One More Night (Terminé)

Un possible déménagement

Le 12 mars 2017, Copenhague

Enceinte de maintenant 3 mois, je suis soulagée de savoir que le risque de fausse couche est très faible. Pendant un mois, j'ai vécu avec l'angoisse d'en faire une alors maintenant j'essaie de profiter de ma grossesse et aussi de ses aléas.

Je vis dorénavant chez Olga, le temps que je trouve un appartement dans le centre de la capitale danoise. Appartement que j'ai dû mal à trouver par ailleurs. Il n'y a que deux possibilités : trop d'exigences ou alors les biens se vendent plus vite que je ne dégaine mon dossier. Je soupire.

- Qu'est-ce que tu as ?, me demanda Allyson

Je lui souris en repensant à sa réaction quand je lui ai dit que j'étais enceinte. Elle n'a pas cherché à savoir de qui, elle sait que ce sujet est tabou mais je me souviens de son état d'euphorie.

- Rien, c'est juste que je me demande quand je vais pouvoir déménager à Copenhague.

- Tu n'es pas bien ici, Mémé ?

Sur son visage, je vois de la tristesse.

- Mais si Ally' ! C'est juste que j'aimerais avoir mon petit chez moi, tu vois ! Puis d'ici à Copenhague j'ai du trajet pour la fac et aussi pour mon travail au musée, la rassurai-je.

- Je comprends, me dit-elle simplement. Tu veux boire quelque chose ?

- Non rien, répondis-je en pliant mes jambes sur le canapé et en remettant délicatement le châle sur mes genoux.

Elle part dans la cuisine et revient quelques secondes plus tard avec un verre d'eau.

- Tu as des nouvelles de Raphaël ?

- Non mais je comprends sa décision de couper les ponts avec moi. Je lui ai simplement envoyer un message pour lui dire qu'il pouvait racheter ma part de l'appartement, je ne m'y opposerai pas !

- Et il t'a répondu ?

- Non... Mais j'ai reçu un courrier pour dire que je cède bien ma part de l'appartement en échange d'une somme d'argent.

Je la regarde tristement. J'aurais aimé que l'on garde contact et que l'on ne rompt pas de cette manière et aussi brutalement. Mais il n'y avait plus aucune autre possibilité, je n'allais pas avorter et je ne pouvais pas le faire passer pour le père de mon enfant. D'ailleurs en parlant du père, j'essaie parfois de me souvenir d'un autre détail ou d'une voix ou je ne sais pas de quoi d'autre mais rien ne me revient. À croire que mon cerveau s'est dit "je vais me mettre en pause pendant toute une soirée, histoire que tu sois bien dégoûtée à ton réveil". Mais pourquoi j'ai fait semblant de dormir ? Pourquoi je ne l'ai pas regardé ?, pensai-je.

- C'est triste que votre histoire se soit finie de cette manière, répondit-elle attristée.

Je la regarde en soupirant.

- Mais tu es enceinte ! Tu vas être Maman et moi je vais être tante !, s'enthousiasma-t-elle en se déhanchant avec les bras en l'air.

Je me mets à rire. Je l'adore car elle a encore l'insouciance de son adolescence et qu'un rien peut la faire rire et la faire sourire. J'espère que cette joie de vivre ne partira jamais.

- C'est quand qu'il va commencer à bouger ?

- Pas avant un mois !, ris-je.

- Rho mais ce n'est pas drôle ! Ton ventre grossis par contre, me taquina Allyson.