La mort, n'arrête pas l'amour

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"La mort, n'arrête pas l'amour."

"Une sur un million, même aveugle, c'est elle que je vois."

Sami est sortie pour fumer sa cloque. Lui aussi a besoin de s'aérer l'esprit. Il glisse une cigarette entre ses lèvres, tout en me fixant et rétorque :

Sami : "Wesh frère, magnifique soirée. Ce qui la rend encore plus magique, c'est Alia !"

Je reste stoïque face à sa réplique. J'aimerais enchaîner une succession de mots ou d'insultes, j'en sais trop rien.

Il est passé où le temps, où les codes d'honneur étaient de ne pas approcher la femme d'un frère. Il suffit que celui-ci disparaisse pour enfreindre la loi.

C'est la femme de mon frangin. Personne ne s'approchera d'elle. Qu'est-ce que je raconte, bien sur qu'elle a le droit de refaire sa vie. Sami c'est un gars bien. Elle ne risque rien avec lui, bien au contraire.

Mais comment peut-il tomber amoureux d'elle, sachant que c'est la femme d'un autre. Je ne pourrais jamais concevoir cet état d'esprit.

Je riposte en le reluquant d'un air énigmatique.

Moi : "Comment ça ? "

Sami : "J'ai parlé un peu avec elle et c'est vraiment une femme intelligente, avec un magnifique fond mash'Allah."

Moi : "Normal c'est la femme de Wadyl."

Le soucis avec les mots, c'est que chacun les comprend à sa manière. La réplique que je viens de proférer, devrait lui faire prendre conscience, que cette femme et la propriété privé de Wad. Même si, il ne fait plus partie de ce monde. Elle lui appartient.

J'ai peur qu'il interprète mes paroles d'une autre manière. Je crains qu'il surenchérisse avec un paquet d'éloges à son égard. Ce n'est pas le but recherché. Je cherche seulement à le freiner. À mettre un stoppe et même une barrière entre lui et la femme de mon frère.

Merde, je joue au mec protecteur. Mais, elle n'est rien pour moi. Ce n'est ni ma femme, ni ma mère. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Elle a comme un drôle d'effet sur moi. C'est comme si j'essayais de protéger Wad indirectement. Je la vois comme un trésor, une pierre précieuse, dont personne ne peut s'approcher. Si ça ne tenait qu'à moi, je l'aurais enfermé dans un coffre-fort, jusqu'à ce qu'elle rejoigne Wadyl.

Je ne sais pas si ce dernier était son premier amour, mais au fond de ses yeux, je peux lire et comprendre, que c'est celui qui a rendu tous les autres insignifiants.

Wadyl c'est sa came, ça se voit quand elle parle de lui. Elle trouve chaque mot juste pour le décrire. Rien n'est démesuré. Chaque syllabe est réfléchie. Elle l'aime à en crever et ça se ressent.

J'ai tant de respect pour Sami, que les mots ne parviennent pas à franchir le seuil de mes lèvres. Mes répliques s'évanouissent et je laisse le silence faire de son mieux.

Le calme règne, laissant se dégager en bruit de fond, les ondes de la sono.

Je fixe le ciel et une gêne s'installe entre moi et cette constellation nocturne. C'est bien la première fois. Je baisse la tête, honteux de ce que Sami, pourrait bien penser en ce moment même.

Le frère de ma femme, décide par rompre le silence.

Sami : "T'en pense quoi frère ? Tu crois que je devrais tenter ma chance ?"

Moi : "Je pense que c'est la femme d'un autre, essaye d'en trouver une libre, frère."

Sami : " Wollah smeh. Si y'a bien une personne avec qui je ne peux pas parler de Wad, c'est bien toi."

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant