Je décide de m'arrêter dans la petite boulangerie française qu'il y a près du parc pour acheter des viennoiseries et ne pas rentrer les mains vides au cas où mon père serait déjà levé. Ca ne loupe pas, quand j'arrive dans la cuisine, je le trouve en train de faire couler son café.
- Où étais-tu à une heure pareille ? me demande t-il d'une voix ferme et agressive.
- Je n'ai pas réussi à dormir cette nuit alors je me suis dit que je pouvais aller t'acheter des croissants pour le petit-déjeuner.
- Ah, répond mon père soulagé d'apprendre que je n'ai pas passée la nuit dehors. Tu es adorable ma chérie mais je n'aime pas te savoir dans la rue si tôt le matin.
- Papa, on n'est plus à Los Angeles, Fairy Tree est une petite ville tranquille... d'ailleurs je n'ai croisé que le boulanger.
Mon père sourit mais il parait tout de même inquiet, c'est vrai que je n'ai pas encore dix-sept ans et qu'il me voit comme une petite adolescente sans défense. Sa mère descend les escaliers dans sa vieille robe de chambre en flanelle bleu nuit et nous rejoint dans la cuisine.
- Bonjour ma petite fée, me salue grand-mère. Mmm... ça sent bon les viennoiseries.
- Je suis allée les acheter à l'ouverture, elles sont encore toutes chaudes.
- Tu es un ange, déclare t-elle en se servant un pain au raisin, un de ses péchés mignons.
- Tu pourrais lui dire qu'il était trop tôt pour qu'elle sorte seule dans les rues, renchérit mon père. Surtout qu'elle y est allée à pieds, elle n'a pas pris sa voiture !
- Pablo, c'est une grande fille maintenant et puis elle a toujours sur elle le spray au poivre que son frère lui a offert, réplique sa mère. Nous sommes à la campagne aujourd'hui, il n'y a plus tous ces fous de la ville qui trainent dans les rues.
Mon père songe un instant au propos de Sancha, il hausse les épaule, si sa mère le dit c'est que ça doit être vrai. Il prend un croissant dans la poche, s'assoit et commence à manger. Je me fais couler un bon expresso bien serré et le sirote en compagnie de papa et grand-mère. A sept heures et quart, quand papa quitte la maison pour aller à son cabinet, maman et Paolo arrivent dans la cuisine. Ma mère porte son éternel tailleur, aujourd'hui il est bleu marine avec un chemisier lilas, elle rejoindra le cabinet médical à huit heures et demi, elle est, depuis les trois ans de Mallory, l'assistante de papa.
- Je rentrerai tard ce soir, dit Paolo en se saisissant d'un croissant. Je dois visiter un appartement... d'ailleurs j'aimerais que tu viennes avec moi Max.
- Avec plaisir ! (Je suis ravie qu'il veuille mon opinion) Où dois-je te retrouver et à quelle heure ?
- J'ai rendez-vous à dix-huit heures trente, sur Maine Street, au 104, répond t-il. On se rejoint là bas.
- Ok !
- Pourquoi veux-tu prendre un appartement Paolo ? s'énerve ma mère. Tu n'es pas bien ici, avec toute la famille ?
- Maman, j'ai vingt ans maintenant, je travaille et je peux subvenir à mes besoins tout seul, répond le jeune homme exaspéré d'avoir encore cette discussion depuis qu'il a lancé l'idée le soir de son premier jour de travail au garage. J'ai envie d'avoir mon chez moi, d'avoir un peu plus d'intimité !
- Tu as ta propre chambre ici, et tu fais ce que tu veux quand tu veux, renchérit Liz de plus en plus agacée.
- On va s'arrêter là maman ! s'exclame Paolo en se levant vivement de sa chaise. J'ai pris ma décision et je n'y reviendrais pas dessus ! Maintenant je vais bosser ! On se retrouve plus tard Max !
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Possédée (Terminé)
Romance« La forme la plus extrême de possession: la destruction. » Maxine Kasumi arrive à Fairy Tree, elle vient tout droit de la grande ville de Los Angeles et espère une vie meilleure à la campagne. Avec sa famille elle s'installe dans un joli quartier...