Appuyer sur le rebord de ma terrasse, une cigarette à la bouche, je regarde la ruelle déserte de la nuit.
Les lampadaires peinent à rester allumé, clignotent de temps en temps, mais tiennent le coup. À quoi bon ? Vous voyez bien que votre ampoule ne tient pas longtemps ? Si?
En plus il commence à pleuvoir.
Génial.
Quelques gouttes atteignent mes lunettes, ensuite mes habits, et enfin, pour mon malheur, le feu de ma clope qui émet des grésillements. Espérant je tire une dernière fois, recrache le peu de fumée qu'il restait, et l'écrase dans le pot de fleur.
J'ai à peine le temps de regarder en bas de la rue et apercevoir la voiture noire de Léo, que déjà l'eau me tombe en trombe sur les épaules.
Je rentre vite en refermant précautieusement la porte vitrée et vérifie l'état de... Moi? Mon état?
Mes vêtements avait eu le temps d'être légèrement mouiller, et mes cheveux déjà assez bouclé, avaient gonflé un peu et formaient des anglaises mieux définis.
Puta** de m****.
Mon téléphone éteins sur la table, je le prend, le rallume.
Mais j'ai à peine le temps de voir les messages de Léo, que la sonnette du hall retentit. J'ai sursauté malgré moi.
Je m'y attendais, mais pas à ce que la sonnette soit aussi stridente. Jusque là, on m'appelait toujours lorsqu'on voulait monter. Donc j'ai pas l'habitude d'entendre la sonnette là.
J'appuie sur le bouton, dévérouille la porte, et l'entrouvre en retournant à mon portable.
Cet enfoiré m'a figé l'écran. Écran d'accueil, et je ne peux rien faire d'autre. Maintenant je me rappelle pourquoi je ne l'avais pas allumer, ni regarder.
Ah, et puis mon ventre gargouille énormément. Je savais que fumer donner faim, mais je pensais que ça valait juste pour les joints, apparemment non.
J'entends les pas de Léo dans les escaliers se rapprocher.
J'ouvre en grand la porte pour l'accueillir.
En haut de la dernière marche, il dépose son pied lourdement, dans une respiration saccadé, des cheveux trempé, et une face de six pieds de long. Il avait beau venir squatter régulièrement, il n'avait pas pris l'habitude. Je souriait ironiquement, puis l'invita à rentrer avant de refermer la porte derrière lui.
Mon cœur fait des bonds tout seul. Comme si j'étais un bon petit chien, content que son maître reviennent à la maison.
J'ai vraiment l'air d'un chien?
Et pourquoi j'ai ce sentiment de soulagement en le voyant de nouveau me sourire alors qu'il arborait un visage sérieux deux secondes avant.
Peut-être finalement que je ne suis pas seulement son meilleur ami. Juste un petit chien qui aime bien être avec lui et le voir chez lui.
Comme un chien.
Pourquoi j'ai fait cette comparaison ? À moi-même en plus. Lamentable.
Mon ventre me tiraille. J'ai faim.
Oh, elle est jolie la fleur. Attends, depuis quand j'ai une fleur?
Ah non c'est le motif du papier peint du mur.
J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure alors que ce n'est pas moi qui ai monté les marches jusqu'au quatrième.
Pourquoi?
Je ne sais même pas.
C'est flou.Après avoir séché légèrement près du radiateur que j'avais mis en route juste pour lui, il m'expose son idée de cette nuit. Sans grande conviction, je l'écoute, plus attentif à son visage si expressif et ses mains gelé collé contre le radiateur.
_Ma mère me squatte h24 en ce moment, pour je ne sais quelle raison.
_Du coup tu squattes chez moi?
_Ça te dérange si je dors ici? Il fait, presque en battant des paupières.
Il n'en a pas besoin, pour une raison quelconque, j'avais déjà, dans mon esprit, déduis le pourquoi de sa venue.
_Ça me dérange pas, mais pourquoi ta mère est là?
_Soit disant parce qu'elle aime bien les activités de club d'ici. Et aussi parce que soit disant quelque chose ne va pas avec moi.
Il hausse négligemment les épaules. Ma curiosité d'origine se réveille, mais mon ventre me devance sur d'autres plans.
Aillant entendu mon ventre, Léo hausse les sourcil en me regardant, et je rougis légèrement, lui tourne le dos vers la cuisine, puis devient rouge foncé. J'aime pas faire des bruits de bases, mais là c'était désagréablement gênant.
_T'as pas mangé? Il demande.
Je secoue juste la tête, conscient de son regard sur moi, puis me dirige vers le frigo où un plat de pâtes fait le midi même m'attendais. C'était une portion petite par rapport à ce sue je mange d'habitude. Mais comme j'ai du mal en ce moment vaut mieux pas tout re vomir.
Je sors le plat,le déballe, le met au micro-ondes, et mange debout en revenant devant Léo qui n'a pas bougé de son radiateur.
_Tu mange si peu alors que ton ventre en dit autant?
Aie. Mon ventre se serre. J'aurais dû manger avant. Ou bien manger mais autre part que devant lui. J'ai peur de lui expliquer ce que j'ai, et de me prendre une gifle morale en plus. J'ai peur. C'est rare. Mais voilà.
J'ai pas envie de savoir ce qu'il vaut lorsqu'il est en colère, lui qui est si calme d'habitude.
Reprenant un peu mon calme, je hausse simplement les épaules, espérant que cela suffise.
Erreur.
Depuis quand Léo se suffit d'une réponse aussi hasardeuse?
Je le connais assez bien pour m'en rendre compte.
_C'est en rapport avec le fait que tu viens plus au club? Il fait suspicieux.
_Oui et non.
_C'est bien ou non ?
_Non. En tout cas ni pour ma santé morale et physique, ni pour Seb' et mon oncle qui espère me voir revenir vite.
J'ai aucune envie de dire quoi sue ce soit. Mais me connaissant, et une fois que j'ai commencé à parler de quelque chose, je n'arrive plus à me stopper. Je sais que je devrais en parler à Léo, c'est mon ami. Mais j'ai pas envie de l'inquiéter pour rien.
_Dis moi tout, sinon je t'égorge, me menace-t-il en me regardant dans les yeux.
Ses yeux verts semble m'interdire de mentir. Comme s'il le sentirait si j'osais.
Aillant fini mon plat et mon ventre calmer, je repose le plat sur la table, et lui explique la situation.
Je n'ai jamais eu autant de mal à parler de moi et de mes problèmes que maintenant. J'ai l'impression d'aggraver ma situation en en parlant.
Je pensais qu'il allait me faire la morale, au moins comme ma tante et mon oncle. Mais non.
Il reste silencieux à son pauvre radiateur.
Et ce silence me fais mal.
Comme si un étau compresser mon être, mon corps, mes entrailles, mon cœur. Surtout mon cœur. J'attends tellement une réaction de sa part que c'est difficile d'éviter d'avoir autant mal.
Il cogne sa tête contre le mur, et me regarde fixement. Sans colère, ni sévérité aucune.
Il est calme, ne parle pas, semble réfléchir, mais ce petit temps me permets de repenser à ma situation délicate, et mourir plus d'une centaine de fois à l'intérieur. Je me mords la lèvre, reprend mon plat, et repart dans la cuisine où j'y reste de longue minutes.
Quand j'y reviens, Léo s'était rapproché de la table où trônait le téléphone mort. Il appuye sur le bouton de déverrouillage, découvre qu'il avait bloqué, et le repose délicatement.
M'entendant arriver il se retourne vers moi.
_Si tu veux me faire la morale vas-y je t'en prie, je lâche plus glacial que je ne le voulais.
Il hausse les épaules avec les mains dans les moches.
_C'est pas bien de ne pas manger.
_Je ne suis plus un gamin, je le sais.
_C'est pas bien non plus de déprimé à ce point.
_Ça aussi je sais.
_Mais ça n'a aucune importance si tu es vraiment très mal. Tu arrive a peine à manger, et t'es blanc comme un cul, enfin... Plus de d'habitude. Je ne te ferais pas la morale, je sais ce que c'est, il déclare avec un léger sourire qui se veut rassurant.
Mon étau se desserre, et je peux enfin respirer convenablement.
Soulagé, serait trop léger pour exprimer mon état.
_Ouf, t'es en train de te dire, non?
_oui.
Il rit et regarde son portable pour voir l'heure.
_J'ai déprimé pendant un bon moment à cause de ma mère qui me disait tout les jours que je n'étais qu'un bon à rien et que je devais me défendre lorsqu'on m'attaquais. Alors je sais ce que tu ressens. Mais s'il te plaît, ne te terre pas comme tu le fais. Tu souffres plus que tu ne le crois.
_Je sais ça.
Il relève la tête vers moi surpris.
_Je sais que je souffres. Je le sais. Et je vis avec depuis les vacances d'été dernière. Et jusque là ça allait. Mais j'ai failli craquer avec Aly, et maintenant c'est fait. J'arrive plus à manger, je me suis remis à fumer alors que j'avais arrêter, et pour éviter le tout j'ai étudier comme un con. Je vais avoir le bac, certes, mais mon moral n'aura pas changé.
_ Et tu n'as aucune idée de comment te rétablir, n'est-ce pas?
Je secoue la tête et met les mains dans les poches. J'ai envie de pleurer, me jeter dans ses bras, et pleurer encore.
Mon cœur se serre à cette pensée. L'envie d'être dans ses bras.
J'avais jamais eu l'envie jusqu'à maintenant.
Je chasse cette idée de ma tête.
_On va commencer par ça.
_Hein?
Il joint le geste à la parole desuite après, se rapprochant de moi, jusqu'à me prendre dans ses bras. Posant une main sur mes cheveux, il resserre son étreinte alors que j'enfonce ma tête dans son pull, sur le point de pleurer.
J'arrive même pas à comprendre la situation.
J'ai mal au cœur, mais en même temps ça me fait un bien fou de l'avoir aussi près de moi. J'ai envie de pleurer, mais en même temps envie de rire de la situation.
On est ridicule tous les deux. Mais ça fait du bien.
Je pleure encore, mais je me sens un peu mieux.Peu de temps après, on s'est séparé, embarrassé, mais je lui ai affirmer que ça m'a consolé un peu. Et je ne ment pas.
Juste sa présence contre moi m'a rendu un peu moins chiffe molle et pleurnichard. Mais je sais que mon moral baissera de nouveau lorsqu'il partira.
Je ne sais pas trop encore pourquoi, mais je le sais au fond de moi.On a tous les deux convenu des endroits où dormir.
Léo sur le lit dans lequel les parents dormait, et moi dans mon lit dans ma chambre. C'était le plus simple. On s'était dit bonne nuit, et avait tout les deux fermé la porte.
Me retrouvant à nouveau seul, dans le noir cette fois, je m'efforce de chercher une raison à mes problèmes et sentiments.
J'ouvre la fenêtre, la pluie a cessé. J'allume une clope, et me délecte de la fumée.
Mes problèmes en général, tourne surtout autour de les parents. Je n'ai jamais vraiment accepté le fait qu'il soit mort, et c'est sûrement pour ça. J'aimais, et j'aime énormément mes parents. Mon père, m'a appris à dessiner, et lire des livres que je lis maintenant. Ma mère, l'a toujours aidé dans mes problèmes sociaux à l'école et m'a inscrite a la boxe d'elle même. Je me battais souvent, ai fait des conneries, mais ils m'ont toujours soutenu. Et si seulement ils étaient resté avec moi ce jour-là, peut-être que je pourrais encore les remercier.
Je chasse cette idée de ma tête alors que les larmes sont sur le point de couler.
Je ne peux pas me rabaisser l'esprit comme ça après que Léo m'ai remonté le moral.
Mes parents était aimant, et jamais ils ne se seraient suicider comme ça. C'est impossible. Et c'est bien la seule chose que je trouve de positif dans tout ça. Leur mort n'est ni un meurtre, ni un suicide, un simple accident.
Je hausse les épaules tout seul, écrase ma cigarette sur le rebord de la fenêtre, et la jette dans la poubelle commune qui est pile en dessous de ma fenêtre.
_Yes! Je fais silencieusement, triomphant de mon but parfait.
Je me reprend légèrement espérant que personnes ne m'ait vu ou entendu.
Mes pensées dérivent ensuite sur Léo.
Rien que d'y penser, j'ai un sentiment contradictoire qui coule dans ma tête. Mon cœur se serre quand je pense à lui, mais se réchauffe lorsque je suis avec lui.
Je parle quasi tout le temps avec lui, mais jamais ça m'énerve alors que même avec Aly, je l'ignorait consciencieusement.
Je me sens bien avec lui. Simplement.
Même pendant les cours, j'espère un message, ou bien qu'il travaille bien, qu'il ne fait pas de conneries, que sa mère ne le tape pas trop sur les nerfs, ou que son frère ne l'emmerde pas avec ses blagues racistes.
Il est joyeux et social comparé à moi qui suis son contraire. Mais bizarrement, on s'entend bien, c'est une bonne chose, non?
Mes pensées, quoi que je fasse, reste encré sur Léo.
Et pour la première fois, je me met à penser à son physique.
Il est plus petit que moi, mais pas de beaucoup.
Et les seuls moment où j'ose regarder dans ses yeux, j'ai du mal à quitté mon regard. Ses traits anguleux et sa peau mâte contraste totalement avec moi qui suis blanc avec des traits fins propre aux asiatique mixte.
J'aime énormément ses yeux d'un vert magnifique. Alors que les miens sont marrons clair caca doigt de girafe.
J'en viens presque à le jalousé sans trop de raisons.
En fait, ce n'est même pas de la jalousie que j'éprouve envers lui, mais carrément l'inverse. Je l'admire.
Non.
J'ai mal au cœur en repensant au fait d'être aussi distant de lui. Et je me sens bien quand je suis avec lui. Mes pensées se tournent essentiellement vers lui.
Non. Je ne l'admire pas.
Je l'aime.____________________________
Comment vous dire que j'ai la larme aux yeux quand j'ai écrit la scène où Néoh pleure, et que là, à la fin du texte, je souris comme une conne parce que j'ai enfin réussi à écrire ce foutu chapitre dont j'ai mis du temps à décider de comment l'orienter.
Surpris que Néoh soit tomber amoureux de Léo?
Vous êtes sûr de n'avoir rien manqué? Parce que j'ai foutu énormément d'indice quand même 😂Ou alors c'est juste moi qui suis bizarre 😐
Bref, j'aime bien terminer une partie par ce genre de phrase. Cette conclusion je peux pas m'empêcher de la trouver mignonne x3
Bref, je vous laisse, je dois dormir moi 😂
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Néoh's Life
Ficção AdolescenteLorsque tes parents meurt, tu penses que ta vie devient comment? Ma vie doit être pire que ce que tu pense, ou pas, à toi d'en juger comme tu le sens.