Vilain mensonge

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Vilain mensonge.

"Les épreuves d'une vie sont rudes, apprendre à arpenter les ruelles de nos peines peut-être qu'à la fin de ce tunnel y aura un brin de bonheur qui nous attendra ..."

J'aperçois le jour qui se lève. Une vue magnifique se dresse juste devant mon lit. La porte s'ouvre c'est Annie qui vient s'occuper de moi. Elle commence par ouvrir les volets, puis elle dépose le plateau petit déj sur la petite table à roulettes qui se trouve à l'opposé de la pièce. Allez savoir ce qu'elle foutait là-bas. Surement Mehdi qui devait s'ennuyer. Annie c'est elle qui va s'occuper de moi chaque matin. Comme elle le disait si bien la veille, elle pratique son métier avec coeur. Elle est très humaine mais ça s'arrête là. Elle te racontera jamais un bout de sa vie. Elle est ici pour s'occuper de moi, d'ailleurs elle fait ça très bien, à travers ses gestes, tu constate que tu n'est pas le seul à être passé sous ses mains expertes. Elle a un paquet de corps lavé à son actif et ça se ressent.

Après le petit déj, il est temps d'aller à la selle. Quand je dis "aller" je me comprends biensûr. Puisque tout se déroule sur mon lit. Elle me met sur le ventre m'introduit une sorte de suppositoire, j'avoue c'est la partie glamour de ma ive. Les matins n'ont rien à avoir avec ceux de la maison. Ici ils n'ont pas le temps d'attendre que l'envie de chier te prenne soudainement. Ils forcent la nature. Dix minutes après elle revient avec une paire de gants stériles, histoire d'évacuer mes excréments. Vous voyez comme la vie est classe vue d'un fauteuil roulant. Après cette épreuve mouvementée avec Annie. C'est l'heure de la douche. Elle est accompagné d'une autre aide-soignante. Elle s'appelle Mercedes. C'est une sénégalaise, d'une quarantaine d'année je dirais. Gros bzez qui tombe jusqu'aux chevilles. {J'avoue j'ai toujours ce besoin d'en rajouter. } Mercedes c'est le genre de toubib, à l'aise dans son élément, joie de vivre. Le genre de personne qui te dit "alors coco comment ça va ?" { Avec un accent pas très laïque, comme diraient les fachos}. Elle s'adresse à toi comme si ça fessait une éternité qu'elle te connaissait.

Annie me déshabille, à l'aide de Mercedes; qui est taillé comme un bonhomme. Elles me transfèrent sur un brancard, assez particulier je dirais. Il est recouvert d'un espèce de film plastifié imperméable. Annie ramasse le plastique où j'y ai faits mes besoins et le jette à la poubelle. Elle bip une autre infirmière pour qu'elle change les draps. Mercedes me met une genre de blouse sur le corps, la douche se trouve à quelques mètres de ma chambre.

On sort de la pièce, direction la douche. Mercedes bloque le brancard, attrape le pommeau de douche, un gant, une savonnette et c'est parti pour le grand nettoyage.

Elle me lave dans tous les recoins, sans rien oublier sur son passage. Elle fait ça sans aucune gêne, tu sens qu'elle a lavé un paquet de corps avant le tien.

Annie prend le relai. Elle me sèche et me ramène dans ma chambre. Elle n'a pas de temps à perdre d'autres patients l'attendent. Elle me remet sur mon lit toujours à l'aide de Mercedes. Elle m'habille. Une fois finit Mercedes prononce une phrase avec son accent sénégalais:

"Voilà coco tu es tout propre. Tu sens bon. Oulalala j'aurais ton âge, je craquerais pour toi mon coquinou."

Mehdi à côté qui n'en rate pas une miette. il lui rétorque :

"À qui le dites-vous ? C'est un beau gosse mon frangin. Oh vous savez l'âge n'est pas un problème pour lui. Il est branché couguar. Tentez votre chance."

"Olalala c'est très charmant, mais jeune homme je suis mariée depuis 20 ans. Mon mari n'apprécierait pas" {dit-elle tout en explosant de rire.}

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant