19. Again

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Je me réveillais lorsqu'il faisait déjà nuit et descendais chercher un verre de lait.
Carl n'était pas à mes côtés, je pense qu'il n'a pas dû vouloir me déranger quand il a vu que je dormais.
En remontant je passais à l'entrée de sa chambre et effectivement il dormait la bouche ouverte, sa soeur dans les bras.
Je souris en refermant doucement la porte.
Mais alors que j'allais me recoucher, des bruits métalliques contre le mur se firent entendre.
Ce n'était pas comme quand un rôdeur frappe contre le mur ; quelqu'un était en train de grimper.

Je sortis de préférene cette fois mon pistolet, et descendis à pas de loup une fois de plus les marches de la maison.
Je repensais lorsque Ron s'était enfuit la vieille, le peu de visage qu'il lui restait lorsqu'il avait décidé de passer à l'acte.
Puis son visage se mélangea à celui de Carl et de son oeil ensanglanté, comme si finalement le hasard n'avait pas joué de rôle dans la façon dont Ron était mort.
Les intervalles des tintements contre la paroie métallique furent soudain plus grand ; la personne était en train de descendre à l'intérieur de la ville.
Courant plus vite, je m'approchais du bruit. Une ombre noire s'avançait dans les rues d'Alexandria. L'inconnu portait une capuche qui couvrait son visage, il tourna la tête à droite et à gauche puis marcha le long du mur, dos à moi.
C'était le moment ou jamais.

Je courus, faisant claquer mes tennis sur le sol, sans me soucier de si il m'entendrait : je devais juste lui tomber dessus et l'imobiliser.
J'atterissai lourdement sur son dos et braquai immédiatement mon arme sur sa tête :

-Retourne toi !
Il roula sur le sol et je pus voir son visage : Il était jeune, ses cheveux chatains clair étaient coupés courts de façon irrégulière. Ses grands yeux yeux marrons foncés étaient rivés sur les miens.
-Dis moi ce que tu fais là !
-Eh calme toi ! Je... tu vis ici ? Demanda t-il soudain surpris. Désolé je pensais que cet endroit était abandonné, je cherche juste de quoi manger.
-C'est tout juste si on en a. Comment tu t'appelles ?
-Enzo.
-Et ton âge ?
-Si je sais toujours compter, 19.

Il avait quelque chose de soutenu dans le regard mais il ne parraissait pas méchant.
Je me relevai de façon à ce qu'il puisse faire de même. Il épousseta son pantalon et remit son sweat en place :
-Waouh, impressionnant pour une fille.
-Impressionnant pour un con.
Il leva la tête un sourcil haussé :
-Les morts avaient moins de répondant que toi jeune fille.
-Je te rappelle que je tiens toujours le flingue, déclarai-je en inclinant la tête.
-Tu ne fais jamais confiance aux gens hein ? Je te l'ai dit, je cherche juste de quoi bouffer, désolé d'avoir dérangé. Par contre si tu as quelque chose à me donner ce serait vraiment sympathique, un sorte de dédommagement tu vois.
-Pourquoi tu ne resterais pas tout simplement avec nous ? Tu as des choses à faire ?
Il sourit et découvrit ses dents parfaitement alignées :
-Je ne sais pas ton mode de fonctionnement, mais moi j'attends qu'on me propose avant de m'installer quelque part.
-Eh bien c'est fait.
Il soupira, regardant les immenses maisons qui se tenaient derrière moi :
-Accepté.
J'avais dû passer la nuit dehors avec lui au cas où il tenterait quelque chose.
Le soleil se levait et je n'avais qu'une envie : aller domir pour les 120 heures à suivre. Mais personne de mon groupe n'était encore réveillé pour que je leur explique la situation.

-Ça ne fait pas longtemps que tu es là non ? Je vois que tu ne perds pas tes réflexes.
Ces mots me firent sortir de mes rêveries.
-Ça doit faire environ un mois qu'on est arrivé, répondis-je les yeux dans le vague.
-Tu avais toujours vécu dehors sinon ?
-Ouais, et toi ?
- j'ai toujours plus ou moins voyagé seul, j'ai rencontré des gens sympas où je m'étais installé mais leur chef a fini par dérailler donc je suis reparti un soir sans qu'il ne s'en aperçoive. Quel monde de fou, hein ?
-Je tournai la tête intéressée par sa dernière remarque. Il continua :
-Il y a toujours eu des meurtres, toujours eu de la violence, on pensait juste que ces crimes ne concernaient qu'une partie des gens, que la plupart étaient bons. Mais quand tout a changé, bien sûr on a dû faire de même pour survivre, mais j'ai vu tellement de choses... Les gens cachaient juste leur jeu. Ils renfermaient leurs haines au plus profonds d'eux-mêmes, mais quand les règles ont disparu, ils ont laissé leurs démons les guider.
Si tu savais ce que certaines personnes ont fait... elles n'étaient pas obligées pour survivre, elles ne l'étaient pas du tout. C'était comme un supplément qu'elles s'offraient. Ce n'est pas le monde qui a changé, rien n'a changé. Ce sont les gens qui se sont laissés aller.

▪ Fuir ne vous sauvera pas ▪ Carl GrimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant