Hunter Being Hunted TOME 1 [TERMINÉ]

Chapitre 13 [RÉÉCRIT] :

Le vampire continua de me fixer en gardant ce même sourire mauvais. Je me redressai alors à toute vitesse et proposai à Camille en m'efforçant de garder mon ton le plus calme possible :

- Je me sens pas très bien, tu m'accompagnes dehors ?

Elle hocha la tête avec lenteur et se dirigea vers moi. Mais, alors qu'on s'apprêtai à passer le seuil de la porte qui nous ferait sortir de cet endroit infernal, deux hommes s'interposèrent entre la sortie et nous : d'autres vampires.

- C'est quoi votre problème ? Demanda Camille en les dévisageant de la tête au pied.

- C'est elle, répondit l'un d'entre eux avec un sourire terrifiant.

Camille le dévisagea et s'exclama avec exaspération :

- N'importe quoi, laissez-nous passer !

« Arrête de parler Camille... » pensai-je alors tout bas. Ils n'en avaient qu'après moi, avec un peu de chance elle pourrait peut-être réussir à s'enfuir. Celui que j'imaginais être le petit ami de Camille s'approcha de nous, un air satisfait sur le visage. Je soufflai à Camille de s'enfuir mais elle ne sembla pas réagir, elle était complètement dépassée par les événements et elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait.

- Elle n'ira nulle part, cracha l'homme en lui attrapant le bras.

Il posa sa main sur la joue de mon amie, la regarda droit dans les yeux, l'ensorcelant de son pouvoir de persuasion vampirique et articula d'une voix confiante :

- Ne bouge pas, reste calme.

Elle s'immobilisa alors totalement, comme incapable de bouger.  Comment était-ce possible ? Cet homme venait de l'hypnotiser, pourtant seule une émotion puissante nous permettait cela...

- Comment avez-vous fait ça ?

- Tu n'es malheureusement pas en position de me poser des questions, ricana-t-il alors.

Devant mon silence, il enchaîna en gardant toujours ce même sourire figé sur les lèvres :

- Alors, qu'est-ce qu'un vampire du nid de ce cher Brice Harper fait ici ?

- Vous connaissez Brice ?

- Tout le monde le connait, railla-t-il, autrefois tout le monde l'admirait mais un jour il a eu la faiblesse d'écouter ses émotions et il est parti, divisant notre grand clan en deux.

Brice ? Ecouter ses émotions ? S'il était capable de faire ce qu'il faisait en ressentant toutes des émotions, que serait susceptible de faire l'homme qui se tenait devant moi ? Un frisson me parcourut toute entière alors que des scénarios macabres défilaient dans ma tête.

- Monsieur Jefferson, vous voulez que je m'occupe d'elle ? Demanda une femme qui avait des cheveux attachés en un chignon très serré et portait des lunettes à la monture noire qui lui donnaient des airs de bibliothécaire. Je lui jetais un regard noir traduisant ma colère à son égard qu'elle ne remarqua même pas. L'homme se recoiffa et après un bref moment d'hésitation, finit par répondre d'une voix grave :

- Allez-y.

La panique m'envahit tout à coup. Dix secondes. Il lui avait seulement fallu dix secondes pour prendre sa décision. Ressentait-il au moins la moindre compassion à l'égard de qui que ce soit ? Deux hommes m'attrapèrent par les bras et me plaquèrent contre le mur avec violence. La femme s'approcha de moi et retroussa les manches de sa veste en laine. Elle commença à m'étouffer, j'essayai alors d'articuler quelque chose.

- Il semblerait qu'elle veuille dire quelque chose, Monsieur.

Il lui ordonna de relâcher un peu sa prise sur ma gorge, s'attendant certainement à m'entendre le supplier de me laisser en vie :

- Alors, qu'est-ce que tu as à nous dire ?

Je repris mon souffle, prenant de grandes inspirations pendant quelques secondes avant d'articuler d'une voix éraillée :

- Allez-vous faire foutre.

Le temps d'une seconde, je pus apercevoir un éclair de surprise dans son regard. Il n'avait pas l'habitude qu'on le provoque. Il me tourna le dos et se rapprocha de Camille, lui murmurant à l'oreille :

- Qu'en penses-tu, ma chère Cami ?

Ça me rendait malade de le voir si proche de mon amie, elle devait lui servir de poche de sang vivante. Était-elle consciente de ce qu'il se passait ? Elle ne semblait pas connaître l'existence des vampires, ce monstre devait donc certainement lui effacer la mémoire après chacun de ses repas. Je n'avais pas remarqué les traces de morsures sur sa nuque jusque-là ; elles étaient à peine visibles. 

- Finissez-en mais laissez-la partir ! M'écriai-je d'un ton supplicateur.

La femme au chignon me donna un violent coup de poing dans le ventre qui m'arracha un cri de surprise et resserra de nouveau son emprise sur mon cou. Elle positionna sa main au niveau de mon cœur et commença à appuyer de toutes ses forces. Ma peau se déchira sous ses griffes et je me mis à hurler ; cette douleur était insoutenable. Je fermai les yeux, prête à pousser mon dernier souffle quand le vampire la stoppa :

- Attends, je pense qu'elle pourrait nous être utile.

La jeune femme retira sa main, un peu déconcertée par le changement d'avis de son chef. Je me laissai retomber contre le mur, le souffle coupé par la douleur encore présente dans ma poitrine. Je n'allais donc pas mourir aujourd'hui. Alors que je continuai d'haleter, cherchant par tous les moyens à reprendre mon souffle, le vampire s'avança vers moi.  Il prit une mèche de mes cheveux roux et la ramena derrière mon oreille avant de m'attraper le visage avec violence :

- Ecoute moi, tu vas faire passer un message à Brice. Dis-lui que s'il ne vient pas se rendre, on s'attaquera à chacun des vampires de son nid, sans aucune exception. Tu as compris ?

J'hochais la tête avec rapidité montrant mon accord de cette manière. Il lâcha mon visage et s'éloigna de moi d'un pas lent. Je jetai un regard insistant vers le vampire, lui signifiant que je ne partirai pas avant que je sois sûre que Camille soit en sécurité. Il me répondit par un soupir exaspéré puis libéra mon amie de son hypnose, la laissant s'en aller. Ma respiration était redevenue régulière et les interrogations ne cessaient pas d'affluer dans ma tête. À cet instant, je ne savais pas si je devais être heureuse d'avoir eu la vie sauve ou si j'aurais préféré mourir maintenant.