Dans l'attente

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Dans l'attente.

"Princesse au regard triste et vide. Princesse s'en est allé vers le chemin du paradis. Âme pure, elle ne peut qu'y accéder. Le cœur calciné, les yeux brisés. Je savais que ma fragrance de muerter était contagieuse. Pire que le Dass, je lui ai refilé ma mort."

Désolé, désolé, désolé ... Ce mot résonne dans ma tête. J'ai l'impression que je vais tomber en syncope. Lorsqu'une personne te débite ce genre de phrase, ça ne présage jamais rien de bon. Merde ! Je m'en tape de ta désolation mec. Je ne veux qu'elle. C'est un putain de scénario qui est en train de se jouer dans ma tête. Mon coeur est en train de se faire flinguer, les balles fusent à tout va. J'essaie d'éviter le coup fatal, mais c'est difficile. Je persiste quand même avec l'esprit dévasté.

"Monsieur B**** Salim, je suis désolé. Nous avons bien greffé le rein, mais son système immunitaire rejette le greffon. Le réveille sera plus long que prévu. Nous surveillons son état de près."

Je me fais charcuter pour que l'amour de ma vie ait des complications. Hamdoulilah, l'essentiel c'est qu'elle se réveille. Je ne peux concevoir ma vie sans elle. Je suis lassé de tout. Le mode saturation est activé, que j'en viendrais même à en avoir des envies de meurtre et de suicide sur ma propre personne. Starfoullah. Je pense qu'en ce moment même sheitane est en ma compagnie. Il faut que je le bannisse et que je chasse toutes ces idées noires de mon esprit. Je prends même pas la peine de remercier le toubib. Je raccroche aussitôt.

C'est avec le coeur lourd que je transverse ce couloir, qui empeste la mort. Je ne sais pas si c'est mon état actuel qui fait que cette effluve effleure mon odorat. J'ai juste besoin de communiquer avec les étoiles. Je veux simplement t'apercevoir frère. Tu me manques tellement. Avec tout ces slatas, j'en ai oublié notre rendez-vous nocturne. Je peine à entrevoir un brin de ton minois frangin. T'es gravé dans cette petite boite qui me sert de moteur. Quand je repense à toi, j'ai une rage pas possible. A vrai dire je trouve aucun mot à la hauteur de ma haine. Faudrait que j'en invente un. À qui devrais-je en vouloir ? À la vie ? Au destin ? Je peux en vouloir à personne, car comme tu le disais tout le temps: "Accepter la vie, c'est accepter la mort." Je l'accepte toujours pas, frère. Tout comme je n'accepte pas de vivre sans elle. Wad t'es le seul à être au courant de mes sentiments pour elle. Toi seul sait combien elle compte à mes yeux. Je suis son ombre et elle est le mien.

Le schéma de ma vie, se résume en trois mots. Un drame, des larmes, une tragédie, voila les causes de mon mal-être. Le monde est vaste, moi je suis dévasté par toutes les tournures que mon destin a jonchées sur ma route. Il a semé une sacrée pagaille dans ma ive de rat moisie.

Wadyl, Wadyl, Wadyl... Y'avait que lorsqu'on parlait de sujets sérieux qu'ont l'appelé par son vrai blase. Tu sais Wadyl, j'ai plus la force de subir. Je m'accroche à ton souvenir pour tenir le coup.

J'observe longuement cette constellation nocturne. Tous les astres sont présents, c'est juste magique. Allah est omnipotent. Tu peux lui parler où tu veux et quand tu veux. J'essaie de lui faire part de mes douleurs, même si je sais qu'il ressent tout. Il voit tout, le visible comme l'invisible. Je lève les yeux et les mains vers les cieux. Je l'implore pour qu'il me vienne en aide. Je sais qu'on a pris cette mauvaise habitude de l'implorer que lorsqu'on est en galère. On devrait plus souvent penser à lui. On l'implore souvent pour se plaindre, mais jamais pour le remercier des bienfaits qu'il nous a donnés. Tu veux œuvrer pour ta vie dans l'au-delà, commence par poser ton front au sol. Agenouilles-toi devant le Grand pardonneur, le Tout-Généreux, le Très-Miséricordieux. Je suis loin d'être irréprochable, ceci n'est pas une leçon bien au contraire. J'arrive à me faire la morale à moi-même. J'ai des tendances bipolaires de temps à autre, quand la vie me tourmente trop. Je suis écorché frère. Tout comme Leyna la vie me blesse et me laisse sans point de suture. On m'a incisé à vif. Ce soir je ressens le besoin de parler avec mon créateur. Rétine braquée vers le ciel. Les mains en l'air, les genoux à terre. Je me prosterne devant L'éternelle.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant