Chapitre 28 : Passeur

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Nahele ouvrit les yeux avec une migraine abominable et une forte douleur à l'abdomen ce qui lui donnait envie de se rendormir immédiatement. Mais c'était trop tard, elle était bien réveillée.

Le plafond qu'elle fixait lui rappelait vaguement un endroit familier mais son esprit à peine réveillé ne parvint pas à l'identifier correctement. Nahele reprit contact avec ses sens et bougea ses membres en les faisant craquer avec délice. Elle avait dormis suffisamment pour être en forme et l'amérindienne fut prise de l'envie de s'étirer. Hélas quand elle leva les bras, elle éprouva instantanément une gène sur son ventre qui lui réclama de ne pas trop s'agiter.

Toujours allongée, Nahele porta la main à sa blessure pour sentir qu'elle avait été refermée puis pansée par un tissu propre dont la matière douce était vraiment agréable. Elle remarqua aussi qu'elle ne portait plus sa robe bleue déchiquetée mais que son buste avait été entièrement bandé et qu'elle était juste vêtue d'une robe blanche très simple. La plaie causée par la balle d'il y avait quelques jours était refermée plus correctement que la fois précédente et la douleur dans son ventre avait diminué.

Prise de l'envie de se mouvoir, Nahele poussa doucement sur ses bras pour tenter de se redresser. Sa plaie lui causa du tord cependant elle tint bon jusqu'à réussir à s'assoir sur sa couchette.

L'amérindienne se trouvait dans une infirmerie dont les ustensiles étaient modernes contrairement au mobilier. Le look délabré de la pièce lui indiqua qu'elle n'était pas à Gibraltar ni même dans la cellule du commissariat. Nahele fut trop curieuse et méfiante pour ne pas résister à la tentation de se lever pour partir à la découverte de ce lieu familier. Dans une grimace de douleur, la blessée posa ses pieds à terre en gardant ses mains fermement appuyées sur sa couchette afin de vérifier que ses jambes soutenaient bien son poids. La réponse était oui ce qui rassura Nahele. Titubant légèrement, cette dernière avança dans la pièce pour chercher la porte quand une grosse boite métallisée éclairée par un rayon de soleil attira son regard.

L'amérindienne reconnut cette caisse de fer : c'était le colis secret qu'avait reçu Angela et dont le mystère de la contenance titillait la blessée. Reportant son escapade à plus tard, Nahele s'aida des murs pour se déplacer jusqu'à cette boîte. Après un bref regard à sa surface, l'amérindienne remarqua un petit bouton orangé et appuya dessus sans hésiter. Aussitôt, le couvercle se souleva pour découvrir un corps d'homme aux cheveux verts.

Intriguée par le réalisme de ce corps, Nahele pensa d'abord qu'il était vivant mais quand elle se risqua à lui toucher le visage, aucune réaction ne se fit percevoir. L'amérindienne en déduisit que ce n'était pas un corps vivant, sans réussir à comprendre la nature de la chose.

Un peu déçue, la blessée referma la boîte en appuyant à nouveau sur le couvercle puis reprit sa marche vers l'extérieur. Quand elle sortit dans le couloir, elle comprit où elle était : à sa savoir l'ancienne base située dans la banlieue de Tokyo où elle avait retrouvé Genji il y avait de cela plusieurs semaines maintenant. Sa première réaction fut de ne pas comprendre du tout comment elle était arrivée ici alors qu'elle s'était évanouis à la pointe de l'Espagne.

Alors pour chercher des réponses, Nahele continua de marcher en s'appuyant sur les murs.

— Nahele tu ne devrais pas marcher ! S'exclama une voix féminine derrière elle.

La blessée se retourna et vit qu'Angela se précipitait vers elle. La suisse l'attrapa fermement par l'épaule puis continua :

Esprit  ᴼᵛᵉʳʷᵃᵗᶜʰ ᶠᵃⁿᶠⁱᶜᵗⁱᵒⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant