Des larmes et des maux

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Des larmes et des maux.

"Le mauvais temps n'est pas le froid ou le gris, c'est ce qu'on s'était juré, qu'à force on oublie." {Oxmo Puccino.}

Jennah se trouve derrière moi. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est ici. J'espère, qu'elle n'a pas perçu mes larmes.

Elle me contemple d'un air lugubre, tout en répliquant :

Jennah : " Salim, elle me manque tellement. Si tu savais, combien j'en crève de leur absence." { Dit-elle, en déversant des litres de perles.}

Elle se jette dans mes bras. À ce moment précis mon cœur se brise. J'étais en plein monologue, afin d'exprimer mes peines. Car, l'on dit que de parler de ses peines, c'est déjà se consoler. Mais, je ne suis pas en mesure de la réconforter. J'en ai déjà assez avec ma propre douleur. Pourtant, il faut bien que je trouve des mots, afin de soulager le mal qui la ronge.

C'est censé être l'un des plus beaux moments de sa vie. Même, si elle a déjà célébré une première union. Il faut que demain soit un jour magique. Un jour dont, elle se souviendra pour toujours.

Je parviens à lui débiter une phrase.

Moi : "Jennah, faut être forte. Dis-toi qu'elle ne souffre plus."

Jennah : "Mais c'est nous qui souffrons Salim. C'est juste affreux. Samir aussi aurait dû être présent, en ce jour si spécial. Ma famille est parti en fumée et a réduit mon cœur en cendres. { Dit-elle, tout en suffoquant .}

Les paroles qu'elle vient de proférer, me laissent sans voix. Elle a tout dit et il n'y a rien à rajouter.

Lorsque nous perdons un être cher, nous passons par plusieurs étapes. Tout d'abord il y a le déni. Oui, on refuse d'y croire en pensant que tout cela est irréel. Même, quelques années plus tard, le choc est toujours aussi brutal. Pour ma part, je renie tout en bloc. Ensuite, s'ajoute à cela, la rage. Ça nous rend colériques. On se met à insulter tout et tout le monde. On n'en veut aux survivants et à nous-mêmes.

Après cela on essaye de trouver un terrain d'entente, en suppliant l'Éternel. On échangerait tout ce que l'on possède, même notre propre âme, pour pouvoir les voir, encore en vie un seul jour de plus. Une fois que les négociations échouent et que la haine est difficile à contenir, on sombre dans une dépression et un désespoir. Jusqu'au jour où, l'on finit par accepter la tragédie.

On aura beau pleurer, crier, hurler de douleurs, ça ne changera rien. Ça ne les ramènera pas sur terre. Le Tout-Puissant en a décidé ainsi et c'est comme ça, pas autrement.

Jennah est toujours dans mes bras en train de suffoquer et de ruminer son chagrin.

Jennah : "Salim, je m'empêche de vivre. J'ai pas le droit d'être heureuse. Je suis la cause de son décès." {Dit-elle, avec la voix enrouée.}

Je la sors de mes bras, tout en la secouant et riposte d'un ton strict.

Moi : "Arrête ! Ça suffit, tu n'as pas le droit de dire ça et encore moins le droit de t'empêcher de vivre. Le véritable coupable, on le connaît tous."

Elle écarquille les yeux, toujours le visage perlé de larmes. Je lui essuie, tout en rétorquant.

Moi : "Elle t'aimait plus que tout au monde. Elle s'est battu pour te voir heureuse. Montre lui, qu'elle n'a pas fait tout ça pour rien. Pour lui rendre hommage, tu te dois de vivre avec le sourire. Voilà la seule chose que tu lui dois."

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant