yeux, profitant de ce petit moment de calme. Petit moment qui ne fut que de courte durée puisque Judith commença à pleurer, m'arrachant de mon demi-sommeil.
Je frottai d'une main mes yeux et me redressai vers elle. Elle était dans les bras de Michonne, qui tentait tant bien que mal de la calmer.Je n'avais pas beaucoup d'expérience avec les enfants, j'étais la plus petite de ma fratrie et avant que tout ça ne commence, j'étais bien trop jeune pour que l'on me confie un enfant.
Je l'observais distraitement du coin de l'oeil, ne sachant pas si je devais proposer mon aide. Puis j'entendis des pas derrière moi : Carl me dépassa et alla voir Judith. Il fit signe à Michonne qu'il pouvait la prendre et mit délicatement une main derrière la nuque de sa soeur, et une autre sous ses fesses. Miraculeusement, celle-ci stoppa net ses pleurs, plongeant ses petits iris bleus dans ceux de son frère. Une sorte d'alchimie fraternel émanait de ce duo, Carl ne détacha pas son regard du sien et lui sourit tendrement. Il se dirigea ensuite jusqu'à un banc libre en poussant du pied le sac de provision. Je le suivis du regard, subjuguée par cette relation naturelle. Je me demandais si l'on ressentait la même chose en m'observant, mon frère ma soeur et moi, avant.
Je voulus ne plus penser à ces souvenirs et me reconcentrai sur Judith et son grand frère. Le pauvre tentait d'une seule main d'atteindre le sac pour l'ouvrir, mais la présence de Judith rendait cette tâche beaucoup plus difficile.
Instinctivement et sans réellement réfléchir, je me levai et allai attraper le sac. Carl leva les yeux vers moi, se questionnant d'abord. Je le regardai une seconde sans prononcer un mot, et il finit par me faire un hochement de tête reconnaissant. Je m'assis à ses côtés et posai le sac sur mes genoux. Je défis la fermeture éclair et pris le biberon désormais remplit d'eau qui se trouvait à l'intérieur, avant de lui tendre.
-Tu veux le faire ? Me proposa t-il.
Je secouai la tête, ce qui ne représentait réellement ni un oui ni un non.
-Je sais pas, elle va pleurer, dis-je mal à l'aise. Elle préfèrerait sûrement que ce soit toi.
-T'inquiètes pas, tant qu'elle me voit elle reste calme.
Hésitante, je pris le petit corps entre mes mains. Effectivement, elle ne détachait pas son regard de son frère, qui lui sourit une fois de plus.
D'une main, je calai son corps et de l'autre, je lui donnais son biberon.
Je la regardais un moment, puis levai les yeux vers son frère. Celui-ci avait déjà son regard rivé sur moi. Gênée, je reportai rapidement mon attention sur Jutidh, que ne semblait pas totalement convaincue par ma façon de lui donner à boire.
-Heu... Carl hésita, une main à quelques centimètres du biberon. Il faut le positionner plus haut, pour qu'elle n'avale pas d'air.Il finit par poser sa main sur le biberon, et deux de ses doigts entrèrent en contact avec les miens.
Cette situation me gênait atrocement, j'avais vécu seule pendant longtemps et j'avais surtout oublié toutes formes de proximité. Il dû lui aussi ressentir cette sensation puisqu'il leva le biberon à la bonne hauteur puis retira rapidement sa main, avant de la poser sur sa cuisse.Tout le groupe avait beaucoup réfléchis, et la perspective de s'installer dans cette église n'était pas la plus convaincante : elle était située en pleine forêt, trop loin des réserves dont nous aurions besoin dans très peu de temps et les maisons du quartier ne nous offriraient pas beaucoup de temps de répit ; elles étaient presques toutes vides.
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▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl Grimes
Hayran Kurgu"Je l'ai enfin compris. J'ai compris que dans ce monde on ne peut pas toujours fuir. Fuir ne me sauvera pas. Je ne peux plus être un fardeau. Je ne veux plus. Maintenant je vais me battre." Malheureusement, je ne connaîtrai jamais ce ressenti de gra...