Le prix de la vérité

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Le prix de la vérité.

"On doit être blessé pour grandir. On doit perdre pour gagner. C'est à travers la douleur qu'on apprend les plus importantes leçons de vie."

Je retourne à la casa. Ils doivent sûrement m'attendre, vu qu'on s'est tous donné rendez-vous chez moi. J'arrive, tout le monde est présent. Je les embarque et direction notre séjour. Je sens que ça risque d'être riche en rebondissements entre Lina qui lance des punchlines à Inès et Mehdi qui est mal à l'aise. Il a l'air préoccupé, il doit penser à Jennah et Lya. Je le matte à travers le rétro, il n'arrête pas de pianoter sur les touches de son phone. Quant à Sami, il ne débite aucun mot. Il reluque le paysage qui défile à toute vitesse, il semble être agacé par sa future femme. J'ai envie de dire enfin ! Belek, il a dû la griller. Peut-être bien même qu'il est au courant qu'elle a un paquet de conquête à son tableau de chasse. De toute façon, c'est ce qu'on va essayer de lui démontrer le temps de ce séjour. Rien n'est gratuit, ces quelques jours coûteront le prix de la vérité.

On arrive enfin à destination. La vue est juste improbable. La neige est d'un blanc éclatant, tellement blanc que ça en devient aveuglant. On se précipite pour rentrer à l'intérieur du chalet. Tout est super douillet et cosy. Comme je regrette de m'être laissé embarquer par Lina. Je voulais pas que tout ce monde se joigne à nous. Je voulais seulement profiter d'elle et uniquement que d'elle. Bref, pas le choix maintenant obligé de faire avec. Je vois que tout le monde se précipite à l'étage pour choisir la plus belle chambre. On fait de même avec Lina. Il y en a cinq. Je pousse tout le monde en choisissant celle qui se trouve tout au bout du couloir. Elle est loin de toutes les autres. Merci mon Dieu, enfin un peu d'intimité.

Mehdi rentre dans la chambre tout en répliquant :

"Tar-ba t'a pris celle avec jacuzzi."

"Normal frère c'est moi qui racle."

"T'inquiète je te l'achète frère. Dis-moi le tarif. Ton prix sera le mien." {Dit-il avec la même intonation de voix que le parrain.}

"C'est non négociable. Aller bouge de là et laisse-moi avec ma mhar. On a du temps à rattraper."

"Raclure va."

"Ouais moi aussi je t'aime frère."

"Profitez bien les amoureux. Moi je bouge de là, j'ai la dalle. Et au fait pour ce coup de Bip. Je vous le revaudrais."

Lina me reluque et explose de rire. Elle riposte :

Lina : "Wollah Mehdi c'est pas contre toi. Tu le sais très bien. C'est notre rôle de l'empêcher d'épouser une fille de ce genre."

Mehdi : "T'inquiète ap Lina ! On le laissera pas côtoyer l'amour du risque, il ramènera pas une kehba à la casbah."

Lina : "Voilà ça c'est mon frérot. J'aime t'entendre parler comme ça."

Moi : " Hého si je vous dérange vous me le dites."

Mehdi : " Ouais comme d'hab, mais t'inquiète on s'est habitué."

Je prends un oreiller et je lui lance à la gueule en ripostant :

"Tar-ba casses-toi ! Va rejoindre ta Inès et fou nous la paix."

Il explose de rire et se tire en courant. Nous voilà enfin tous les deux. On déballe nos valises.

Lina essaie d'élaborer un plan pour piéger sa future ex-belle-sœur. Je ne sais comment la nommer. Je la reluque en rétorquant :

"Tu fais trop rire. Tu t'es cru dans les locaux du comico ou quoi !"

"Tu verras je réussirai à la piéger. Je vais la faire parler tout en l'enregistrant." {Dit-elle en chuchotant tout en se dirigeant vers la porte de la chambre. Pour voir si elle ne se trouve pas derrière.}

"Ah purée j'en peux plus de toi. Tu fais trop rire. Arrête les films chérie." {Dis-je, en éclatant de rire.}

"Mais chut Salim ! Tais-toi. Elle risquerait de nous surprendre."{Dit-elle, en déposant sa main sur ma bouche pour étouffer le son de mon rire.}

Ni une, ni deux je la retourne sur le lit et la porte jusqu'au jaccuzi en ripostant :

"C'est bon mon cœur, viens on se détend un peu. T'inquiète je trouverais le moyen de lui faire cracher le morceau."

"J'ai pas la tête à me relaxer Salim."

"Dépêche toi d'enfiler ton maillot ou sinon je te mets toute nue. Et tu sais que j'en suis capable."

"Pervers."

"Ouais moi aussi je t'aime ! Aller bouge toi et rapplique dans le jaccuzi."

Elle déguerpit pour enfiler son maillot et me rejoint à l'intérieur de ce bain à remous. L'eau est super agréable je pourrais m'endormir dedans tellement c'est super-apaisant. La vue en face de nous est juste splendide. Des dunes de neiges accompagnées de chutes de flocons. Soubnallah toujours autant émerveillé par ce qu'Allah a créé. Je m'approche d'elle tout en l'enveloppant de mes bras. Je parsème son corps de baiser. Elle me fait trop d'effet. Je peux plus m'arrêter. Son regard c'est juste de la folie. Je pourrais tuer pour ses yeux. Je lui susurre à l'oreille :

"T'es trop belle ma femme ! J'ai trop envie de toi."

"Cher Monsieur B pas ici voyons."

"T'inquiète j'ai verrouillé la porte."

"Huuum tout ça devient super-intéressant."

"Purée quand tu me parles comme ça, tu sais pas tout ce que j'ai envie de te faire."

"Mais je t'en prie mon cher mari. Fait !"

Nos deux corps en fusion, c'est tellement bon de retrouver son âme sœur et d'être en parfaite osmose avec elle.

On file se doucher. Lina je sèche les cheveux. Je lui arrache le sèche-cheveux des mains en rétorquant :

"Laisse-moi faire mon amour. Je ne veux pas que tu te fatigues."

"Oh merci. J'ai tiré le bon numéro moi."

"Y'a que maintenant que tu t'en aperçois."

"Oui j'en ai mis du temps, mais j'ai fini par m'en rendre compte."

"Mieux vaux tard que jamais. N'est-ce pas, méchante fille."

"Mdr ! Je rigole l'amour de ma vie que j'aime à la folie." {Dit-elle, tout en se retournant et en m'embrassant langoureusement.}

Une fois terminé, on se dirige pour faire les ablutions et ensemble on accomplit notre salât. J'aime tellement prier à ses côtés. Je crois bien que c'est moi qui ai tiré le bon numéro et non l'inverse. Je profite de chaque instant d'elle, car la vie m'a démontré à maintes reprises que je pouvais la perdre, qu'on pouvait se manquer. Le jour où Allah décrétera que notre terme ici-bas sera terminé, je n'aurais aucun regret, car j'aurais bien profité d'eux en les traitant avec respect. Yéma, Baba, Lina, Wadyl et Mehdi je ne serais jamais prêt à en perdre un seul, mais si Dieu en décide autrement alors faudra l'accepter.

Je maudis le temps qui file, qui rend si triste quand on embrasse nos vieux. Disait ce célèbre rappeur. Chaque jour pourrait être le dernier pour quiconque, pas besoin de prendre de l'âge pour que la faucheuse t'arrache.

Comme disait Sat : au cours d'une vie y'a tout un tas de trucs qui ne s'oublie pas, tel le décès de ton gosse avant qu'il puisse faire ses premiers pas.

La mort n'a pas de règle et ni d'âge requis. À méditer. 

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant