Confiance jamais sans méfiance

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Confiance jamais sans méfiance.

"Cupidon du haut de son arc nous nargue. Alors on embarque dans une barque destination pour l'hystérique love."

Elle me reluque avec un air inquiet. Je sais très bien qu'elle déteste quand une autre m'approche, surtout en son absence. Alors je riposte :

"Oui elle m'a parlé en m'aguichant. Je vais pas te mentir ça m'a grave choqué."

"T'es sérieux là ? Putain je vais la pulvériser. Elle ne me connais pas, du moins elle ne connaît que la facette gentille de moi. Elle croit que je suis conne, parce que j'ai toujours répondu gentiment. Elle est loin de se douter qu'un ouragan se prépare. Je vais l'anéantir Salim."

"Hé mon cœur, calme toi. Je l'ai esquivé. T'inquiète, j'ai pas tapé la discute avec elle."

"Y a intérêt ! Elle t'a dit quoi exactement ."

"Rien c'est bon, on s'en fout d'elle."

"Salim elle t'a dit quoi ?" {Dit-elle, avec insistance.}

"Arrête Lina ! Elle m'a rien dit t'intéressant."

"De toute façon elle est inintéressante cette meuf, mais je veux quand même savoir ce qu'elle t'a dit ? Qu'est-ce que t'as ? T'as quelques choses à te reprocher ou quoi ?"

"Je suis clean, j'ai rien à me reprocher hamdoullilah. Arrête d'être paro chérie. Elle m'a juste fait la bise..."

Elle me coupe dans ma lancée et hurle :

"Quoi ? Elle t'a JUSTE quoi cette crasseuse ?"

"Calme toi ! Arrête de t'énerver c'est pas bon, ni pour toi ni pour le bébé. C'est pour ça que je voulais pas t'en parler."

"J'essaie de rester zen, mais j'aime pas quand on essaie de me doubler. Bref continue."

"Elle m'a fait la bise, après elle m'a demandé si j'allais bien d'un air mielleux. J'ai tiré une tronche, ça m'a choqué. Alors je lui ai fait la remarque. Je lui ai dit zehma tu portes le voile, tu dois saluer seulement de la tête. Tu vas rigoler, quand tu vas savoir ce qu'elle m'a répondu."

"Déjà que je bouillonne intérieurement. J'ai vraiment pas envie de rire là. Elle t'a répondu quoi ?"

"Elle m'a dit que Dieu ne disait rien, quand c'était la famille."

"Starfouallah ! C'est quoi cette meuf. Mais elle veut quoi en vrai. Fallait lui répondre ya rien à gratter."

"J'ai juste dit ok et je me suis cassé. J'avais peur que Sami tombe sur cette scène."

"Ouais c'est juste pour Sami que tu t'es tiré. Pas par respect pour moi !"

"Bien sûr que si c'est pour toi. Arrête Lina on va pas se prendre la tête pour ça. On s'en fout c'est bidon."

"Mais oui c'est bidon, jusqu'au jour où je la retrouve dans notre lit." {Dit-elle d'un ton crescendo.}

Je m'approche d'elle en essayant de la clamer et rétorque :

"Là c'est à moi que tu manques de respect. Est-ce qu'un jour je t'ai déjà trompé ?"

"Non Salim, pas à ce que je sache. Allah ouhalem. Mais tu sais très bien, c'est toujours pareil. Ce n'est pas en toi que je n'ai pas confiance, mais en elles."

"Tu me vexes là. Sérieusement je ne sais plus quoi faire pour te rassurer et pour que tu comprennes enfin qu'il n'y a que toi dans ma vie, dans mon cœur et dans mon lit."

Elle se défait de moi et sonne une infirmière. Nous voilà repartie pour un tour. Quand le trop-plein d'amour finit par t'exploser au visage, ça se transforme en crise d'hystérie. Les sentiments laissent place à ces putains d'émotions et d'incompréhension. On croit se connaître par cœur, mais la vie nous joue parfois de mauvais tour. Malgré nous, malgré l'amour, malgré tout. L'amour passionnel, ça te tombe dessus sans crier gare. Et puis comme toute tempête, on se doit de leur donner un prénom. La mienne se surnomme Lina et elle balaye tout sur son passage. On doute, on se sème, on redoute, on s'aime, on se loupe, on se crève à l'amour. On finit par se faire violence soi-même, en s'imaginant tout et n'importe quoi, mais surtout le pire. On se bute face à ce sentiment qui nous ensorcelle et on s'y perd en tournant en rond pire que dans un labyrinthe. Ouais on se dope c'est pire qu'une drogue, mais on aime ça et pour rien au monde on ne voudrait y renoncer.

L'infirmière rentre dans la chambre et aide Lina pour aller aux toilettes. Elle aurait dû demander mon aide. Je la porterais jusqu'au bout de la terre s'il faut, mais je crois qu'elle est trop énervé envers sa soi-disant belle-sœur, que ça me retombe dessus. Je crois bien qu'elle fait la tête. Elle revient s'allonger dans le lit et fait mine de m'ignorer.

Je lui caresse le visage et rétorque :

"Tu comptes tirer la tronche encore longtemps . Juste pour info, juste pour savoir si je vais devoir reluquer encore longtemps ce mur."

Elle esquisse un sourire et riposte :

"T'es con Salim. Je te fais pas la tronche c'est juste que je me sens impuissante, quand on me fait des coups comme ça dans mon dos. Si j'étais avec toi, jamais de la vie elle ne t'aurait adressé la parole."

"Qu'est-ce que tu veux c'est un cassos ! Aller vient on arrête de parler d'elle. On s'en fout."

"T'as raison. Salim ?"

"Oui mon cœur ?"

"Je t'aime, mais aimer ne veut pas dire tout accepter. Je te préviens juste, si j'apprends un jour que tu me la fait à l'envers c'est fini."

Mon cœur se brise à l'écoute de ses dires. Je suis paralysé, je sais pas pourquoi elle me débite ça subitement. Je la reluque d'un air choqué. La mélanine de mon visage à sûrement virer. Elle finit même par me mettre le doute. Oui, je doute de ma propre fidélité, insensé.

Je riposte :

"Moi aussi je t'aime Lina. Jamais je ne te tromperais arrête mon cœur. Ça me vexe, tu finis même par me faire douter."

"Et censé me rassurer ça ?"

J'explose de rire. On en devient parano pour rien. Je rétorque tout en la soulevant :

"Mon cœur touche là, écoute mes pulsations, mon rythme ne bat que pour toi, alors arrête s'il te plaît." {Dis-je, tout en prenant ses mains et en déposant sa tête contre ma poitrine.}

"Ok si tu le dis."

"Non Lina, y a pas de si je le dis. C'est vrai JE T'AIME."

"Moi aussi." {Dit-elle, avec un léger sourire.}

"Aller vient on mange."

"D'accord."

On commence à manger, tout a l'air de lui plaire. On a fêté la St-Valentin à notre manière et elle est juste parfaite. Pour rien au monde je ne voudrais être autre part qu'à son chevet.

Il est 17h quand tout à coup la porte de la chambre s'ouvre. Je sens le regard de Lina se poser sur moi. J'espère que cette visite ne s'éternisera pas.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant