L'habit ne fait pas le moine

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L'habit ne fait pas le moine.

 "Les hommes bien trépassent, les vaux rien les dépassent et les vermines les surpassent."

J'aperçois au loin Yaniss et Inès. Comment elle ose s'afficher avec lui. Elle les veut tous, incroyable. Pauvre Sami, c'est un bon muslim. Il ne mérite pas ça. Il n'a jamais traîné dans des embrouilles, jamais côtoyé le milieu de l'illicite. C'est un gars posé qui était très assidu dans ses études. Il est diplômé et aujourd'hui, il est très haut placé, qui dit tout en haut de l'échelle, dit caillasse en illimiter, donc forcément femelles à volonté. Elles sont un milliard à le vouloir, mais le genre de matérialiste ce n'est pas son kif, alors je pense qu'il a pris la première venue en hijab.

Le vent me colporte leurs cris. La conversation a l'air de prendre une sacrée tournure, mais je m'en moque d'eux. Je ne sais pas ce que cette enflure a encore traficoté, une chose est sur c'est que les deux se valent. Faut vraiment que Sami ouvre les yeux. Elle lui a tapé dans l'œil qu'il en est devenu aveugle. Lui qui a toujours voulu se poser avec une femme pieuse. Insh'Allah el kheir frère. Tu mérites une "R" et non pas une "RW" pour rester polie. Je comprends pas comment il ne peut pas être au courant de sa réputation, tout ça parce qu'elle porte le voile, c'est censé être quelqu'un de bien. L'habit ne fait pas le moine, tout comme le voile ne fait pas une bonne musulmane. Triste réalité.

Bref, chacun ces emmerdes, j'en ai déjà assez avec les miennes. Je grimpe dans l'ascenseur, c'est toujours les mêmes odeurs nauséabondes, c'est juste infect. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir voulu les sortir de là, mais halti n'a pas voulu quitter la cité. Comme mon poto rim-k elle a dit "lalala", quand on lui a proposé de s'évader de ces murs de béton. Elle n'a pas voulu délaisser ses habitudes, ses copines, sa routine... Pourtant Yema et Lina n'ont fait que de la raisonner, mais en vain. Elle a beau dire qu'elle se sent bien dans ce quartier, je ne comprendrais jamais. Après je peux concevoir, que dépassé un certain âge, on n'ose plus changer nos habitudes de peur de se sentir perdu.

Je toque à la porte c'est halti qui l'ouvre. Elle écarquille les yeux, elle doit probablement être surprise de me voir. J'ai tellement honte, à cause de ce taff qui me prend tout mon temps, j'en ai oublié de leur rendre visite. Putain même mes propres parents ça doit faire des lustres que je n'ai pas mis les pieds chez eux. Comment je déteste ces contradictions qui nous pousse à nous éloigner de l'essentiel. Qu'Allah nous guide et nous aide à rester sur la bonne voie Amine.

Halti nous reluque avec un énorme sourire et rétorque :

"Ah wouldi comme ça fait plaisir. Même si on s'est vu hier, ça fait toujours chaud au cœur de te voir à la maison. Malahba wouldi. Wadyl omri t'es venue voir mami." {Dit-elle, tout en le prenant dans ses bras et en l'inondant de bisous.}

Je referme la porte derrière moi et je les suis. Arrivé au salon, j'aperçois Sami qu'est posé sur le canapé. Je le salem, tout en le tchèquant.

"Salem beau gosse ! Comment va frère ?"

"Ça va hamdoullilah et toi ? Pas trop dure le réveille, avec la soirée d'hier."

"Purée réveille en panique tu veux dire. Lina a fait un malaise, je l'ai retrouvé inconsciente. Je l'ai ramené de suite aux urgences. Je sais pas comment le dire à halti."

"Oh Putain, mais elle va mieux ? Laisse frère, je m'occupe de le dire à ma mère."

"Merci Sami ! Oui hamdoullilah, elle va bien ainsi que le bébé."

"Quel bébé ?"

"Ah mais t'es pas au courant ? Je vais être papa pour la deuxième fois."

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