Le silence matinal fut rompu par des pleurs d'enfants.
-Mais ta gueule !!!
La voix criarde et abrupte de la mère de ce jeune enfant couvrit les cris de l'enfant. La petite fille cessa de pleurer quelques secondes puis recommença. De toutes évidences, elle avait faim. Sa génitrice grogna quelques secondes et se leva pour préparer le biberon de son bébé puis la nourrit d'un air énervé.
Cette gosse, elle ne l'avait jamais voulue. Mais elle ne pouvait pas la laisser à son père.
Ce père dont elle ignorait désormais tout ce qu'il était devenu. Elle l'avait jeté dehors quand elle commença à le trouver trop... étrange. Il devenait distant avec leurs amis, ne venait plus aux soirées avec elle et passait des journées et des nuits entières plongé dans des livres à la con. Comme tous les livres, selon elle. Kathy soupira et recoucha légèrement brutalement son enfant de 6 mois, avant de lancer le biberon dans l'évier. Elle le laverait plus tard. Comme tous les autres qui trainaient depuis un long moment dans l'évier en question. Le bébé geignait encore, mais elle s'en foutait. Elle colla sur ses oreilles un casque afin de ne plus l'entendre. Si elle avait su, elle aurait collé sa gosse dans les bras de son ex quand elle l'avait foutu à la porte, mais si elle l'avait fait, elle aurait perdu l'argent que lui fournissaient ses parents chaque mois, et qui lui permettait de ne pas travailler. Mais bordel qu'elle était chiante !!
Elle chiale pour un rien, n'est jamais contente et ne se tient pas en place quand elle veut la prendre en photo pour montrer à tous ses amis à quel point elle aime sa fille et prend soin d'elle en apparence, malgré l'absence du père. Le pire c'est qu'elle n'avait même pas eu la chance de nommer cette enfant. C'est sûr que Beverly, Sharon ou Sabrina auraient été des prénoms beaucoup plus élégants et originaux qu'Atropos. Et puis ceux-là au moins n'avaient pas une origine mythmachin grecotruc, comme lui avait dit Antoine.
Au bout de 4 heures, durant lesquelles Kathy a eu le temps de se rendormir, elle finit par se lever et se dévorer une tablette de chocolat devant la télévision. Elle n'entendait plus sa fille et n'avait aucune intention d'aller vérifier si elle s'était rendormie ou si elle avait eu un probe!me quelconque. Elle s'en foutait tellement...
Le chocolat terminé et s'étant maudite une dizaine de fois pour cela, puisque pensant qu'elle allait prendre du poids, elle décida de se préparer à sortir. Il était midi, il fallait bien qu'elle occupe son après-midi, n'est-ce-pas ?
Bon, il fallait aussi qu'elle prépare sa gosse, mais Atropos n'était pas si importante que cela, si ? Et puis elle volait déjà la vedette à sa mère, il fallait pas non plus qu'elle en rajoute. Cependant au moment où elle était dans la salle de bain, elle entendit le bébé pousser un cri tonitruant. Kathy hurla d'une voix hystérique :
-FERME-LA SALE GAMINE DE MERDE !!!!!!
Malgré cela Atropos ne cessait de crier. Sa mère poussa un soupir énervé et continua ce qu'elle faisait, l'ignorant délibérément. Elle n'avait qu'à s'étouffer dans ses pleurs, elle lui foutrait la paix une bonne fois pour toute !!
Quand elle se trouvait suffisamment belle et présentable pour pouvoir sortir, elle sortit de la salle de bain et passa dans sa chambre avant de s'habiller. Elle était tellement obnubilée par ce qu'elle faisait qu'elle n'avait pas entendu que sa gille avait cessé de crier. Elle finit par aller dans la chambre de sa fille et resta immobile sur le pas de la porte.
Une grand silhouette drapée de ce qui semblait être une cape trouée noire était penchée sur le berceau du bébé.
-QU'EST-CE-QUE VOUS FAITES À MON BÉBÉ ?!?!
La silhouette se redressa. Un masque de comédien cachait son visage, rendant sa voix étouffée, bien qu'elle lui semblait familière :
-Ah oui, cette «sale gamine de merde» ? Je t'ai entendu, tu sais.
-Euh... On se connait ?!
Il ricana et prit l'enfant dans son bras droit.
-Elle est tellement mignonne quand elle dort... Pas comme sa mère.
-Rendez-moi mon enfant !!!
-Je n'ai aucune raison de le faire.
Elle tenta de faire un pas vers lui, mais sa main gauche sortit de sa cape, révélant qu'elle tenait une arbalète, chargée et armée qui plus est.
-Je pense ne pas te rater même si je ne te vise pas.
-Q-q-qui êtes-vous ?
Le fait d'être mise en joue la paniquait énormément. Elle croyait qu'elle allait tomber dans les pommes tant elle avait peur.
-Sérieusement ? T'es vraiment conne à ce point ? Bordel, je pensais que t'étais aussi débile quand je sortais avec toi !!
Elle réfléchit encore quelques secondes avant de comprendre l'évidence et reculer de quelques pas, visiblement choquée.
-J'T'AI FOUTU À LA PORTE ESPÈCE DE CONNARD !! DÉGAGE !!!! SORS DE CHEZ MOI !!! JE VEUX PLUS TE VOIR !!!
-Oh mais je vais dégager, seulement il y a quelque chose que j'aimerai faire avant. En plus de prendre quelque chose, mais ça je suppose que tu l'avais compris.
Kathy tenta de courir à travers son appartement mais trébucha dans un vêtement qui trainait dans le salon et tomba tête la première.
Antoine n'attendit pas une seconde et fonça à sa suite avant de lui tirer dessus. Et il eut la chance de l'atteindre au niveau du torse. Kathy respirait avec difficulté et retira la flèche qui s'était enfoncée dans son torse, effrayée. Elle voulut se relever, mais la blessure lui faisait tellement mal qu'elle s'en abstint, restant résolument allongée sur le sol jonché de détritus de toutes sortes, où elle finit sa vie en quelques secondes.
Il retourna dans la chambre de sa fille, qu'il tenait toujours dans ses bras et sauta par la fenêtre ouverte. D'immenses ailes sombres sortirent de la cape du jeune homme et lui permirent de planer. Atropos commençait à pleurer, effrayée de se retrouver si loin du sol. Il la serra de façon protectrice, lui murmurant quelques mots rassurants tout en battant des ailes.
Il finit par atterrir face à une maison des plus banales et entra. Enfin sa fille allait pouvoir grandir dans un foyer sain et stable. Et le plus important : elle allait grandir auprès de lui.
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Ombres (EN PAUSE)
ParanormalSi vous êtes sensibles, prière de ne pas lire. Je publierai de manière totalement décousue, donc il ne faut pas s'étonner si je suis capable d'oublier ce livre 6 mois avant de me remettre à écrire dedans tous les jours. J'en serais capable.