Silence

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(Parce que je trouve très drôle de mettre en parallèle cette chanson et un texte qui parle de silence. Même si j'ai un humour de merde)

Le silence. Encore.

Il soupire. Le silence lui laisse souvent un goût de satisfaction. Après les cris de douleur et d'agonie, le silence était toujours le bienvenue. Se reposer les oreilles après s'être délecté des cris de souffrances de ses victimes, qui étaient à ses oreilles une mélodie des plus douces, lui donnait l'impression d'avoir accompli quelque chose d'extraordinaire. Silencieux, il fixa le cadavre mutilé gisant à ses pieds, baignant dans son sang, ouvert du bas du ventre à la poitrine, les côtes cassées, les organes répandus devant lui, les yeux révulsés à cause d'une douleur disparue et sa bouche entrouverte dans un ultime râle.

Le tueur esquissa un pâle sourire qui fini par orner son visage tandis qu'il repassait son dernier jeu dans son cerveau, répétant chaque cri, chaque supplication, chaque râle, jusqu'à la plus petite respiration, le plus infime tremblement, le plus insignifiant signe de vie. Il se souvent de la manière dont il s'était délecté du spectacle qu'il organisait pour lui-même, ses zygomatiques fonctionnant sous sa peau pour tordre ses lèvres d'un rictus malsain, sa gorge laissant échapper de temps à autre un éclat de rire sadique, ses mains tremblant sous un mélange de joie et de dégout, ses yeux grands ouverts tels des fenêtre montrant la folie qui l'habitait.

Il soupira d'aise tant le souvenir de ce jeu qui avait pourtant eu lieu à peine quelques minutes auparavant le ravissait, tant les cris qu'il avait provoqué chez sa victime l'avaient rempli de satisfaction, avant de retomber dans le silence apaisant et glaciale de cette fraiche nuit d'hiver.

Malheureusement pour lui, ce même silence réconfortant fut rompu par le cri tonitruant d'une sirène de police, déchirant la sûreté de la nuit. Sirène qui fut rapidement rejointe par d'autres de genres similaires, toutes se dirigeant vers le tueur.

«Tssssssssssss...»

Cette cacophonie disgracieuse, tant à ses oreilles qu'à celles de n'importe quelle autre personne dotée d'un minimum de jugeote, dit naitre en lui un irritabilité considérable en une fraction de seconde. S'il était contraint de rester dans cet endroit, il craquerait rapidement. Pour lui, ça ne serait pas un problème de massacrer tous les humains qui auraient le malheur de pénétrer dans cette habitation. Seulement il n'en avait pas envie.

Se mouvant tel une ombre, il atteignit la fenêtre de la maisonnette et l'ouvrit à la volée. Il évalua la distance qui le séparait du sol. Il entendit les voitures se garer autour de la bâtisse. Faisant fi de la hauteur à laquelle il se trouvait, il enjamba le rebord de la fenêtre et se laissa tomber sur l'herbe humide, put se fondit dans la nuit, disparaissant aux yeux des hommes jusqu'à ce qu'il daigne se montrer de nouveau. La prochaine fois qu'il s'ennuierait. Ce qui ne saurait tarder.

Ombres (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant