(Rappel pour ceux qui dormaient au fond de la classe : si vous ne comprenait rien aux surnoms des personnages, direction les commentaires des nouvelles précédentes. ^^)
Seule courait à en perdre haleine, avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'ils ne le trouvent ou ne lui fassent du mal. Elle ignorant comment ils avaient pu avoir vent de son existence, mais toujours est-il qu'il risquait gros, sans doutes à cause d'elle.
Elle ne s'était doutée de rien quand elle était rentrée de son école, moins d'une heure plus tôt, bien que surprise de ne pas trouver ses parents dans le salon. Elle s'était ainsi contentée de lancer ses affaires dans le couloir et de balancer ses chaussures le plus haut possible en ricanant de contentement.
Cependant au moment où elle aller se décider à entrer dans son sanctuaire plus communément appelé chambre, elle vit passer à la fenêtre ses voisins. Curieuse, elle jeta un coup d'œil à travers la vitre pour constater que d'autres personnes de son quartier les suivaient. Mais ce qui l'alarmait le plus était de constater qu'ils étaient armés jusqu'aux dents de divers outils de jardinage, ou autres couteaux de cuisine voire fusils ou autres pour ceux qui en possédaient.
Il n'y avait plus de doute possible : ils étaient au courant de l'existence de l'Homme-Loup. Et ils comptaient lui faire sa fête.
Elle avait ainsi ré-enfilé ses bottes en catastrophe et arraché son manteau au porte-manteau avant de se ruer dehors, ses pieds martelant l'asphalte le plus vite possible, tentant de respirer le plus vite possible afin de continuer d'assurer sa cours, bien que cette action soit rendue difficile par son manque d'endurance. Manque d'endurance compensé par une certaine rapidité, qui lui permis de rattraper et de dépasser la foule en colère.
Elle prit quelques raccourcis qu'elle avait eu le temps d'apprendre à connaitre et arriva en un rien de temps devant la cabane en friches... devant laquelle était réunie une foule de gens en colère, frappant frénétiquement les parois bancales, rongées par les champignons et autres moisissures.
"On se croirait en plein Moyen-âge... pensa-t-elle alors que des grondements sourds s'élevaient de la cabane"
Morte d'inquiétude, elle se fraya un chemin entre les humains en colère et se rua vers l'Homme-Loup qui donnait des coups de griffes qui bien souvent atteignaient du vide, afin de faire reculer les humains avant que son instinct animal ne le pousse à les massacrer.
Seule tendit les bras, faisant bouclier de son corps, dos aux humains en fixant dans les yeux l'Homme-Loup presque enragé.
Des voix se firent entendre, l'exhortant à s'en aller, à les laisser massacrer le "monstre", mais elle n'obéissait pas. Elle tendit doucement la main vers la gueule de son ami, qui soufflait bruyamment, puis appuya ladite main avec sa tête en lâchant un grognement satisfait. Elle sourit, malgré elle et se jeta à son cou, le serrant dans ses bras avec soulagement.
Quelques secondes de stupéfaction plus tard, les premiers cris la traitant de sorcière fusèrent tels des éclairs, la foudroyant de leur soudaineté. L'Homme-Loup recommença à grogner, elle sentit que ses muscles étaient tendus. Elle lui intima de se calmer, le lâcha avec hésitation puis se retourna lentement.
Devant elle, des visages brillants de haine l'aveuglaient de leur stupidité. Elle tendit les bras en signe de paix et au moment où elle allait ouvrir la bouche...
-QU'EST-CE-QUE T'AS FAIT À MA FILLE, ESPÈCE DE MONSTRE ?!
La voix de son père retentit à la manière d'une alarme. L'Homme-Loup grogna une fois de plus et tenta de frapper, mais elle le retint en essayant de se faire rassurante à son égard.
Sa tentative ne le calma pas entièrement, néanmoins il se tint tranquille. Seule prit la parole :
-Laissez-le passer, il ne vous veut aucun mal.
-Comment tu peux être sûre de ça, démone ?!?!
-Ne soyez pas bête, ça fait pratiquement 3 ans qu'il est ici, et il ne vous a jamais rien fait de mal !!
-Il va tous nous tuer !!
-Pas si vous le laissez en paix !!
-MORT AUX MONSTRES !!!
Ce dernier cri fut suivi par un concert de hurlements d'approbation qui fit grogner l'Homme-Loup de plus belle, transperçant les tympans de son amie.
-ATTENDEZ, N'ATTAQUEZ PAS, C'EST MA FILLE, renchérit le père de la demoiselle !!
Les humains ne se calmèrent pas pour autant et leur colère enfla celle de l'animal qui tempêtait, bloqué contre la paroi misérable de son abri. Et avant que Seule pu l'empêcher d'attaquer qui ce soit, il se jeta sur la foule en lançant un grognement bestial.
Elle jura, stressée par la situation et tenta de le faire sortir en faisant le moins de dégâts possibles, en plus d'essayer de calmer son ami. Elle ne savait pas si cela allait fonctionner, mais elle n'avait plus rien à perdre.
Elle esquiva de son mieux les coups lancés par les humains, tout en faisant attention de ne pas laisser l'Homme-Loup prendre des coups. Seule déviait un coup de fourche, esquiva un coup de poing en baissant la tête, retint le bras de son ami qui tentait de labourer un des humains de ses griffes.
Soudain, elle sentit une vive douleur à l'œil. Elle lâcha un cri de souffrance et tomba en arrière, contre la fourrure du lycanthrope qui s'écarta d'elle, surpris. Elle ne voyait plus rien de son œil gauche qui laissait échapper un liquide poisseux sur sa joue.
Sa souffrance fut telle qu'elle finit par s'évanouir...
*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*
Elle s'éveilla dans un lit d'hôpital, entourée de ses parents. Son père pleurait de joie, tandis que sa mère restait en retrait, visiblement dégoutée par l'action de sa fille envers le monstre.
Quand elle demanda ce qui lui était arrivé et pourquoi son œil gauche était aveugle, son père lui expliqua que son nerf optique avait été sectionné et qu'elle avait perdu l'usage d'un œil. Il en pleurait encore.
Abasourdie, Seule ne sut que dire. Elle brûlait d'envie de demander si l'Homme-Loup avait réussi à s'en sortir, mais le regard dédaigneux de sa mère la refroidit tout de suite et l'empêcha de parler.
Elle restait inquiète et silencieuse pendant toute la journée, même après que ses parents aient quitté sa triste chambre d'hôpital. Elle avait constaté quelques cicatrices sur son corps, mais bénignes, si bien qu'elle les ignorait assez aisément. Fatiguée à cause des antidouleurs, elle s'était endormie en plein après-midi.
À son réveil, une lettre froissée était posée sur sa table de nuit, où était simplement marqué son prénom, "Ophélie". Intriguée, elle l'avait ouverte. Un simple "Désolée ma Chère" était écrit d'un trait brouillon avec ce qui semblait être du charbon. Elle sourit, heureuse de savoir qu'il avait pu s'en sortir. Cependant elle était tout de même atteinte d'une pointe de mélancolie. Après tout, le reverrait-elle un jour ?
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Ombres (EN PAUSE)
ParanormalSi vous êtes sensibles, prière de ne pas lire. Je publierai de manière totalement décousue, donc il ne faut pas s'étonner si je suis capable d'oublier ce livre 6 mois avant de me remettre à écrire dedans tous les jours. J'en serais capable.