Esprit ᴼᵛᵉʳʷᵃᵗᶜʰ ᶠᵃⁿᶠⁱᶜᵗⁱᵒⁿ

Chapitre 26 : Toi ?!

Épuisée, Nahele avait la tête ballante quand on la ramena dans une cellule. Elle venait de subir une demi dizaine d'heures d'interrogatoire interminable et son esprit complètement perdu entre la drogue et les questions était au bord de la rupture. Elle n'avait pas dormis depuis presque 48 heures mis à part sa perte de connaissance longue d'une petite douzaine d'heure suite à la balle plongée dans son ventre.

On laissa Nahele s'écrouler sur le sol de sa chambre en se fichant de sa blessure et de son état mental déplorable. Elle n'eut pas la force de se traîner jusqu'à sa couchette. La douleur à son ventre engendrée par la plaie la cisaillait maintenant toute entière. La drogue avait fait son effet et avait calmé sa souffrance pendant l'interrogatoire mais désormais ses nerfs étaient de nouveaux à fleurs de peaux.

Nahele se recroquevilla sur elle même, trop faible pour bouger. La blessée chercha une position pour que la douleur s'atténue mais rien n'y faisait. Tiraillée toute entière, l'amérindienne aurait préféré qu'on mette fin à ses souffrances plutôt qu'on ne la laisse ainsi agoniser. On l'avait ramené dans sa cellule car elle ne comprenait plus un mot de ce qu'on lui disait et non parce qu'on en avait terminé avec elle malgré les heures passées à la faire parler.

Nahele avait tenu bon et avait mentit correctement sur beaucoup de questions. Malheureusement elle sentait que le commissaire avait remarqué ses mensonges car la drogue l'avait faite hésiter dans ces moments là. Aussi, elle était terrorisée à l'idée de ce que prochainement, on allait lui subir pour lui faire cracher le morceau. Elle avait déjà reçu quelques coups de poings mais cela s'était arrêté là pour le moment. La suite serait certainement pire.

Surtout, combien de temps pourrait-elle tenir le mensonge avant de se trahir elle-même ? Il fallait à tout prix qu'elle tienne sa langue sur Overwatch et le rappel de Winston ou le QG allait se faire attaquer et démolir par l'Angleterre toute entière. Nahele se demandait si Winston et les autres n'avaient pas déjà prit leurs précautions en s'enfuyant dans un autre endroit qu'elle ne connaissait pas. Au fond, l'amérindienne l'espérait. Si jamais sa langue fourchait dans les jours à venir, elle préférait ne pas mettre en danger la vie des agents.

Enfin surtout la vie de sa soeur qui n'avait toujours pas trouvé d'appartements. Dans les moments les plus durs de l'interrogatoire qu'elle venait de subir, l'aînée avait pensé à sa petite soeur pour se donner du courage. Nahele avait pensé qu'elle ne devait en aucuns cas la mettre en danger. Parce que c'était son devoir désormais de la protéger, de s'assurer qu'elle irait bien.

Mais enfermée en prison, Nahele ne pourrait plus remplir cette mission. Aussi elle devait s'en sortir. D'ailleurs elle l'avait dit aux agents avant d'écraser son oreillette. Cependant comment réaliser ses propos ? Elle était à moitié morte, dans l'incapacité d'utiliser ses pouvoirs de shamane, emprisonnée dans une cellule située elle ne savait où et bien gardée. L'amérindienne n'avait aucune idée, aucune perspective en vue pour se sortir de cette situation désastreuse.

Elle devrait juste tenir sa langue et prier pour un miracle.

Finalement, trop épuisé pour se maintenir éveillé, le corps de Nahele la plongea dans un sommeil partiel, agité de cauchemars et de spasmes de douleur.

Quand elle se réveilla, la captive ne savait même pas s'il faisait jour ou non, privée de lumière naturelle dans sa cellule. Nahele avait une migraine abominable due à la drogue injectée, la douleur dans son ventre ne s'était pas calmée bien au contraire, elle avait mal au squelette d'avoir dormis sur le sol et sentait qu'elle n'avait absolument plus de forces.

Dans un dernier effort, l'amérindienne roula tout de même jusqu'à sa couchette et s'y étala. Le contre coup de ce mouvement fut terrible : La nausée la prit et elle crut qu'elle allait vomir son estomac pendant d'interminables minutes. Elle se sentait tellement en mauvais état qu'elle ne saurait même plus dire combien de temps s'était écoulé depuis la conférence. Nahele n'avait plus la notion du temps ni du monde qui l'entourait. La drogue dissipée brouillait sa vision et lui tapait sur les tempes.