Une silhouette famélique traversa la nuit jusqu'à la porte d'une maison située dans une petite banlieue pavillonnaire. Le carillon de la sonnette se fit entendre, suivi d'un "J'ARRIVE !" particulièrement sonore. Le propriétaire de la maison ouvrit la porte pour faire face à un jeune homme aux cheveux rouges tombant jusqu'à ses omoplates qui le dévisageait d'un regard rouge, aussi puissant que celui d'un loup. Un sourire d'excuse se peignait sur son visage, dont le charme contrastait avec ses vêtements en lambeaux.
Antoine soupira :
-Vous avez tous décidé de venir me péter les couilles...
-Désolé, là n'était pas mon but mais j'aurais besoin de ton aide.
-C'est bien ce que je disais... Allez, entre.
-Merci, Raven.
L'Homme-Loup entra et son interlocuteur ferma la porte. L'Oiseau soupira et le guida jusqu'à son salon, puis l'invita à s'asseoir.
Il lui prépara une tasse de thé, que l'invité accepta avec gratitude tant il était gelé.
-Pourquoi tu disais qu'on avait tous décidé de te péter les couilles, fit l'Homme-Loup au bout de quelques minutes ?
-Parce que Crow s'est pointé pour réclamer sa nouvelle apparence et me faire des leçons de morales sur l'éducation de ma gosse, soupira l'Oiseau.
-Ah parce que tu es père ? Félicitations, elle s'appelle comment ?
-Atropos. Et t'as eu de la chance de ne pas l'avoir réveillée.
-Désolé.
-Y a pas de mal. Du coup comment dois-je t'appeler, questionna Antoine au bout d'un léger silence ?
-Wolfgang, ricana son interlocuteur.
Les deux hommes se mirent à rire, puis il reprit :
-C'est ce qui se rapproche le plus de Wolf, non ?
-Pas faux, pas faux... Bon, racontes-moi, quel est le problème ?
-Tu as entendu parler de l'histoire d'un loup pas dans le patelin d'à côté ?
-Non, absolument pas. Raconte, ordonna Antoine, intéressé.
-J'ai emménagé dans une forêt pas loin d'ici. Une gamine qui avait essayé de faire une fugue a fait ami-ami avec moi. Elle m'a aidé à me faire un petit coin tranquille dans une baraque en friche, et elle venait me voir souvent. Seulement y a des humains, notamment sa famille qui sont venus me faire chier chez moi, du coup j'ai été obligé de m'enfuir. Et aussi... Ophélie, la gamine, a perdu un oeil.
Raven digéra l'information en quelques minutes. Wolf semblait mal à l'aise, comme si dévoiler autant d'informations sur lui-même le mettait dans l'embarras le plus total. Son hôte lui demanda :
-Et donc ? Qu'est-ce-que je viens faire là ? Non parce que tu sais que je ne pourrais pas lui rendre son oeil, à ton Ophélie.
-Je sais. Tout ce que je voudrais, c'est que tu puisses essayer de la prendre sous ta tutelle.
-Déjà pourquoi ? Et ensuite, t'es bien gentil mais comment je suis censé m'y prendre ?
-Dans l'ordre : elle a le gêne vampirique qui risque de se déclencher d'un moment à l'autre et tu pourrais essayer de te faire passer pour un professeur, non ? Falsifier des dossiers et des mémoires tu sais faire, n'est-ce-pas ?
-Et si je n'en ai pas envie ?
Le visage de Wolf se referma.
-Dans ce cas, je te remercierais de m'avoir écouté et je me casserais en galérant comme un manche pour arriver à l'approcher de nouveau. Et éventuellement à lui expliquer ce qu'elle est et comment gérer cela.
Antoine hocha la tête, sourit et répliqua :
-Bon, je suis sympa. Peut-être même un peu trop mais je vais t'aider. Aussi parce que ça m'arrange, je cherche un travail histoire de payer la maison sans avoir l'air trop étrange.
-Oui enfin, pour ce qui est de ne pas avoir l'air étrange... Si Crow et moi nous pointons à ta porte pour te demander des services en tous genres tu auras quand même l'air étrange.
-Effectivement, vu sous cet angle...
L'Homme-Loup sourit.
-Tu n'y avais pas pensé, c'est ça ?
-Si j'y avais pensé, mais c'est tout de même le genre de choses qui peuvent passer inaperçues, à moins d'avoir un prototype de voisine-commère.
L'Oiseau soupira, ayant l'air légèrement énervé :
-Ne parle pas de malheur, à mon avis ça ne saurait tarder.
Son invité rigola et finit son thé. Il se leva, amorçant son départ lorsqu'Antoine l'arrêta :
-Tu peux passer la nuit ici, si ça te chante. On se les gèle dehors, ça serait peut-être mieux que tu restes, non ?
-Je ne tiens pas à déranger.
-Tu ne déranges pas, puisque je te le propose ! La salle de bain et au fond du couloir, à l'étage et la chambre d'amis est la première sur la gauche dès que tu es en haut de l'escalier. Et on dîne dans une demi-heure si tout se passe bien.
Wolf semblait amusé et monta, se dirigeant vers la salle de bain.
Ce qu'ils ne virent pas, c'est qu'à l'extérieur de la maison, Crow avait beau avoir l'air amusé par la situation, il n'en était pas moins bouillant de jalousie à l'intérieur. Wolf n'a jamais été aussi prof de Raven que lui l'a été. Alors pourquoi est-ce-que ce sac à puces avait le droit de jouer au colocataire avec la corneille et pas lui ?!
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Ombres (EN PAUSE)
ParanormalSi vous êtes sensibles, prière de ne pas lire. Je publierai de manière totalement décousue, donc il ne faut pas s'étonner si je suis capable d'oublier ce livre 6 mois avant de me remettre à écrire dedans tous les jours. J'en serais capable.