Eternally Mine (Terminée)

Troisième tome - Septième chapitre

Toi. Je l'ai dit. C'est toi que je veux. C'est toi que j'ai toujours voulu. C'est toi, le seul que je veux. C'est toi que j'ai cru avoir perdu. C'est toi que j'ai perdu, car je ne peux pas affirmer t'avoir retrouvé. Alors que je prononce ce simple mot plutôt qu'une plainte, tu me regardes intensément, tes mains encadrant toujours mon visage. Et ton regard, dans lequel je pourrais me perdre.

- Et toi ? Dis-moi ce que toi tu veux.

Tu ne me réponds pas, du moins, pas immédiatement. Je comprends que cette question ne soit pas évidente pour toi. J'ai cru que tu étais passé à autre chose, j'ai cru que tu avais tiré un trait sur tout ça, mais depuis que nous sommes ici, je me rends compte que non. Je pensais que tout était simple de ton côté. Mais tout semble encore pire. Je sens que tu commences à t'éloigner de moi. Tes mains quittent mes joues. Ton front quitte le mien. Mais je ne suis pas prête à te laisser m'échapper. Je ne veux plus te laisser partir, je ne veux plus m'éloigner de toi. Je crains pourtant de m'en rendre compte trop tard. D'avoir brisé trop de choses et de ne plus être capable de les réparer. Alors que tu  t'apprêtes à te retourner, je te retiens, et c'est à mon tour d'encadrer tes joues de mes mains. Je vois dans ton regard à quel point je t'ai blessé, et je m'en veux pour ça. Si tu savais comme je m'en veux...

- Pardonne-moi, je murmure. Pardonne mon ignorance. Pardonne mes erreurs.

Je me rends alors compte que tu reconnais mes paroles. Ce sont les mots que j'ai utilisés dans la lettre que je t'ai envoyée, en début d'année. Cette lettre qui a mis fin à tout ce que nous avions fragilement bâti.

- Je crois que tu t'es trompé, que tu n'aurais pas dû miser sur moi, récites-tu à ton tour.

Je frissonne et mes yeux se remplissent à nouveau de larmes lorsque je comprends que tu connais ma lettre par cœur. Je n'aurais jamais cru...  Je suis tellement désolée.

- Fred...

Les traits tirés de ton visage me font tellement de peine que c'en est douloureux. Je décide alors de ne plus écouter ma raison, mais seulement  mon cœur. Et mon cœur ne réclame que toi. Avec hésitation, je me lève sur la pointe des pieds, et j'approche lentement mon visage du tien. Lentement, doucement, pour que tu aies le temps de me repousser si tel est ton souhait. Si ce n'est pas ça que tu veux. Mais tu ne me repousses pas. Je ferme les yeux lorsque mes lèvres effleurent les tiennes et j'ai enfin l'impression de me retrouver. Le baiser que je t'offre est délicat, c'est à peine si nos lèvres entrent en contact. Je recule de quelques centimètres, mes mains toujours sur tes joues, et je sais que le regard que tu m'adresses va me hanter chaque nuit, lorsque je serai partie avec Harry et Ron.

- Je ne sais pas si je suis prêt pour ça une seconde fois, réponds-tu enfin.

J'encaisse. Je comprends. J'ai fait ça. Tu ne sais pas si tu es prêt pour nous, si tu es prêt à me laisser une seconde chance. Mon cœur se réchauffe toutefois lorsque je me rends compte que tu y songes, peut-être même juste un peu. Moi non plus, je ne sais pas si je suis prête pour ça. Je ne devrais même pas l'envisager, avec notre départ imminent, pourtant,  lorsque tu te tiens devant moi comme en cet instant, je ne réponds plus de rien. Je serais prête à tout recommencer sur-le-champ, mais je sais que c'est égoïste. Nous allons partir. Après-demain, dans trois jours, je ne sais pas. Mais nous allons partir. Et je ne peux pas exiger que tu m'aimes à nouveau si c'est pour t'abandonner quelques heures plus tard.  Encore. Mes mains quittent tes joues, et je m'éloigne encore un peu plus de toi.

- Je vais te ramener, annonces-tu en te retournant.

C'est alors que je regarde seulement tout autour de moi. Je n'ai pas besoin de te demander confirmation, je sais que nous sommes dans votre  appartement. Je repère rapidement le bordel qui traîne ici et là, la vaisselle dans le fond de l'évier. C'est la première fois que je viens ici. Qui aurait cru que ce serait dans de si mauvaises conditions ?