— Alors, ça fait quoi d'avoir un bras cybernétique ?
Nahele se tenait debout face à la petite fenêtre de leur chambre d'hôpital. Tout en contemplant la vue qu'elle connaissait maintenant par coeur, l'aînée venait d'interroger sa sœur qui revenait de son opération faite par Fang. Cela semblait s'être bien passé : Ayasha avait maintenant un bras étincelant de neuf qui remplaçait son moignon encombrant. Mis à part qu'à la jointure entre le métal et la peau, Ayasha était rougie de manière anormale, tout semblait sous contrôle. Pour le moment, elle ne réussissait pas encore à bien utiliser ce membre, mais on l'avait rassuré en lui disant qu'elle mettrait un peu de temps à s'habituer à ce changement.
— C'est un peu lourd. Répondit simplement Ayasha en détaillant son bras métallique. Mais on m'a dit que c'était normal.
— Tant mieux... Souffla l'aînée en laissant sa sœur à la contemplation de son membre.
Les yeux de Nahele se perdirent dans la rue agitée de Tokyo sur laquelle donnait le bâtiment. Du haut de son étage, l'amérindienne observait avec avidité les passants. Elle brûlait de pouvoir retourner dehors gambader comme elle aimait le faire... Mais cela faisait deux semaines qu'elle n'avait le droit qu'à quelques sorties dans la cour bétonnée de l'hôpital. On les tenait encore à l'œil car elles avaient été ramenées dans un état de faiblesse qui avait inquiété les médecins, ce qui avait eu pour cause de rendre Nahele comparable à une lionne en cage.
L'amérindienne se sentait parfaitement remise physiquement. Elle avait bien mangé, plutôt correctement dormis bien que souvent réveillée par des souvenirs douloureux, bien bu. Ce qui l'avait fait reprendre du poil de la bête.
Malgré tout, Nahele gardait dans sa chair les mains du Shimada caressant son torse avec perversité ainsi que la cicatrice faite au couteau dans sa nuque... La shamane avait eu beau se laver, frotter, brosser, savonner, elle se sentait encore salie par le japonais qui avait abusé d'elle. Des frissons désagréables la prenaient quand elle revivait ce moment atroce pour son existence. En plus, elle était à jamais marquée par l'initiale du clan qu'elle haïssait plus que tout au monde. Un "S" de Shimada était gravé dans son cou et avait formé une cicatrice blanche sur sa peau basanée. Evidemment, ses cheveux désormais coupés à la taille de ceux d'un garçon n'étaient pas en mesure de cacher ces dégâts...
Nahele maudissait celui qui lui avait fait, même s'il était mort. Elle voulait que son esprit erre éternellement sur terre, sans trouver le repos. Elle damnait tous les soirs en silence, les robots qui avaient attaqués son foyer, les pilleurs qui avaient brûlés la maison de son oncle, les voleurs du bateau ainsi que tous les Shimadas présents sur cette planète.
Sauf Genji. Comme il avait grandement participé à ce qu'Overwatch détruise cet empire, elle lui pardonnait d'avoir ce sang qui coulait dans ses veines. D'ailleurs aujourd'hui, elle l'avait convié à lui rendre visite afin de lui parler. La version officielle était que Nahele voulait s'excuser auprès de Genji pour lui avoir sauté à la gorge. Mais la version officieuse que l'amérindienne gardait pour elle était qu'elle comptait tirer les vers du nez de Genji pour savoir où et quand se tenait l'opération finale contre les Shimadas mais aussi pour apprendre le nom de ce frère que Nahele rêvait de pulvériser.
Bientôt, Genji allait arriver. La shamane en trépignait d'impatience devant sa fenêtre. Elle ne se dépensait pas assez depuis qu'elle était ici, elle était une vraie pile électrique dont la batterie était trop chargée. Bientôt, elle espérait courir dehors pour aller poursuivre ses ennemis, c'est-à-dire ceux qui l'avaient fait souffrir.
On lui avait dit qu'on les laisserait sortir dès qu'elles seraient en état et qu'on leur aurait trouvé un logement social pour les héberger. Cette perspective semblait convenir à Ayasha mais certainement pas à Nahele. Rester enfermée dans un petit appartement à devoir trouver du travail ? Ça, elle préférait ne même pas y penser. Au fond, depuis que Nahele avait été déscolarisée, elle s'était rendue compte que le vie d'étudiante ne lui manquait pas. Au contraire, elle en avait profité pour sortir explorer ce qui l'entourait. Évidemment, la vie de bonne petite élève lui aurait convenu, mais elle s'accommodait presque mieux de son existence d'aventurière.
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Esprit ᴼᵛᵉʳʷᵃᵗᶜʰ ᶠᵃⁿᶠⁱᶜᵗⁱᵒⁿ
Hayran KurguCeci est une histoire de science-fiction, d'action, d'amour et une fanfiction sur le jeu vidéo appelé Overwatch MAIS sachez que même si vous n'êtes pas familier avec cet univers, l'histoire sera détaillée de façon à ce que vous suiviez le fil sans c...