Chapitre 9 [RÉÉCRIT] :

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    J'étais assise dans cette sombre pièce depuis plusieurs heures, je commençais à fortement ressentir la faim et Brice était toujours inconscient. J'avais tenté de le réveiller plusieurs fois mais c'était peine perdue. L'inquiétude grandissait en moi ; qui pouvait bien nous retenir ? Et que nous voulaient-ils ? Alors que les questions se bousculaient dans ma tête, je sentis Brice remuer derrière moi. J'hurlai son nom pour le réveiller. Il entrouvrit les yeux et se rendit compte qu'il était ligoté. Il se débattit alors, en vain.

- J'ai déjà essayé... L'informai-je alors d'une voix épuisée.

- Où sommes-nous ? Demanda-t-il sans arrêter de se débattre.

- Je n'en sais rien, je ne sais pas qui sont ces gens ni ce qu'ils nous veulent ! 

- Depuis combien de temps sommes-nous ici ? M'interrogea-t-il alors avec affolement.

- Je suis consciente depuis seulement quelques heures... Je pense qu'on doit être ici depuis presque un jour.

Il se débattit de plus belle et s'écria, paniqué :

- On doit sortir d'ici !

- J'aimerais bien aussi mais...

- Tu ne comprends pas, on doit sortir d'ici, si je ne donne plus de nouvelles ils penseront que je suis mort et...

Il s'arrêta net. La femme que j'avais vu il y a de ça quelques heures passa le pas de la porte. Elle inspecta Brice et sembla déçue de voir qu'il était toujours en vie. Elle se tourna ensuite vers moi et me lança :

- Toi, tu viens avec moi.

Je commençai à sérieusement craindre pour ma vie. Qu'allaient-ils me faire ? Je me rendis vite compte qu'elle tenait une seringue dans sa main et l'affolement commença à monter en moi. Avec mon ouïe de vampire, je pus entendre le cœur de Brice s'accélérer lorsqu'il s'écria :

- Qu'est-ce que tu nous veux, sorcière ?

Alors c'était ça, cette sensation étrange que je ressentais en présence de cette femme ; c'était une sorcière. Je n'en avais rencontré qu'une seule dans toute ma vie, elle nous avait aidé mon oncle et moi à capturer un vampire que nous avions cru responsable de la mort de mes parents. Malheureusement, ce n'était pas le monstre que nous recherchions.

- De toi pas grand-chose mon chou, en revanche d'elle...

Elle fit quelques pas en avant et s'accroupit devant moi, un sourire satisfait aux lèvres. Elle approcha alors sa seringue de mon cou et planta l'aiguille dedans.

- Ne me touche pas espèce de...

La force de finir ma phrase me manqua. Malgré ma lutte pour ne pas sombrer dans l'inconscience je ne pus empêcher mes yeux de se fermer, mes paupières devenues trop lourdes, et je finis par m'endormir. Il me sembla entendre quelques insultes de Brice contre la sorcière, puis plus rien.

****

J'ouvris les yeux et fut tout de suite aveuglée par une puissante lumière au-dessus de moi. Éblouie, je détournai mon regard pour me rendre compte que j'étais allongée sur une table, les bras et les jambes liés. Alors que je tentais de me libérer, la voix d'un homme me fit sursauter.

- Ah, c'est bien, tu es réveillée !

Je ne pouvais pas bouger, pas même tourner la tête pour voir à qui j'avais affaire. Il se rapprocha de moi et je pus voir son visage. Il avait des cheveux noirs et bouclés et ses grands yeux bleus semblaient briller d'excitation. Un long frisson me parcourut lorsque je vis qu'il tenait dans sa main un scalpel, arborant un grand sourire qui me glaça le sang. Son sourire, c'était l'élément le plus terrifiant. Le scalpel était recouvert de sang, tout comme le tablier blanc qu'il portait. Je fus prise d'affolement et je réussis tant bien que mal à lever la tête, poussée par l'adrénaline. Des larmes de douleur me montèrent aux yeux ; mes bras et mes jambes étaient tailladés, je baignai dans mon propre sang. Une douleur immense se fit soudain ressentir.

- Je suis désolé, mais je ne t'ai pas attendu pour commencer ! Ricana-t-il alors d'un rire digne de celui d'un psychopathe.

- Laissez-moi partir espèce de taré ! M'écriai-je alors avec le peu de souffle qu'il me restait.

- Tu sais bien que je ne peux pas, dit-il d'un ton contrarié, à présent, serre les dents, ça va faire mal !

Sur ces mots, il continua de me tailler les membres, tout en récupérant le plus possible de mon sang sous mes cris de douleur.

Brice était assis, toujours dans cette même pièce. De là où il était, il pouvait entendre mes cris. Il n'était plus ligoté, mais les sorciers avaient scellé toutes les sorties possibles avec un sort. Alors qu'il réfléchissait à un moyen de sortir, deux sorciers entrèrent dans la pièce. Ils me soutenaient chacun avec un bras, je tenais à peine debout. Ils me poussèrent en direction de Brice qui me rattrapa en plein vol pour m'aider à m'assoir et nous lancèrent deux poches de sang.

- Nourrissez-vous, on aura encore besoin de vous demain.

Ils sortirent ensuite de la pièce et Brice écouta leur conversation :

- Le patron nous avait pas dit qu'on devait le tuer ? Demanda le premier.

- Il a dit ça... Mais c'est le chef de leur nid, les autres vampires du coin échangeraient n'importe quoi pour le récupérer.

Sur ces mots, ils s'éloignèrent de la pièce. Brice se hâta de prendre la poche de sang et me la fit boire. Mes blessures cicatrisèrent un peu et je fus surprise lorsqu'il me tendit la deuxième poche. Devant ma surprise, il se justifia :

- Tu les as entendus, ils ne comptent pas me faire de mal, je n'en ai pas besoin.

Je finis par lui prendre la poche, la lui arrachant presque des mains et je la bus d'une traite, ce qui fit cicatriser presque toutes mes blessures.

- Merci... Murmurai-je, la voix cassée par tous mes cris de douleur.

- Qu'est-ce qu'ils te veulent ? Me demanda-t-il alors.

- Mon sang...

- Pourquoi voudraient-ils ton sang ?

Je marquai une pause. Je savais très bien ce qui les intéressait chez moi ; mon sang avait guéri le frère d'April. Aucun vampire ne pouvait faire ça ; j'étais donc l'un de ces vampires avec des dons particuliers. J'en avais déjà vu auparavant, c'était très rare, mais durant une chasse avec mon oncle, nous avions fait la rencontre d'un vampire qui ne craignait pas l'argent, j'avais bien failli mourir ce jour-là. Je finis par répondre à la question de Brice :

- Je crois que mon sang peut guérir les blessures.

Il me fixa, stupéfait.

- Alors ce garçon, à l'hôpital, c'était bien toi ? M'interrogea-t-il.

J'acquiesçai d'un hochement de tête. Il resta silencieux et je me rendis compte que je n'aurais peut-être pas dût lui dire tout ça. Je n'avais aucune confiance en lui, et je venais de lui déballer un secret qui pourrait me tuer ; j'étais un remède à toutes les blessures et les gens auraient certainement tué pour avoir de mon sang.

- Si ces sorcières sont les seules au courant, je pense qu'on devrait garder ton don secret.

Je poussai un soupir de soulagement ; si Brice me disait bien la vérité, alors mon secret était bien gardé. Enfin, à condition que les sorcières qui nous avaient enlevés soient les seules au courant...

- Tu devrais te reposer, me conseilla-t-il, je vais rester éveillé pour chercher un moyen de sortir d'ici.

Suivant ces conseils, je m'allongeai au sol et fermai les yeux. À peine j'eus fermé les yeux, les souvenirs de ces heures de torture me revinrent en mémoire ; j'étais incapable de trouver le sommeil, les images de ce psychopathe tournaient en boucle dans ma tête.

Hunter Being Hunted TOME 1 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant