{Hunter x Hunter} Effet Papillon

Chapitre douze [partie une]

❝ Mais tu n'as jamais eu de date pour me trahir  ❞

   Tsubasa courait au-travers des arbres, en riant. Plutôt fière de son coup, elle se fichait bien d'alerter d'autres candidats au passage. Elle sauta par-dessus un buisson le sourire aux lèvres. Le clair de lune était sa seule source de lumière afin de se repérer. Malgré ce court moment de joie, une dure réalité la rattrapa. Pendant que cette dernière slalomait entre les obstacles, une aura se dévoila à quelques mètres. Elle eut à peine le temps de tourner la tête qu'une force la projeta plus loin. Son dos heurta un tronc. Le choc amorti grâce à son Nen, la blonde s'empêcha de tomber dans les pommes. Des pas se dirigèrent vers sa personne, fouettant l'herbe dans laquelle il ou elle marchait. Ses yeux s'ouvrirent et elle tomba face à son agresseur.

— Sois gentille et donne-moi ton badge.

La personne n'était autre que la jeune femme aux longs cheveux blonds et aux habits noirs. Ou plutôt, Daiki déguisé. Elle ne répondit pas, se contentant de le(la?) regarder tendre sa main comme pour l'inciter. Tsubasa cracha à ses pieds.

— Si tu veux mon badge, demande-le moi avec un peu plus de courage, Dai-chan, rétorqua-t-elle.

Un peu surpris au début, il se mit à rire tandis qu'une vapeur blanche opaque s'évaporait de son corps. Il prit quelques centimètres, laissa ses cheveux retourner au noir, jusqu'à retrouver son apparence originelle. 

— Alors tu savais ? Depuis combien de temps ? l'interrogea-t-il. 

— Assez longtemps pour savoir que tu tenterais quelque chose sur Zevil Island.

Redressée, Tsubasa ne perdit pas une seule seconde et relâcha son Ren, poings serrés. Un sourire déchira les lèvres de son frère qui l'imita. Jamais au grand jamais, la jeune Berisha n'avait réussi à gagner un combat contre lui. 

— Allez frangine, l'incita ce dernier. Si tu me donnes ton badge et que tu rentres, papa et maman oublieront tout ce qu'il s'est passé. 

Des traces de brûlures subsistaient sur sa peau. Les voir lui fit mal au cœur d'une certaine manière. Ils n'étaient que les pions de leurs parents, forgés à leur idée, obéissant comme des limiers. 

— Je dois retrouver Feitan, répondit-elle.

Son sourire disparut. Daiki soupira tandis qu'une aura se concentra sur sa main droite. Elle déglutit, sachant ce qui l'attendait dans les minutes à suivre. Le Hatsu de son frère la terrifiait. Un seul contact avec lui pourrait être fatal.

"Hatsu Déflagration, 89 degrés de dangerosité" 

Tsubasa réussit à esquiver son premier assaut. Dans sa famille, ils étaient tous poussés vers la science. Son aîné avait eu la merveilleuse idée de combiner son entraînement au Nen et ses connaissances en la matière, ce qui donna son Hatsu Déflagration. Pour l'utiliser, il devait concentrer son aura dans sa main droite et toucher son adversaire au niveau du visage avec ses cinq doigts. Une fois les conditions remplies, il peut provoquer une combustion très vive pour faire exploser ses adversaires de l'intérieur. Il est seul maître de l'intensité et malheureusement, le corps humain est un conducteur thermique. 

Daiki frappa l'arbre derrière sa sœur qui esquiva son attaque sur le côté. Un choc immense cassa ce dernier et le fit tomber de la falaise à leur gauche. 

— Tu n'as encore rien appris ! lui cria-t-il. Tout ce que tu pourras faire, c'est fuir !

Tsubasa se figea, de dos. Il avait raison. Et elle ne pourrait pas le faire éternellement, parce que personne ne lui viendrait en aide. Son cardio finirait par la lâcher, ou son frère la rattraperait. Avec Gyô, elle concentra une grosse partie de son aura dans ses bras et ses jambes puis fit volte-face. Daiki lui fonçait dessus mais elle contra son attaque. La parade créa un vent qui souleva les feuilles. 

— Je ne fuirais plus devant toi, rétorqua la blonde. 

Le combat reprit. Tout ce que la Berisha avait à faire, c'était éviter son Hatsu. Tant qu'il ne la touchait pas au visage, elle pourrait continuer. Les deux adversaires échangèrent un nombre incalculable de coups, sans flancher. Puis, sans qu'elle ne s'en rende compte, une main agrippa ses cheveux alors qu'une seconde s'écrasa sur sa figure. Le moment d'après, sa vision se troubla et du sang s'échappa de son nez. Tsubasa tomba à quatre pattes et cracha un liquide rouge sur la terre. La douleur lui donnait l'impression qu'on tambourinait contre les parois de sa cervelle. 

— Futile, lui dit Daiki.

Il s'approcha afin de fouiller dans son sac. La jeune femme agrippa son poignet de toutes ses forces, sans le regarder. Son souffle saccadé témoignait de son épuisement. Puis elle se projeta en arbre droit, tournoya grâce à ses bras et envoya un coup de pied chargé d'aura en pleine tête. Son frère tomba au sol, sonné à son tour. Dès que son dos heurta l'herbe, Tsubasa réitéra l'opération sur son abdomen, ses deux poings liés. Il toussa et son sang gicla sur le visage de sa cadette. Persuadée de pouvoir en profiter pour s'enfuir, une main saisit sa gorge.

— Je n'ai besoin de te toucher qu'une fois toutes les cinq minutes pour activer Déflagration, signala le brun. Tu te souviens ?

Elle n'eut pas le temps de répliquer qu'une seconde explosion, cette fois-ci au niveau de poitrine l'en empêcha. La réaction de son corps fut immédiate, puisque Tsubasa vomit ses tripes et tomba quasiment inerte sur le sol. Le combat était terminé. 

— Bon, se reprit son frère en se frottant l'arrière du crâne. Tu as bien failli m'avoir, sale peste.

Redressé, ce dernier attrapa le sac de la blonde et fouilla à l'intérieur. La jeune femme ne put que l'observer, incapable d'esquisser le moindre mouvement. 

— Je t'avoue, tu n'es pas ma cible, lança Daiki. Mais tu ne peux pas passer à l'épreuve suivante. Être Hunter n'est pas fait pour toi. 

Il sembla avoir trouvé ce qu'il cherchait. Il sortit de la besace ce que Tsubasa s'attendait être son badge. Au lieu de ça, c'était la carte tirée dans l'urne quelques jours plus tôt. Le visage de son frère se décomposa et lui montra cette dernière. 

— C'est quoi, ça ? cria-t-il. Où est ton badge ? 

La carte désignait le numéro "45". Et c'était son numéro à elle. Un peu surprise, un flash-back revint vite en mémoire de la Berisha qui ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. 

"La jeune femme écarquilla les yeux quand son dos heurta l'herbe et que son sac fut jeté sur le côté. Presque paniquée, elle n'eut pas le temps de protester que le Kuruta reprit leur échange."

— Où est ton badge ? répéta Daiki sur le même ton.

Mais son badge, elle ne l'avait plus. Seul subsistait celui de Kurapika, minutieusement caché, que son frère ne trouverait pas. Le visage enragé de son aîné fut la dernière chose qu'elle vit.