Salim, ce héros

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Salim, ce héros.

"Quand t'a tout perdu, il te reste quoi à perdre ?"

Dans la peau de Mehdi.

"Salim regarde-moi, reste les yeux ouverts."

Je crois bien que cette mouille vit ses dernières secondes. Je vais le torturer jusqu'à que j'aperçois son âme s'envoler.

Je prends mon phone et appel direct les urgences. Je cherche de partout cette enflure, mais il a déserté l'appartement. Sûrement par peur des représailles. Dans les deux cas c'est un homme mort. S'il reste en cavale, je le retrouverais et je le buterais et s'il l'incarcère, c'est également un homme dead.

Les secours arrivent et prenne aussitôt en charge Salim. Il me demande de bien vouloir patienter sûrement les bleus qui arrive. Pas de problème, je n'ai rien à me reprocher, je les accueille les bras ouverts.

Putain mon frérot s'est fait descendre par cette mouille. D'abord Wad qui a poussé son dernier souffle dans mes bras et ensuite Salim. Comment vais-je l'annoncer à sa femme et ses rentpa.

Un homme avertie en vaux deux. Comprendra qui pourra, vivra qui voudra. Pour l'instant cette vermine vit ses dernières heures. Il a touché à mon sang, c'était la seule chose à ne pas faire. Il va payer le prix de son erreur. Il me servira de souffre douleur. Je vais lui faire payer la mort de Wad et de Leyna.

Qui suis-je ? Une fiotte pour ne pas riposter.

Une sirène d'alarme retentit. C'est les flics qui déboule en me mettant à terre, comme si j'étais un criminel. Ça sent la GAV, rien à branler je suis clean.

Il m'embarque et commence leur interrogatoire. Putain arrêtez de me poser un tas de questions, je cherche moi-même à m'identifier. J'ai beau avoir un nom, je suis toujours à la recherche de mon identité.

Flic : "Monsieur Elady Mehdi, ça fait longtemps qu'on ne vous avait pas vu par ici."

Mehdi : "Je comprends même pas ce que je fous ici. Écoutez j'y suis pour rien. Je suis parti récupéré la petite Lya, son père la kidnapper. Il n'a pas aimé qu'on la rende à sa mère. C'est pour ça qu'il s'est vengé en tirant sur mon frérot."

Flic : "Oui Mlle Nayouri, nous a prévenue. On voulait juste avoir votre version."

Mehdi : "Maintenant vous connaissez toute l'histoire alors j'espère que vous le retrouverez avant moi. Chez moi, toucher à la famille c'est vouloir perdre sa vie. Enregistrez bien, j'ai des aveux à vous faire. Si je le retrouve avant vous, il est mort et vous pourrez venir me passer les menottes. J'assumerais complètement."

Flic : Monsieur Elady, voyons vous avez grandi maintenant. Tout ce passé de délinquant et derrière vous. Il cherche à vous pousser à bout, ne rentrer pas dans son jeu."

Mehdi : "Je crois qu'à ce jeu-là, il gagnera la partie haut la main. J'ai déjà perdu un frère. Je suis pas prêt à en perdre un deuxième."

Flic : "Soyez raisonnable Monsieur. Ce sont les tristes lois du guetto."

Mehdi : "Pourquoi êtes vous si compréhensif ?"

À l'époque lorsqu'ont m'embarquais au poste. J'étais à la limite de la maltraitance.

Flic : "Parce que vous êtes un peu la fierté de la ville avec le petit Salim. Vous êtes un modèle de réussite pour tous ces jeunes. D'ailleurs ça ne vous dérangerait pas de me signer un autographe pour mon fils. Il est fan de votre linge de vêtement."

J'ai tellement envie de l'envoyer bouler. J'ai pas la tête à signer des autographes. Mais après tout, c'est peut-être la seule personne qui m'a traité avec respect. Alors je riposte :

Mehdi : "Oui, avec plaisir. Comment s'appelle votre fils."

Flic : "Il s'appelle Hugo."

Je gribouille un truc vite fait sur un morceau de feuille blanche.

"Big dédicace à toi Hugo, c'est toi le boss. Signé Mehdi de Wam's"

Mehdi : "Voilà tenez."

Flic : "Merci beaucoup. Vous pouvez partir. Faites attention à vous Monsieur Elady. Ne vous inquiétez pas, on va vite le retrouver."

Mehdi : "J'espère bien. Au revoir."

Putain pourquoi je l'ai pas écouté, lorsqu'il me hurlait de le lâcher pour qu'on s'en aille. À maintes reprises j'ai refusé de partir. J'avais trop de haine en moi. Il a touché à Jennah et Lya et ça il n'aurait jamais dû le faire. J'ai pas pu sauver Leyna. Je referais pas la même connerie avec elles. Je les protégerais coûte que coûte. Pourtant les gonzesses c'était pas mon truc. Je faisais partie de cette catégorie qui disait : "Je ne pense qu'à toi, sans le penser. C'était beau, mais c'était pas vrai. Je débitais ce genre de phrase pour pouvoir arriver à mes fins parce que j'avais faim de chair, soif d'anatomie féminin. Je faisais partie de ces mecs qui répétait : je serai toujours là, c'est joli, mais c'est faux. Aucun intérêt de proférer ce genre de mot, si c'est pas sincère. Ça n'a pas de sens, en même temps j'essayais de trouver un sens à ma ive. Et puis un jour tu tombes sur celle qui fait chavirer ton cœur, même si elle débarque avec un milliard de problèmes, même si elle est accompagnée d'un môme. T'as qu'en seule obsession c'est de la protéger, car elle est assez tomber. Alors tu barricades ses arrières, quitte à voir ton frère s'écrouler par terre. Putain, sacré monde de merde. Comme dirait mon poto B2O, comment ne pas être un pitbull, quand la vie est une chienne. Je me retiens de flinguer tout ce qui bouge.

Yema me répétait sans cesse cette phrase :

"Wouldi mieux vaut côtoyer des bêtes sauvages, c'est moins dangereux que de côtoyer des hommes."

Au jour d'aujourd'hui, je comprends mieux ce que ça signifie.

Mais ça change rien, c'est toujours le même bordel. Je peux pas me présenter devant ta femme, ton fils et tes parents. Putain je me défile comme un traitre. J'ai pas le choix, je leur annoncerais la tête haute.

Un milliard de choses en tête. Il faut que je retrouve cette enflure, faut que j'annonce cette triste tragédie à la famille de mon frérot. Je viens à peine de faire le deuil de Wad. Y'a Allah je suis pas encore prêt à en surmonter un deuxième. Pfff qu'est-ce que je raconte, le deuil n'existe pas. On se souvient et souviendra toujours de tout.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant