Force et honneur

Mauvaise nouvelle

Mauvaise nouvelle.

Plus aucun mot ne parvient à sortir. Envie de me faire violence seul. Envie de jeter mon sale corps de rat crevé qu'empeste la muerté du haut d'une falaise. Tout plaquer, est-ce vraiment une solution ? Si je n'avais pas foi en Allah, j'aurais mis un terme définitif à ma putain d'existence. Vivre dans la déchéance à quoi bon. Comme dirait l'autre : "L'argent ne fait pas le bonheur" Real talk comme dirait la nouvelle génération. Avant y avais pas d'argent, mais on était heureux. Aujourd'hui ya le fric, mais les êtres cher ont disparu. À quoi bon continuer sans eux. J'ai le bide noué en repensant à la vieille époque. Comme le temps de l'innocence me manque. Quand on était gamin on avait besoin de rien. On avait seulement envie d'être ensemble. Aujourd'hui rien à changé, on se soutient toujours autant sauf qu'un pilier de notre vie nous a quitté. Dans ma tête c'est toujours la même. Je te revois avec ta hnoune pendu au nif. Les mains dans les poches celle-ci était toujours vide, mais on était riche du cœur. On en a mis du temps pour en arriver à cette conclusion. Jadis on courait après les liasses, aujourd'hui on court après le passé, vouloir retrouver le temps de l'innocence. Il m'arrive souvent de faire ce rêve. Toi, Mehdi et moi a l'ancienne, quand on avait 11 piges à la sortie du collège frère. On se tapait toujours des barres et toi t'avait tout le temps une barre de chocolat au fond de ton sac, car de nous trois c'était ton daron qui ramenait plus de monnaie. On se la partageait, toujours à trois sur un truc, ce qui le rendait encore plus dégustable. Le temps file à une vitesse, qu'on ne peut le rattraper.

On a grandi. Aujourd'hui c'est des barrettes de te-shi qu'on se fait tourner. On accumule un tas de péché à notre actif. Dieu est grand, il entend tout et voit tout. Ce putain de cercle vicieux nous a eus. Trop de saltas qu'on s'y est perdu. On a trop pris l'habitude de jurer sur Allah suivi d'une grossièreté. Yema notre génération est pourri jusqu'à l'os. On parle avec un trop-plein d'hachekalité. On respecte plus rien, d'ailleurs je ne sais pas si cette génération connaît le sens de ce mot. En mode nostalgie, j'en oublie mes soucis le temps de quelques minutes, car le répit n'est que de courte durée. Aussitôt perturbé par les ondes de mon phone. Je laisse sonner, Je n'ai pas envie de décrocher. J'ai envie de rester seul dans ma gamberge. À quoi bon partager ma peine rien ni personne ne pourra la soulager.

Un bip retentit... Vous avez un nouveau message vocal.

Qui ça peut bien être ? Je n'ai la force d'écouter, ni même de parler. Je prends mon courage à deux mains et appel ce putain de serveur vocal.

"Vous avez un nouveau message. Aujourd'hui a 22h30"

"Selem Salim. Je m'appelle Jennah, je suis la petite sœur de Leyna. J'ai trouvé une lettre qui t'est destinée dans ses affaires. J'aimerais te l'envoyer rappel moi stp Selem." { dit-elle d'un ton fébrile}.

Elle m'a adressé une lettre pour me dire adieu. La connaissant c'est bien de son genre. Elle faisait tout passer  à travers ses écrits. Complètement doué et passionné par l'écriture.

Je n'ai pas la force encore moins le courage de la rappeler. Mais pourtant il le faut bien. Et puis merde je réponds seulement par SMS. Aller hop j'envoie l'adresse comme ça c'est réglé.

Un bip retentit à nouveau.

"Vous avez un nouveau message."

"Re Selem je te remercie pour l'adresse, mais j'aimerais te l'envoyer le plus rapidement possible. Aurais-tu une adresse mail, comme ça je te la scan."

Je lui envoie de suite mon email. Heureusement que Mehdi m'a mis à la page, vive les nouvelles technologies. Elle me remercie de lui avoir répondu aussi rapidement. Il n'y a rien à dire, le respect c'est dans leur gêne. Elles doivent tenir ça de leur mère. Je pense pas que ça vient de leur géniteur. Pas envie de m'attarder à son sujet. Par sa faute j'ai les mains remplies de sang, même si c'est invisible, je le vois et le ressens c'est horrible.