{Hunter x Hunter} Effet Papillon

Chapitre trente-trois

❝  Parfois, il faut revoir son sens des priorités ❞ 

   William était de sortie. Seule sur le balcon de sa chambre d'hôtel, Tsubasa observait la ville, vent dans ses cheveux. Appuyée contre la rembarde, verre d'alcool en main et à peine vêtue d'une chemise blanche ouverte sur ses sous-vêtements, la jeune femme comptait les jours avant la vente aux enchères. Il n'en restait qu'une petite poignée. Restée à l'intérieur depuis sa fuite du repaire de la Brigade pour des raisons de sécurité, elle commençait dangereusement à s'ennuyer. Si plusieurs vies ne se trouvaient pas en jeu, cela ferait un moment que cette dernière aurait bravé le danger. La fraîcheur de la nuit lui arracha un soupir d'aise. Au même moment, son téléphone vibra sur la table basse à sa gauche : un appel masqué. Elle décrocha. 

— Allô ?

— On dirait que j'ai fini par avoir le bon numéro, rétorqua une voix masculine à l'autre bout.

Un rictus méprisant se dessina sur ses lèvres. La jeune femme ricana, nerveuse. Elle rejeta sa tête en arrière. 

— Comment vas-tu, Dai-chan ? 

— Tu n'as pas l'air surprise d'entendre ma voix. 

— Pourquoi est-ce que je le serais, quand j'ai toutes les raisons d'attendre ton appel ?

Elle déposa son verre sur la table et se leva. Tsubasa marcha jusqu'au rebord du balcon, appuyée contre la rembarde. 

— Tu as perdu la tête, murmura son frère. Papa et maman sont furieux. La direction des enchères les a appelé pour tirer les choses au clair. Ils savent tout. 

— Et toi, tu devrais faire comme moi et quitter le manoir familial. Avant qu'il ne soit trop tard. On s'entendait bien, à l'époque. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Un lourd silence s'abattit entre eux. L'aîné ne sut quoi répondre. Il savait que sa cadette marquait un point. Lui-même ne se souvenait pas du moment où leur relation commença à se dégrader. 

— Ne change pas de sujet, se reprit-il. 

— Si tu es toujours là pour me dire que vous serez présents à la vente aux enchères, tu peux économiser ta salive. 

— Tu ne comprends pas. Je n'ai jamais vu nos parents dans un tel état. Père était terrifié. En mettant de côté la colère noire dans laquelle il est rentré.   

— Terrifié ? répéta-t-elle incrédule. 

— Je ne sais pas ce qu'il se passe, ni ce que tu as fais, mais tu n'es pas en sécurité. 

Tsubasa jouait avec une de ses mèches de cheveux, regard perdu dans le vide. Les nouvelles informations s'ajoutèrent au plan déjà échafaudé. Intriguée de savoir son géniteur en état second, elle resta silencieuse. 

— Si un jour tu as tenu à moi... souffla Daiki. Ne serait-ce que pour une seconde, alors ne va pas à la vente aux enchères. Tiens-toi éloignée le plus possible. 

— Merci pour ton appel, Dai-chan. J'en prendrais compte. 

Avant qu'il ne puisse répondre quoi que ce soit, la blonde raccrocha. Une étrange sensation saisit ses entrailles. Depuis toutes ces années, son grand frère prenait grand plaisir à la voir échouer. Mais ce soir, il avait décidé de l'appeler et de la prévenir du danger. Touchée par l'attention, malgré tout, son objectif ne changerait pas. 

— Tu t'amuses, gamine ? 

Surprise, Tsubasa se tourna d'un geste brusque. Son bras, recouvert d'argent, contra le choc d'une épée. Elle tomba nez-à-nez avec Feitan. Ce dernier avait les sourcils froncés et semblait agité. La blonde le repoussa et laissa son Hatsu disparaître.