Hunter Being Hunted TOME 1 [TERMINÉ]

Chapitre 15 [RÉÉCRIT] :

   La voiture s'arrêta au beau milieu d'une route qui m'était totalement inconnue. Le chauffeur m'ordonna d'une voix autoritaire de descendre du véhicule. Je ne me fis pas prier et obéis à son ordre. Avant qu'il ne reparte, je lui demandai :

- Où suis-je ?

Il me jeta un regard hautain et redémarra la voiture, me laissant en plant au bord de la route. Il devait être dans les quatre heures du matin, peut-être même plus ; aurais-je au moins le temps d'arriver au nid avant le lever du soleil ? Et pourquoi ces vampires voulaient-ils tellement que Brice vienne se rendre ? Je commençai à marcher le long de cette route où plus aucune voiture ne passait désormais. Après une bonne vingtaine de minutes, je croisai enfin une pancarte ; j'étais à une dizaine de kilomètres de l'emplacement du nid. Je devais accélérer le pas si je ne voulais pas me retrouver cramée sous les rayons du soleil qui n'allait pas tarder à apparaître.

     La lune commençait à disparaître dans le ciel et l'astre du jour menaçait à tout moment de pointer le bout de son nez ; je sentais déjà ses rayons chauffer ma peau à travers les nuages. Je piquai un grand sprint, sentant les picotements de chaleur sur mon visage lorsque soudain ma peau se mit à brûler et en levant la tête, je pus voir le soleil qui éclairait désormais la ville de ses puissants rayons. Je vis enfin la porte de l'hôtel abandonné et usai de mes dernières forces pour courir jusqu'à celle-ci que je m'empressai d'ouvrir. Enfin arrivée dans l'obscurité, je m'appuyai contre le bois de la porte avant de tomber doucement au sol, à bout de souffle. Je pris de grandes inspirations pour essayer de calmer la douleur de ces brûlures qui me faisaient un mal de chien. Alors que mes blessures commençaient à doucement cicatriser, plusieurs vampires accoururent, alertés par mes gémissements de douleur. Ils furent surpris de me voir au sol, le visage couvert de brûlures. Deux d'entre eux s'empressèrent de venir m'aider à me relever, tandis que le troisième me fixa d'un air mauvais ; c'était Arthur, celui dont j'avais tué le frère...

   Je fus de nouveau submergée par ce sentiment de culpabilité ; pourquoi m'en voulais-je tant ? Je ne connaissais pas l'homme que j'avais tué, d'ailleurs ce n'était même pas un homme c'était... un monstre. Tout comme moi. L'un des deux vampires qui m'avaient aidé, une femme qui avait des cheveux noirs aux mèches rouges qui lui arrivaient jusqu'aux épaules et une frange qui cachait presque ses yeux dont je n'arrivais pas à discerner la couleur m'adressa un sourire rempli de compassion avant de me demander :

- Tu es Emma, n'est-ce pas ?

- Oui, et toi tu es... 

Je laissai ma phrase en suspens, attendant qu'elle se présente.

- Adriana ! S'exclama-t-elle en me tendant la main que je lui serrais.

- Que s'est-il passé ? Demanda alors Arthur en gardant ce même regard assassin qui ne le quittait plus.

- Je dois voir Brice, répondis-je immédiatement.

- Il n'est pas libre pour le moment.

- C'est important ! M'exclamai-je avec brutalité.

Ils échangèrent tous des regardes perplexes et Adriana finit par me dire d'un ton qui se voulait rassurant :

- Il est au dernier étage.

Elle n'avait apparemment pas l'intention de m'accompagner jusque là-bas, je la remerciai donc d'un signe de tête et pris les escaliers en accélérant pour arriver en haut le plus vite possible. Il y avait beaucoup d'étages, pourquoi ne faisaient-ils pas installer un ascenseur ? Enfin arrivée tout en haut, essoufflée, je m'arrêtai devant une grande porte qui était la seule de l'étage. Alors que je m'apprêtai à entrer, la voix énervée de Brice m'interpella ; il était en pleine altercation avec quelqu'un.

- Nous t'avons tous suivis jusqu'ici, nous avons renoncé à tuer les humains pour toi nous n'avons toujours rien en retour ! S'exclama un homme dont la voix m'était inconnue.

- Il n'a jamais été question d'une récompense ! Rétorqua Brice avec agacement.

- Les gens ne veulent plus te suivre Brice, tout le monde t'as cru mort la semaine dernière et devine quoi ? Continua l'autre homme avec cette même colère.

- Dis-moi tout.

- Tout le monde s'en foutait.

Brice prit une grande inspiration, tentant tant bien que mal de garder son calme. Tout ce qu'il avait construit depuis des années était en train de complètement lui filer entre les doigts. Je pus entendre son cœur s'accélérer de là où j'étais. Il resta malgré tout silencieux ce qui poussa l'autre homme à poursuivre :

- Plus personne ici n'a peur de toi, tu n'es plus aussi fort qu'avant et la plupart d'entre nous parlent de se rallier à Aiden Jefferson.

Jefferson ? Ils parlaient de l'homme qui m'avait chargé de faire passer un message à Brice... Poussée par la curiosité, j'appuyai mon œil contre la serrure de la porte en restant le plus discrète possible. L'homme qui parlait à Brice semblait assez âgé, il était d'une très petite taille, avait des cheveux gris et portait un costume noir d'où contrastait une cravate rouge vif. Brice était de dos ; je ne pouvais pas voir son visage jusqu'à ce qu'il tourne le dos à l'homme. Son regard s'était assombri et je pouvais le sentir bouillonner de rage de là où j'étais. Continuant sa provocation, le vieil homme s'exclama :

- Tu n'as même pas le courage de me faire face sous ta véritable forme !

Brice se retourna alors brusquement et plongea son bras dans la poitrine de l'autre vampire. Ce dernier n'eut pas le temps de réaliser ce qui lui arrivait lorsque Brice arracha son cœur de sa poitrine sans une once d'hésitation. Je restai plantée derrière cette porte, choquée par le spectacle qui s'offrait à moi. Il se retourna alors et commença à avancer vers la porte. Son visage était couvert du sang de celui qu'il venait d'assassiner et il tenait encore le cœur de celui-ci dans sa main. Il finit par le jeter en direction du corps de sa victime en murmurant « connard. » et continua d'avancer dans ma direction d'un air menaçant.

Je revins enfin à moi-même et me dépêchai de me décaler de la porte, il ne devait surtout pas me voir ici... Je me redressai à toute vitesse mais c'était déjà trop tard. Lorsque je relevai la tête, je le vis, en face de moi et son regard meurtrier se plongea dans le mien.

- Bonsoir Emma.