Eternally Mine (Terminée)

Troisième tome - Quatorzième chapitre

Hermione ne se rendait pas réellement compte qu'elle avançait, mais pourtant, ses pas l'entraînaient indéniablement vers Fred. A mesure que l'espace entre eux rétrécissait, elle pouvait distinguer les traits de son visage, la couleur des vêtement qu'il portait, et ce mince, infime, minuscule sourire qu'il esquissait. Ce sourire qui lui avait tant  manqué, ce sourire qu'il affichait lorsqu'il lui disait qu'il l'aimait. Hermione ne savait pas comment fonctionnaient les autres couples, mais elle se rendait compte que, du temps où ils étaient ensemble, ils ne s'étaient jamais réellement fait de grandes déclarations d'amour. Il était arrivé à Fred de lui dire qu'il l'aimait pour l'amadouer, la faire sourire, la voir rougir. Mais elle, elle lui avait si peu dit. Elle  pensait avoir plus de temps pour le lui dire.

- Je ne m'attendais pas à toi, commença Hermione. Pas après ce que tu m'as dit au mariage.

Elle le lui avait si peu dit...

- Hermione, répondit Fred, visiblement prêt à s'expliquer. Je...

Si peu...

- Je t'aime.

Fred Weasley resta bouche bée, s'interrompant dans sa phrase, dans ses  explications qu'Hermione ne semblait même pas écouter. Il écarquilla furtivement les yeux avant de se ressaisir, mais la Gryffondor ne lui  laissa pas le temps de reprendre la parole.

- Je t'aime, répéta-t-elle, les yeux embués de larmes.

Le jeune homme resta quelques secondes dubitatif, le cœur tiraillé entre l'envie et le besoin de s'approcher d'elle, et le bon sens de prendre son temps, de ne pas prendre le risque d'être blessé davantage. Il avait déjà beaucoup donné pour Hermione et une petite partie de son sourire a l'air de s'être consumé en même temps que leur relation. Les yeux  humides de la brune le regardaient, et Fred la trouva plus vulnérable qu'autrefois, plus fragile aussi. Ses yeux s'accrochaient désespérément  aux siens alors qu'il restait silencieux. Au cours de leur relation, Hermione Granger lui avait si peu dit qu'elle l'aimait...

- Je sais que je n'ai plus le droit de te le dire, reprit la concernée qui n'en pouvait plus de ce silence. Mais je t'aime et j'ai eu le temps  de penser à cet amour tous les jours depuis notre départ et ça commence à me rendre complétement folle... J'ai été idiote de croire que je pouvait continuer sans toi, je... Je veux être avec toi, je veux avoir le droit de te dire que je t'aime, je veux pouvoir t'embrasser, ne plus te quitter... Je te veux toi, tout le temps, revenir en arrière et ne jamais t'envoyer cette lettre...

Il pouvait voir les larmes couler sur ses joues. Il entendait le tremblement dans sa voix. Il distinguait ses mains agitées qui trahissaient ses émotions. Mais pourtant, il n'était pas capable de réagir. Les mots s'agitaient dans son esprit, tous ces mots qu'il venait  d'entendre, tout ce qu'il espérait tant d'entendre, un an plus tôt, alors qu'elle l'avait quitté.

Être avec toi.
T'embrasser.
Ne plus te quitter.
Ne jamais avoir envoyé cette lettre.

Hermione venait de dire à voix haute les souhaits les plus chers de Fred. Il savait qu'il était désespérément amoureux d'elle, qu'elle ait été là ou non, qu'il ait été avec Iris ou non, qu'elle l'ait quitté ou non. Il avait succombé, rapidement, si rapidement, au grand étonnement de George qui pensait à la base que ce pari n'était qu'un simple pari. Mais Ron  avait été évincé au deuxième plan et il ne voyait plus qu'Hermione. Une Hermione comme il ne l'avait encore jamais vue. Cette Hermione qui allait réussir à avoir un pouvoir incommensurable sur lui. Et aujourd'hui, elle lui disait qu'elle l'aimait. Lui parlait plus  librement qu'elle ne l'avait jamais fait. Le tout face à un Fred qui restait bêtement immobile.

- Dis quelque chose, s'il te plaît...

C'est la vulnérabilité présente dans la voix d'Hermione qui le fit réagir. Comme revenu à lui-même, Fred se passa un main dans les cheveux. Il était presque capable de sentir tout le poids de la culpabilité peser sur les épaules d'Hermione. Il était égoïste à rester là sans rien dire alors qu'elle avait peut-être vécu les pires horreurs depuis son départ avec Ron et Harry. Elle avait une tonne de chose à penser, à craindre, et pourtant, c'était à lui qu'elle pensait, et c'était ses réactions qu'elle craignait.