Les épreuves ne séparent que les faibles et les faux

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Les épreuves ne séparent que les faibles et les faux.

Dans ce bas-monde tout est éphémère, les potos, le temps, l'amour, la vie. Pour ce qui est des potos, c'est seulement du fake. Ce concept de frérot éternel, je le comprends plus, car à tout moment il peut finir par te doubler en déguerpissant avec l'amour de ta vie. Il n'y a pas d'amour, seulement une succession de moments qui défilent les uns après les autres aussi vite que l'éclair et qui finiront par se transformer en souvenir, qu'on voudra jeter à la poubelle. En te les remémorant t'aura juste envie de t'arracher le cœur et de te crever les yeux, pour ne plus constater l'ampleur des dégâts.

Mehdi me mate d'un air quécho. Je m'apprête à lui en décoller une, quand tout à coup Sami sort pour fumer sa garot. Je me retrouve alors à taper la discute à cette raclure, afin qu'il ne nous grille pas.

"Ouais poto, on fait comme on a dit pour le taff."

Mehdi : "Ouais, t'inquiète comme d'hab frère."{Dit-il, d'un air mal alaise.}

Putain j'ai du mal à encaisser ce mot. Je ne suis plus ton frère, ça c'est fini au moment même où il a posé son regard malsain sur elle. Notre amitié est décédé à cet instant-là.

Sami nous reluque avec un sourire en coin et rétorque :

Sami : "Purée les petits cons du tierquar, vous avez bien déserté. J'arrive toujours pas à me faire à l'idée que vous êtes devenue des hommes. C'est tellement beau votre amitié. Il manque que Wad pour être au complet."

Les paroles qui l'a débité, nous laisse sans voix. De quelle amitié il parle ! Y'a plus de sentiments y'a que des centimètres, car a tout moment, il peut finir par me l'enfoncer. Cette amitié qui jadis était aussi dur qu'un roc c'est transformé en toc. À l'époque c'était unis à la vie à la mort. J'avais tord la confiance n'est plus au goût du jour. Au jour d'aujourd'hui je ne fais confiance qu'à mon ombre, non aprés réflexion, même celle-ci me quitte dans l'obscurité. Tu peux pas comparer Wad à lui. Wad c'était le respect incarné. Il faisait jamais les choses en douce. Il faut arrêter de parler de lui ça me rend fou. Laissez le reposer en paix. La douleur ne guérit pas avec le temps bien au contraire, on morfle jour après jour et c'est violent. On masque notre douleur, mais c'est difficile. J'ai légué ton blase à mon fils, pour pouvoir me le répéter chaque jour que dieu fait. C'est comme si t'étais à mes côtés frère. Au bureau y'a un portrait de toi, l'orque qu'on me demande si t'es mon frère, j'acquiesce toujours un énorme oui, en parlant de toi avec les plus beaux mots qui existe. Je leur raconte quelle personne était mon frère dans le temps, mon frangin d'antan, oui mon kho que j'aimais tant.

Mehdi me sort de mes pensées. Il est bien la dernière personne que j'ai envie d'entendre.

"Bon poto, il se fait tard. Je rentre chez oim. Merci pour cette soirée ! À tard plus frère." {Dit-il, tout en nous tchèquant en guise d'au revoir.}

Chaque fois qu'il prononce ce mot, j'ai mon corps qui se crispe. Il part aussitôt et c'est tant mieux. Mon cœur est plus apaisé lorsqu'il est loin de nous.

La soirée s'achève et tout le monde déserte. Il est 3h du mat et Lina commence à nettoyer la baraque de fond en comble. Quant à moi je porte Wadyl jusqu'à sa chambre. Il s'est endormi ya un bon bout de temps déjà. Je le dépose dans son lit, j'allume sa veilleuse. Je lui dépose un bisou en veillant à ce qu'il est bien son doudou à ses côtés. Je chahade pour lui et sort aussitôt de la chambre. Lina est toujours en mode ménage, mais il faut vraiment qu'elle se ménage, car son état actuel demande beaucoup de repos.

Je la stoppe aussitôt en lui rétorquant :

"C'est bon va te reposer, tu feras ça demain insh'Allah."

"Y'a pas de demain Salim. Je termine ça et je me casse."

Je reluque le sol, j'ai trop pris l'habitude de le contempler comme s'il allait m'aider à m'en sortir. Je profère aucun mot. Alors elle se met à m'agresser verbalement.

"Non mais je sais même pas pourquoi je suis en train de faire le ménage. Je suis une ouf moi. Je reste plus dans cette baraque. On se casse moi, mon bâtard et mon fils."

Je m'approche d'elle en essayant de la calmer, car dans son état le stresse n'est pas recommandé.

"Calme toi c'est bon. Comprends-moi, j'ai eu la haine quand je t'ai vu pleurer dans ses bras. C'est sur mon épaule que tu dois pleurer et sur aucune autre."

"Je m'en fous de ce que tu racontes. Je me tire quand même."

Elle prépare ses valises. Elle pense vraiment que je vais la laisser partir, c'est mal me connaître ma chérie.

Elle se dirige vers la chambre de Wadyl. Je la stoppe aussitôt. Je la porte jusqu'à notre chambre. Elle essaie de se débattre tout en me mettant une multitude de claques.

Je la dépose sur le lit et ferme la porte à double tour.

Elle m'ordonne de lui donner les clefs. Je fais mine de l'ignorer. Elle devient hystérique, je crois bien que les hormones y sont pour quelque chose.

Elle se pose devant moi tout en me fixant dans les yeux et rétorque.

"Salim ! Y'a quoi que tu comprends pas dans C'EST FINI ?"

"Je comprends juste que vous essayez de me prendre pour un con. Ce bâtard n'éduquera pas mon fils, t'entends !"

"Mais lâche l'affaire avec Mehdi."

"Oh c'est mignon tu le défends encore et toujours."

"Il l'est pour rien dans l'histoire, notre couple était en crise bien avant lui."

"Je rêve où t'insinue quoi là ?"

"Je veux juste partir Salim."

"J'ai remarqué que ces derniers temps, y'a plus de mot doux. Les mon chéri", tu les garde pour lui ?"

"Non, c'est juste qui n'y a plus d'amour entre nous."

"Comment ça ? Moi je t'aime Lina et je te demande pardon pour tout ce que je t'ai dit. Pour tout ce que je t'ai fait subir ces derniers temps."

"Tu sais Salim entre l'amour et la haine il y a qu'un pas, mais entre les deux, il y a l'indifférence. Je préfère être indifférente à tes sentiments pour éviter de ne souffrir plus. Je préfère partir pendant qu'il me reste encore de l'affection pour toi."

"Pourquoi tant de souffrance Lina. C'est bon j'ai trop fait le canard avec toi. Si tu veux partir part, mais mon fils reste avec moi." {Lui dis-je en lui tendant les clés.}

"Tu peux pas comprendre Salim."

"Normal je suis pas devin, je ne peux pas deviner ce qui se trame dernière mon dos.

"Si seulement tu savais Salim."

"Putain, mais c'est quoi que je dois savoir. Parle merde !"

Elle me reluque le regard triste. Un soupçon de désolation naît sur le bord de sa rétine. Je rétorque alors :

"C'est bon ! Pas la peine de parler, j'ai tout compris. Casse toi !"

"Je suis désolé Salim ..."

J'en ai marre de jouer à ce fameux jeu de "suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis." Désormais quiconque osera me suivre, je le fumerais.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant