Chapitre seize

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❝ Tu m'as abandonnée sans même regarder en arrière ❞    

   Équipée d'une oreillette cachée par ses cheveux blonds détachés, Tsubasa se mêla à la foule. Vêtue d'une robe noire fendue au niveau des jambes, son téléphone caché dans sa poitrine, elle attendait à côté des portes où la vente aux enchères se déroulerait. La jeune femme tenait dans sa main un bout de tissu que l'une des bêtes de l'ombre lui avait confié une heure auparavant. 

Tu m'entends ?

Son oreillette grésilla pour qu'une voix familière retentisse. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. 

— Très bien, William, opina cette dernière. 

Parfait. Un quelconque signe du corps immortel dans ce que tu as récupéré ? 

— Il n'est pas dans cette partie des lots, précisa-t-elle. D'après mon employeur, ça concernera les enchères dans une ou deux semaines. 

Ouvre quand même l'œil. 

Sans rien répondre, Tsubasa observa les gens entrer à l'intérieur. Le manque de sécurité aux alentours l'alarmait depuis bien vingt minutes. Les gardes n'étaient pas à leur poste et après avoir essayé de les joindre, elle n'eut aucune réponse. Luciano non plus ne répondait pas. Comme coupée du monde extérieur. 

— C'est bizarre, commenta la blonde. On était une cinquantaine à être disposé ici, mais je ne vois plus personne. 

Je perçois de moins en moins d'humains en vie, répondit William. Je n'irais pas jusqu'à dire que tu es en danger, mais... 

— Je vais entrer avec les acheteurs, au cas où. 

Aussitôt, Tsubasa s'infiltra dans la foule. L'immense salle munie de chaises semblait pouvoir encore se remplir. Et à l'intérieur, elle ne vit aucun autre garde pour gérer la sécurité. Quelque chose se tramait, c'était sûr. Elle rangea les lots dans une pochette, la referma puis s'écarta afin d'avoir une vue d'ensemble. 

— Je vais vérifier les autres étages, informa la jeune femme. 

C'est plus prudent, oui. 

Au moment où elle posa une main sur la poignée, un bruit désagréable retentit dans toute la pièce. Le micro venait de s'allumer et quelqu'un tapota dessus. 

— Désolé pour l'attente, lança-t-on. Nous allons démarrer les enchères, à présent.

La voix figea Tsubasa sur place. Elle n'osa pas se retourner tout de suite, transpirante. Puis elle tenta de jeter un œil par-dessus son épaule afin de confirmer ses doutes. Là, derrière le pupitre, deux personnes se tenaient. Un homme immense et un plus petit, aux cheveux noirs. Mais elle n'eut pas le temps de réagir puisque des coups de feu retentirent. Des balles de Nen sortant des doigts du plus grand fusèrent de tous les côtés. Ni une ni deux, la Berisha ouvrit la porte et se jeta à l'extérieur in extremis. 

— Tiens ?

La blonde tourna la tête et tomba face à face avec une femme qui portait des lunettes. Ses mains tenaient le manche d'un aspirateur et ses cheveux courts ébènes tombaient devant ses yeux foncés. 

— Tu n'es pas censée ressortir d'ici, déclara l'inconnue. 

Elle brandit ce qui semblait être son arme puis lui bondit dessus. Tsubasa sortit son aura et laissa se dessiner le symbole d'argent sur sa main, pour contrer le coup avec son bras recouvert de la matière. Sa force égalait les deux hommes croisés deux jours plus tôt. 

— Et pourtant, ricana la plus jeune. 

Elle repoussa violemment son aînée dont le dos heurta la porte de plein fouet. La Berisha profita de son confusion pour s'enfuir, le cœur qui tambourinait contre sa poitrine. L'homme dans la salle où tout le monde se faisait massacrer ne pouvait être personne d'autre que Feitan. Sauf qu'à cause du chaos, il ne l'avait pas vue et ses alliés essayaient de l'attaquer. 

Tu t'en es sortie ?  

— Je te laisse pour ce soir, j'ai quelques complications. Je ferais un compte rendu pour te confirmer que le corps immortel n'est pas dans les lots ! 

Puis elle jeta son oreillette sans attendre la réponse. Ses talons résonnaient dans les couloirs mais elle ne se sentait pas suivie. Une fois arrivée au dernier étage de l'immeuble, Tsubasa entra dans un bureau où son sac avec ses affaires de rechanges se trouvaient. Son téléphone vibra et affichait "Kurapika". 

— Allô ? répondit-elle après avoir mis le mode haut-parleur. 

— Désolé de te déranger, mais on a perdu les communications avec notre groupe à l'intérieur du site des enchères. Tu sais ce qu'il se passe ?

La jeune femme troqua sa robe contre un pantalon noir, des bottes montantes et un pull près du corps. Son souffle saccadait résonna au-travers du combiné. 

— Si tu parles des gens qui sont venus assister aux enchères, ils sont tous morts. 

— Quoi ?

Elle laissa sa pochette et sa robe sur le sol, sans oublier de récupérer les lots qu'elle mit à l'intérieur de son sac et resserra sa ceinture. La voix du Kuruta était étranglée sous le choc mais Tsubasa ne perdit pas son calme. Paniquer maintenant pourrait lui être fatal. 

— Comment ça, morts ? renchérit-il. Qu'est-ce qu'il se passe à l'intérieur ? 

— Les enchères se font attaquer, ça me semble logique, soupira-t-elle. Envoie-moi ta position, je t'explique quand je t'ai rejoins. 

Puis elle raccrocha. La jeune femme quitta la pièce afin de monter sur le toit à toute vitesse. Kurapika ne perdit pas de temps et lui transféra ses coordonnées GPS. Surprise de le voir aussi proche, elle leva la tête. Il se trouvait dans l'immeuble d'en face. Elle tendit sa main vers le ciel.

"Hand of the Alchemist : moon symbol"

La lune refléta dans un faisceau deux personnes sur le toit d'en face. Rapidement, Tsubasa changea de symbole pour se projeter jusqu'à eux en moins de quelques secondes. Elle atterrit sur le rebord du mur, face au blond qui sursauta. 

— J'ai l'impression que vous avez besoin d'un coup de main, constata-t-elle un sourire narquois aux lèvres. 

— Descends de là, pesta le Kuruta. 

Elle obtempéra. Elle tourna la tête vers l'accompagnatrice de ce dernier qui portait un chapeau, petite et trapue. Un sourire chaleureux accompagna sa courte analyse. 

— C'est Senritsu, lança Kurapika. Elle était là quand tu es venue à l'hôtel. 

— Enchantée, conclut la Music Hunter. 

— De même, rétorqua Tsubasa. Bien que la situation soit plutôt critique. 

— Que s'est-il passé ?

Alors qu'ils empruntèrent la cage d'escaliers, la Berisha commença à expliquer comment les choses avaient dégénéré à l'intérieur. Le manque de gardes puis le massacre total des acheteurs des enchères, ainsi que la façon dont elle avait échappé aux attaquants. Le trio, une fois en bas, fut rejoint par le reste des gardes du corps en voiture. Bashô, qui conduisait, baissa la vitre. 

— Apparemment, un groupe a volé les lots des enchères, déclara-t-il. Ils se déplacent en montgolfière. On fonce à l'hôtel récupérer Dalzollene et Sukuwara, puis on les suit ! 

Sans avoir le temps de dire quoi que ce soit, Tsubasa se retrouva entraînée avec eux, assise à l'arrière. Elle aurait pu préciser que les lots étaient en sa possession grâce aux prédictions de Neon pour les Dix Dons, mais elle préféra se taire et regarder les Nostrad paniquer. Embarquer dans cette voiture et suivre les criminels signifiait que le moment d'enfin retrouver Feitan n'était plus très loin, maintenant. 


{Hunter x Hunter} Effet PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant