Chapitre dix-sept

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❝  Et j'ai naïvement cru que tu pensais encore à moi  ❞      

   Tsubasa, assise sur le siège passager, fixait la route d'un air absent. Elle était retournée à l'hôtel pour récupérer une voiture en plus et deux autres membres du clan Nostrad, avec les autres gardes du corps. Kurapika conduisait sans un mot. Le silence semblait ne jamais vouloir se briser. La radio qui donnait le compte rendu de la situation en direct faisait office de bruit de fond. Senritsu aurait pu profiter du calme avant la tempête, mais les battements de cœur de la jeune femme devant la perturbaient. Persuadée que l'excitation la tiraillait, au fur et à mesure des minutes, il tambourinait encore plus fort contre les parois. La mélodie cardiaque ressemblait plus à de l'impatience qu'autre chose. 

— On est bientôt arrivé ? demanda cette dernière. 

— Dix minutes, tout au plus, répondit le blond.

Le silence revint. En train de se mordiller les ongles, affalée dans le siège, Tsubasa ne tenait plus en place. Elle priait pour que Feitan soit parmi les criminels en cavale, qu'il ne soit pas rentré au repaire de la Brigade. Le temps d'attente était insoutenable. Puis, finalement, les deux voitures arrivèrent sur les lieux du combat. Des coups de feu retentissaient déjà au loin. Prête à descendre, son téléphone se mit à vibrer. Prête à le jeter face contre terre, le nom affiché dessus la fit hésiter. 

— Je reviens, prévint-elle. 

La jeune femme ouvrit la portière et s'éloigna du groupe pour décrocher. 

— Je t'ai dis que je te rappelais plus tard, pesta-t-elle. Tu... 

Le corps immortel n'est pas sur la liste des lots que tu possèdes, la coupa son interlocuteur. Il est enfermé dans un coffre-fort hors du site. Si la vente aux enchères est attaquée, personne ne doit le voler. 

La voix sombre de William arracha un frisson à Tsubasa. Elle rit nerveusement. 

— On n'est même pas sûr que... 

Si. On est sûr, l'interrompit-il à nouveau. Je ne pouvais pas tenir en place, alors j'ai infiltré le bâtiment où tu travailles. Résultat, aucune alarme. Mais l'odeur d'un vampire se mêlait à celle du sang. Il n'y a pas d'erreur possible. 

Surprise, elle ne dit rien. L'information monta au cerveau puis sa main se resserra autour de son cellulaire. 

— J'y veillerai personnellement, William, promit-t-elle. Et si quelqu'un le vole, il n'ira pas bien loin avec. 

Très bien. Je te rappelle demain.

L'appel se termina. La jeune femme rangea son portable dans sa poche puis retourna vers le groupe Nostrad. Kurapika regardait la scène avec des jumelles. Elle se posta à côté de lui puis tendit sa main en sa direction. Il les lui donna. Elle en profita pour voir plus clair et vérifier si Feitan se trouvait dans le lot. La blonde parcourut la foule de personnes pour tomber sur le géant de la dernière fois en train de se battre contre les Bêtes de l'Ombre, le sabreur, la fille avec son aspirateur, l'homme aux doigts-mitraillette, deux ou trois inconnus, puis...

"Trouvé" 

Un sourire à la fois narquois et soulagé se dessina sur ses lèvres. Elle rendit les jumelles au Kuruta qui lui jeta un regard interrogatif. Lui qui ignorait qui se trouvait en face, il aurait une sacrée surprise quand il verrait le tatouage dans le dos de celui qui se battait. 

— C'est... 

La blonde se mit à rire. Il venait enfin de comprendre. Elle pouvait le sentir à son aura prête à sortir, tambourinant contre ses shôkos fermés au préalable. 

— C'est la Brigade Fantôme, murmura-t-il.

— Quoi ? s'exclama Bashô. Le groupe de criminels classé A ? 

— C'est eux qui ont volé les lots ? s'offusqua Dalzollene. 

Tandis que les Nostrad parlaient entre eux, Tsubasa sortit de son sac un sweat qu'elle enfila, ainsi qu'un tissu noir qui cachait la moitié de son visage. La blonde rabattit la capuche sur sa tête et commença à s'avancer. 

— Hey ! s'écria Sukuwara. Où est-ce que tu vas ? 

— L'homme qui se battait contre les Bêtes de l'Ombre est affaibli, répondit-elle. Je fais diversion. Hein, Kurapika ? 

Ce dernier sembla se réveiller de sa transe. Il opina, non sans lui jeter un regard inquiet. Tsubasa l'ignora puis descendit la pente en direction du combat. Elle s'autorisa quelques pas avant de sortir son aura. La couleur de cette dernière n'était pas blanche, mais violette à la limite du noir. Le Kuruta n'avait jamais vu son Nen mais sa quiétude fut vite effacée après ça, tout comme celle des autres.

Du côté de la Brigade, une fois la dernière Bête de l'Ombre achevée par Uvogin, les têtes se tournèrent vers les lumières des voitures de mafieux, massacrés quelques minutes plus tôt. Ils avaient tous senti l'apparition d'une nouvelle aura. 

— Encore ? soupira Franklin. 

— Non, là c'est pas pareil, répondit Uvo un sourire aux lèvres.

— Fais pas l'imbécile ! pesta Nobunaga. Tu peux plus bouger ! 

Shalnark et le sabreur sautèrent de leur perchoir afin d'essayer de récupérer leur camarade. L'aura se rapprochait de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'ils puissent distinguer une silhouette de taille moyenne au loin. 

— On a pas le temps, constata le blond. Il va falloir le protéger. 

Leur adversaire se posta en haut du cratère creusé par les attaques du Renforceur. Il resta immobile quelques secondes. Son visage fut impossible à distinguer, à cause de ses vêtements. Nobunaga dégaina son sabre. La personne tendit son bras vers le ciel. 

"Hand of the Alchemist : water symbol" 

Une bulle d'eau tourbillonnante apparut dans la paume de sa main pour grandir petit à petit. Le trio s'apprêtait à contrer l'attaque. Sauf qu'au lieu que cette dernière se dirige vers eux, elle atteignit Feitan de plein fouet. Il se retrouva soulevé dans les airs, acculé puis projeté vers leur adversaire. Il s'écrasa sur le sol à quelques mètres, toussant et à quatre pattes. 

— Alors toi... souffla-t-il en riant d'un air nerveux. 

Il sortit son aura et se releva au ralenti. Le brun se tourna vers son attaquant, un rictus déformant son visage. 

— Tu vas me le payer. 

Il fonça droit vers elle, ombrelle en main d'où il sortit son sabre et commença à l'assiéger de coups paradés. 

— On reprend la partie de cartes ? proposa Shizuku. Feitan va vite s'en débarrasser. 

Un bruit de métal l'interrompit. Ce dernier venait d'être contré par le bras de leur adversaire recouvert d'argent. 

— Mais c'est... tilta Nobunaga. 

Il ouvrit la bouche, afin de prévenir son camarade de l'identité de son opposante, quand un cliquetis l'interrompit. Il se tourna pour voir Uvo entouré de chaînes imprégnées de Nen. Au même moment, Feitan fut projeté au sol par un coup de pied chargé d'aura. Leur attaquante attrapa la chaîne et leur ami se trouva happé avec elle, dans les hauteurs du désert. Ils disparurent dans la nuit, juste après que Machi réussisse à attacher un fil de Nen au talon du Renforceur. 

{Hunter x Hunter} Effet PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant