Eternally Mine (Terminée)

Troisième tome - Quatrième chapitre

Quand, le lendemain, Hermione sortit de la salle de bain après avoir pris une douche, elle distingua de nouvelles voix. Des voix qui n'étaient pas présentes une vingtaine de minutes auparavant. En traversant le couloir, les cheveux encore mouillés, Hermione tendit l'oreille, et, en se rapprochant encore un peu, elle put reconnaître facilement la voix de Remus Lupin, anciennement professeur à Poudlard, et celle de Nimphadora Tonks. Contente de voir de nouvelles têtes qui n'étaient pas celles de Fred ou de George, Hermione s'approcha d'un pas léger vers la cuisine.

La journée avait été relativement calme. Molly avait réquisitionné l'aide de Ginny et de Hermione pour quelques préparatifs d'avance concernant le mariage de Bill et de Fleur, et les deux filles avaient forcé Ron à se joindre à elles. Il avait l'air bien trop heureux dans son coin. Le repas du midi s'était avéré bien moins angoissant que celui de la veille, puisque seuls Arthur, Molly, Ginny, Ron et Hermione étaient présents. Les rares fois où Hermione et Ron parvenaient à se retrouver seuls, ils parlaient avec inquiétude de ce qui les attendait. Si seulement ils avaient une vague idée de ce à quoi ils allaient devoir face... Mais tous deux étaient dans l'ignorance la plus totale, et la présence d'Harry, le lendemain, n'y changerait rien. Ils ne savaient qu'une chose. Ils devaient trouver tous les Horcruxes. Et les détruire. Et ce, du haut de leur dix-sept ans.

Au cours des moments où Hermione commençait à paniquer intérieurement, sans laisser rien paraître à Ron, elle se demandait pourquoi cette mission leur avait été confiée à eux. Ou du moins, à Harry. Un Auror, des Aurors, auraient été bien plus qualifiés pour mener à bien cette quête... Hermione ne comprenait pas le choix de Dumbledore. Elle ne comprenait pas comment il avait pu faire en sorte que tout repose sur les épaules de Harry. Un élève qui n'a même pas encore eu le temps de passer ses Aspics ! C'était insensé... Non, elle ne comprenait pas les décisions du défunt directeur de Poudlard, et comme à chaque fois qu'Hermione ne comprenait pas quelque chose, elle cherchait des réponses en tournant des pages. Chaque Gazette du sorcier passait sous ses yeux plissés depuis le premier jour des vacances d'été. Elle ne comptait plus le nombre d'articles dédiés à Dumbledore, mais pas un seul ne lui apportait la moindre réponse, le moindre indice.

Hermione était face à une impasse. Foncer délibérément dans le mur, ou tenter d'avancer raisonnablement. Ne pas se laisser emporter par le vent, mais contrôler le vent. C'est ainsi qu'Hermione voulait avancer dans cette quête presque irréalisable. Mais sans réponse à ses questions, elle ne pouvait rien contrôler. Dumbledore était parti trop vite, trop brusquement, et avait laissé derrière lui trop de blanc. Et Rogue... Non, Hermione ne voulait pas y croire. Comment le professeur Rogue avait-il pu être à ce point fourbe, manipulateur ? Comment avait-il pu être si assassin ?

Toutes ces questions, ces interrogations, ces pensées lui permettaient, parfois, de ne pas songer à Fred. De ne pas imaginer cette fille dont elle avait appris l'existence la veille. Hermione ne pouvait pas laisser son esprit s'embrumer à cause de Fred Weasley. Non, ce qu'il lui fallait, c'était y voir plus clair. Mais toutes ces nouvelles semblaient la rendre aveugle, sourde et muette à la fois. L'absence de ses parents se faisait de plus en plus violente, bien que seulement deux jours étaient passés. Deux jours... Hermione avait pourtant l'impression d'être au Terrier depuis deux mois.

Hermione finit toutefois par atteindre la cuisine, et en voyant les nouveaux arrivants, elle esquissa l'un de ses sourires les plus sincères depuis son arrivée chez les Weasley. Il était maintenant dix-huit heures, et la Gryffondor comprit, en voyant Molly s'affairer en cuisine, qu'ils allaient rester dîner ce soir. Tonks prit rapidement Hermione dans ses bras en affichant un sourire radieux, et la jeune femme se demanda depuis combien de temps elle n'avait pas souri de la sorte.

- Devine quoi ? lança Tonks, lumineuse.
- Bonsoir, Hermione, ajouta Remus en souriant plus sobrement.
- Professeur Lupin, répondit Hermione par automatisme. Que dois-je deviner ? demanda-t-elle à Tonks qui semblait irradier de bonheur.