Petits secrets

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Petits secrets.

"Quand l'amour prend trop de poids, on finit par se déchirer."

Elle dépose le petit dans sa chambre et le laisse s'amuser avec le tas de jouets qui possède. Sa chambre est similaire à ce célèbre parc d'attractions, mais selon elle, c'est trop et il faudrait que j'arrête de le gâter autant, autrement il deviendra un pourri gâté, qui fera des caprices pour un oui ou pour un non. J'y peux rien c'est ma chair de ma chair, j'ai tellement rêvé d'avoir un fils, d'autant plus qu'il porte le prénom de mon frérot. Je serais prêt à tuer pour lui. On aura beau me reprocher le fait que j'en fasse trop pour ce si petit être, mais je m'en moque, car il est la seule raison pour qui je me lève le matin. C'est pour lui que je fais du chiffre, c'est pour elle aussi et pour nos futurs trésors. J'ai tellement souffert que je ne veux pas que ma descendance ne subisse le moindre manque de quoi que ce soit, mieux vaux en avoir trop que pas assez, telle est ma nouvelle devise.

Elle referme la porte de la chambre et se dirige vers moi. Le regard noir, les sourcils froncés. Mon heure a sonné, elle va me fumer, me mettre KO, comme d'habitude et je ne peux rien y faire. Je suis obligé de m'incliner, car je suis en tord. Elle finit toujours par me pardonner, mais à force de jouer avec le feu, je vais finir par me brûler sérieusement. A trop donné sans rien dire, elle finira par prendre un aller sans retour et je pourrais m'en prendre qu'à moi-même, mais putain je l'aime cette femme et je pourrais pas la perdre.

"T'étais où cette nuit ?" { dit-elle d'un ton énervé.}

"J'étais en train de promouvoir la marque mon coeur. Tu le sais, je t'ai prévenue." {dis-je, la tête baissée, en reluquant le sol.}

"Tu devais rester que la soirée, pas toute la nuit, et ça, ça te sert à quoi ! Hein !" { dit-elle, en me montrant mon phone.}

"J'ai pas vu tes appels, la soirée été trop bruyante comme d'hab. Tout le gratin était présent, tellement que j'ai écoulé tout le stock de fringue chérie."

"Je m'en fous de tes soirées, tu sais très bien ce que j'en pense. Je veux savoir avec qui t'étais toute la nuit et ce que tu faisais."

"Tu crois que je faisais quoi sérieusement, arrête de voir le mal partout. J'étais avec Mehdi, j'ai passé la nuit chez lui."

Je sais pas pourquoi, on a pris cette sale manie de hausser le ton lorsqu'on est en tord, au lieu de faire profil bas. Mais non bien au contraire, on s'enlise dans le mensonge et tous ces vices à la con.

Elle me reluque avec un regard rempli de haine. Elle s'approche de moi en me fixant droit dans les yeux et riposte :

"Ma parole, je crois qui ya écrit bouffone sur mon front, autrement c'est pas possible."

"Ne me crois pas qu'est-ce que tu veux que je te dise. C'est bon tu m'as fait mal au crâne là."

"C'est vraiment la meilleure celle-là. Tu te fous vraiment de moi. Pourquoi tu mens ! Mehdi était avec moi ce matin. Heureusement qu'il était là, lui ! Il m'a aidé à faire les courses pour l'anniversaire de notre fils."

Alors lui aussi veut me la faire à l'envers. Il essaie de me doubler. Comment ça, il ose s'affiche avec ma femme.

"Comment ça tu vas faire les courses avec lui, t'as vraiment serré toi. Tu t'affiches normal toi et lui. Tu m'as vraiment pris pour le roi des cons, ça y est je suis le roi des couillons." {dis-je, tout en me tapant la tête.}

"Non, mais c'est le monde à l'envers là ! J'en crois pas mes oreilles. Si toi t'es le roi des cons, ben moi je suis la reine des cocus."

On s'égosille, le ton commence à monter crescendo. Un langage de sourd muet s'installe. Cinq ans de vie commune et on est réduit à ce parler comme des chiffons. Nous voilà dans ce cercle d'hystériques love.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant