Esprit ᴼᵛᵉʳʷᵃᵗᶜʰ ᶠᵃⁿᶠⁱᶜᵗⁱᵒⁿ

Chapitre 14 : Imprévus

À la suite de la fameuse soirée décisive, les nouveaux collègues se séparèrent pour se donner rendez-vous le lendemain, avant le départ pour Gibraltar.

Ayasha, ravie de ce départ eut le cœur léger ce qui la rendit d'une excellente humeur. Cette attitude finit pas déteindre sur Nahele qui en oublia partiellement ses inquiétudes.

Les deux sœurs rapatrièrent leurs quelques affaires afin de quitter le minuscule studio d'Ayasha dont ils confièrent la vente à la concierge grognon, qui elle-même était reliée à une agence immobilière. Se fichant de ce déménagement à l'improviste, la japonaise laissa les amérindiennes quitter ce HLM sans broncher, à l'aide de quelques billets de l'aînée et du don du matelas. Étant donné la valeur de cet endroit, Nahele déduisit qu'elle allait devoir tirer sur ses économies afin de loger de nouveau sa petite sœur à Gibraltar.

L'aînée entraîna sa sœur à l'hôtel afin de passer une meilleure nuit que la précédente dans une chambre plus confortable. C'est donc tard dans la nuit qu'elles s'endormirent, le sac d'Ayasha prêt et les affaires de Nahele également. Des rêves pleins la tête pour la benjamine, et des espoirs pour l'aînée, elles sombrèrent dans un sommeil mérité.

Les deux marmottes se réveillèrent en fin de matinée, juste à temps pour avoir le temps d'avaler prestement un petit déjeuner à la réception avant de démarrer plein gaz vers la banlieue de Tokyo. Ayasha occupa la place passager du bolide de Nahele et découvrit avec bonheur la vélocité de ce véhicule. Elles traversèrent la ville avant midi pour rejoindre une zone barricadée comme un lieu interdit d'accès. Ayant été prévenues de ces entraves, les sœurs passèrent en dessous par un endroit précisé par Genji. Elles entrèrent donc dans une cour gravillonnée où trônait un haut et large bâtiment dont l'enseigne d'Overwatch était encore peinte. Certaines fenêtres étaient brisées, les murs souvent moisis et craquelés, mais sachant qu'elles n'y resteraient que quelques heures, Nahele et Ayasha se moquèrent de la beauté du lieu.

C'est un Omniac vêtu d'un pantalon jaune et se tenant dans une position volatile de médiation qui les accueillit en premier car il les vit arriver depuis le toit où il méditait. Nahele reconnut ce robot comme un membre des Shambalis, ces Omniacs connus pour leur intelligence et leur pacifisme. L'amérindienne accorda donc sa confiance à ce robot si sage. La shamane comprit en un éclair comment Genji avait pût devenir si calme en passant des années avec cet Omniac car ce dernier avait un don pour apaiser ce qui l'entourait.

Ayasha, d'abord intimidée, finit par se rassurer devant la gentillesse flagrante du moine robotique. Tout de même un peu effrayée à l'idée de rencontrer beaucoup de nouvelles personnes en rejoignant Gibraltar, la benjamine espéra que la plupart serait aussi adorable que Zenyatta.

Genji rejoignit rapidement son maître pour saluer les deux amérindiennes. Angela et Hanzo restèrent absents pour le moment, chacun vacant à leurs occupations. Le cyborg donna l'heure de leur départ et la durée de leur vol en direction de la pointe de l'Espagne. Ces brèves explications terminée, Nahele demanda où elle pouvait garder sa moto. Genji lui indiqua le garage souterrain en lui précisant qu'ils embarqueraient sa bécane au dernier moment.

L'amérindienne laissa donc sa petite sœur entre les mains des deux compagnons robotiques tandis qu'elle se dirigeait vers le côté gauche du bâtiment. La shamane tira sa solide moto jusqu'à une large porte coulissante anciennement destinée à contenir des véhicules terrestres. Elle s'enfonça donc dans ce sous-sol la terre par la pente bétonnée qui l'y emmenait.

Avec une faible lumière offerte par des néons sales, l'amérindienne frissonna en débarquant dans un parking spacieux et désert. De longues toiles d'araignées pendaient du plafond à moitié tombé sur le sol où de larges traces blanches effacées délimitaient des places. Nahele ne s'encombra pas de chercher à enchaîner son véhicule dans ce bâtiment abandonné et elle gara son deux roues en évidence au milieu de l'espace. Elle gagna ensuite la porte de sortie qui menait à l'étage qu'elle reconnut grâce à l'enseigne verte. Dans un nuage de poussière qui la fit tousser, la shamane poussa cette barrière pour se trouver face à un escalier et à une porte grisée par le temps.