Esprit ᴼᵛᵉʳʷᵃᵗᶜʰ ᶠᵃⁿᶠⁱᶜᵗⁱᵒⁿ

Chapitre 48 : Organisation des Nations Unies

Il était midi passé à New York. La chaleur dans la salle principale du siège de l'Organisation des Nation Unis pesait sur les épaules des différents représentants du monde à cause de l'absence de fenêtre. Les cravates durement serrés étouffaient les hommes et les tailleurs moulants des femmes les obligeaient à se tenir droites comme des piquets. Les quatre longues rangées de sièges qui donnaient sur la scène principale de la pièce étaient déjà pleines à craquer et les conversations qui s'y menaient étaient bien animées. Partout, on ne parlait plus que de la séance du jour qui avait été demandée d'urgence.

Cela faisait une semaine que ce qu'on avait appelé l'attentat de Numbani était passé et cela faisait une semaine que le monde ne se tournait plus que vers la réaction de l'ONU. Cependant ce n'était pas cela qui rendait cette séance exceptionnelle. Ce qui faisait vibrer toutes les cordes vocales présentes était la venue des anciens et nouveaux agents d'Overwatch qui avaient été invités à s'exprimer  sur ces événements. On n' avait pas entendu parler de ces personnes depuis l'attentat de Numbani mais tous voulaient connaître leurs explications.  Les agents d'Overwatch s'étaient enfuis de Numbani en échappant à la police locale et avaient emportés une certaine hackeuse avec eux en se rendant introuvables.

L'ONU qui avait vu grossièrement par le biais de caméras posées dans le musée de la ville, ce qui s'était produit à Numbani, avait décidé de convoquer amicalement ces mercenaires à cette séance afin de décider de l'avenir de cette organisation.

— Silence ! Ordonna le président de l'assemblée générale dans son micro.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le silence s'installa dans l'Assemblée. L'attente de voir enfin entrer ceux que tout le monde attendait semblait interminable pour certain qui fretillait sur leur siège.

— On m'annonce que nos invités viennent d'arriver. Reprit le président. Que le silence règne jusqu'à ce qu'ils prennent place parmi nous.

Quelques chuchotements se firent entendre mais dans l'ensemble, le calme fut respecté. L'Assemblée était trop bien éduquée pour oser désobéir aux ordres.

Après de longues minutes d'attente, les grandes portes de la salle qu'on avait laissé ouvertes se firent approcher par de nombreux pas. On annonça dans la salle, l'arrivée imminente des invités qui venaient finalement en troupe entière. Les visages se tournèrent tous sans exception vers les nouveaux arrivants.

Winston le large gorille entra en tête du peloton. Assez mal à l'aise devant toutes ces paires d'yeux, il garda la tête haute en se déplaçant difficilement entre l'allée des sièges. Le gorille avait laissé son armure blanche pour laisser son pelage complètement à découvert ce qui le rendait entièrement noir. À sa suite Angela vêtue d'une robe noire, le visage grave, était accompagnée de près par Genji en costume également sans couleur dont la mine était tout aussi fermée. Derrière eux, Mei et Lena, les yeux tristes marchaient calmement en tentant d'ignorer l'attention qu'on leur portait.

McCree non loin d'eux, dans un élégant smoking noir tenait la main à une petite brune à la peau matte dont la maigreur et les cernes montraient un état mental compliqué. Ayasha avait voulu se rendre à la séance en promettant de se faire toute petite. Elle avait dit qu'elle comblerait le siège que son aînée aurait dût occuper. Mais maintenant, elle regrettait de plus en plus d'être venue. Ses jambes ne la portaient plus convenablement à cause de sa fatigue et elle peinait à marcher. C'est pour cela que Jesse la maintenait fermement par la main, afin d'éviter que le corps frêle d'Ayasha ne s'effondre. La benjamine se tenait droite tant bien que mal dans sa robe de deuil. Mais la force n'était pas ce dont elle disposait en ce moment. La tristesse dominait son esprit. Ayasha se souviendrait toute sa vie du jour où Jesse avait toqué à la porte de sa chambre d'hôtel pour venir lui annoncer que sa soeur ne reviendrait pas.  Elle se souviendrait de la crise d'angoisse que cela lui avait causé. Elle se souviendrait qu'elle avait acheté la veille, un cadeau d'anniversaire à sa soeur qui avait eu 38 ans. Elle se souviendrait d'avoir inondé ce cadeau de pleurs en pensant que personne ne le recevrait jamais. En ces instants où elle luttait pour ne pas repenser à ces souvenirs empoisonnés, Ayasha se sentait affreusement vulnérable. Heureusement que McCree la soutenait.