À bout de forces

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À bout de forces.

"Ma colombe a frôlé la mort. Ma soeur de coeur veut me quitter. Mon frérot est parti trop tôt. Tel un comptable, je comptabilise le mal que cette pourriture de vie m'a offert. Pourquoi le destin s'acharne toujours contre moi."

J'ai fait le tour du bâtiment et toujours pas de Leyna. Que faire, prévenir le personnel. Non j'ai pas confiance. J'appelle aussitôt Mehdi, les mains tremblantes je compose son numéro.

"Wesh poto ! Quand t'es sorti de la chambre t'a pas croisé Leyna ?"

"Wesh khey ! Non je ne l'ai pas vu. Pourquoi frère y'a un blème-pro ?"

"Ouais ya un méchant problème. Elle m'a écrit une lettre, on ne peut pas dire qu'elle soit des plus joyeuse. J'ai peur qu'elle se foute en l'air."

"Attends j'arrive frère. Bouge pas. Je décolle, dans 5 minutes je suis al."

"Ok à suite-de."

J'ai peur qu'elle aussi me la fasse à l'envers. Elle est juste perturbé mentalement, épuisé moralement et physiquement. Elle peut pas me laisser seul. Je pourrais pas le supporter. La vie, si j'aurais pu éviter de la côtoyer, je l'aurais fait. Crois-moi que si j'avais eu le choix, je l'aurais rembarre sec. Dommage qu'on nous ne demande pas notre avis. Quelques minutes plus tard Mehdi déboule en furie dans la chambre. Il m'arrache le phone des mains. Il commence à chercher son numéro dans mon répertoire et riposte :

"Allez en voiture. C'est bon je l'ai localisé. Elle se trouve dans la cité des " forge" apparemment c'est sur Paname frère on a de la route à faire."

Je dois avouer que son cadeau est très utile, car c'est pas avec mon 3310 que j'aurais pu la localiser.

"Putain t'es vraiment un cerveau frère. Envoie les clés de ta gova. Je peux pas rester immobile sans rien faire. Je conduis sinon je vais devenir ouf."

C'est pas l'adresse de chez elle ça. Putain je crois bien que c'est celle de ce zemel. Merde elle est parti chez son géniteur. Elle veut mourir c'est sur.

Je monte dans la gova, clé sur le contact. Première... Deuxième... Troisième... J'accélère, je fais rugir le moteur. Il hurle, tout comme mon cœur qui braille de douleur. J'enclenche la cinquième, à 220 kms sur l'autoroute. Je sème toutes les tur-voi. Mehdi à côté qui me demande de ralentir, car il tient à son permis mais surtout à sa vie. Ça fais plaisir de voir quelqu'un qui aime tant ce bas-monde, mais si je ralentis c'est Leyna qui le quittera. Dans ma tête c'est flou, le brouillard complet. J'accélère sans même savoir ou je vais, mais j'arrive quand même à destination. C'est sûrement l'instinct fraternel qui m'a conduit jusqu'ici. On se gare en bas des tours. Maintenant reste à demander à la populace s'il la connaisse. J'aperçois au loin une bande de jeunes adossés contre le mur. Mehdi court en leur direction pour avoir tous les renseignements.

Le quartier c'est un peu comme le journal local, si t'a une bonne tête ils te donneront tous les renseignements nécessaires, autrement passe ton chemin. Mehdi a le même faciès qu'eux, aussi cramé ça fera l'affaire. Il a réussi par avoir le numéro et l'étage de l'appartement.

Direction bâtiment 2B étage 7, sans ascenseur. Je sens que je vais cracher mes poumons voilà pourquoi il faut que je me mette au sport, aucune endurance, aucun souffle. Heureusement que je suis venue en béquille. Je galère à monter, chaque pas que je fais est une réelle souffrance, mais c'est pour la bonne cause. J'ai pas le droit de me plaindre sachant qu'elle risque sa vie. Nous voilà arrivé porte Nº51. Des cis inondent l'appartement. Mehdi essaye d'ouvrir mais en vain. La porte est fermé à double tour. Il sonne personne ne daigne à ouvrir alors il l'enfonce. Premier coup, deuxième coup rien n'y fait. Il rétorque :

"C'est une porte dé-blin frère on ne peut rien faire. Trop solide."

"Vas-y bouge de là. Je vais te l'ouvrir, tu vas voir c'est quoi le dé-blin."

Tu crois que je me suis tapé tous ces kilomètres pour l'entendre se battre avec ce zemel. Je prends mon élan, je vois rouge devant moi. Tel un taureau qui voudrait encorner son toréador, j'y vais sec. En un seul coup la porte s'ouvre. J'aperçois, son connard de géniteur gun à la main, Leyna pareil. J'ai l'impression d'être dans une autre dimension. Pourquoi se faire autant de mal. Hein ? Pourquoi s'obstiner à vouloir une descendance si c'est pour l'envoyer au trou direct. Putain il veut voir sa môme six pieds sous terre. Il l'imagine entre quatre planches de bois, c'est insensé. Je contemple cette scène sortie de je ne sais où. Je n'ai pas de mot pour d'écrire ce qui se trouve sous mes yeux. Je supplie Leyna de poser le gun et de venir vers moi, pour qu'on se casse le plus loin possible de cette vermine.

Elle me reluque avec la rétine tremblante. Elle rétorque d'un air désespéré :

"Salim ! Il a osé la toucher. Je peux pas laisser passer ça, quitte à lui vendre ma vie, je le buterais au moins j'aurais essayé."

Elle le fixe avec insistance et lui rétorque :

"Le jour du jugement dernier je prendrais un malin plaisir à te voir souffrir. Jamais je te pardonnerais pour le mal que tu m'as fait, jamais je te pardonnerais pour les coups que Yema a encaissés. J'oublie pas les coups et les bleus. La tête ensanglantée tous les soirs. Les cicatrices et les blessures c'est à vie qu'elles seront gravées. J'oublie pas les larmes qu'elle a versées à cause de ton adultère et de ta passion pour les femmes. Tfou tu me dégoutes. Je ne te pardonnerai jamais d'avoir touché ton autre fille encore si pur. Tu m'entends sale pourriture, sale merde, espèce d'ordure."

Elle débite tout cela en tremblant. Les doigts sur la gâchette prête à tirer. Lui face à elle, l'air totalement tranquillisé. Sa gueule fou la haine, un vrai regard de dique-sa. Il me dégoute. Je comprendrai jamais ce genre de spécimen et pourtant dieu sait qu'ils sont nombreux. J'ai envie de lui faire bouffer ses cojones. Les mots de Leyna sont trop poignants pour Mehdi. Il supporte plus cette situation. Il se dirige vers ce crasseux en l'agrippant par le cou. Il commence à l'enchainer. Toute sa rage et sa colère y passent. Je le rejoins aussitôt, coups dans les côtes crois-moi que je vais lui briser sa colonne pour qu'il ressente ce que ça fait d'avoir mal. Même si je lui brise son corps entier il ne ressentira même pas le quart de ce qu'il leur a fait endurer. Il lui a fait vivre l'enfer, mais s'il continue de la mater de la sorte, il pourra bientôt y accéder. Toute sa vie elle l'a vécu sur le stress, l'angoisse et le dégoût. Il a beau avoir 50 balais, je m'en balance pour ce genre de personne le respect n'existe pas. Mehdi ne le lâche pas. Il l'étrangle même. Les yeux complètement rouges. Son regard fait peur à voir. J'ai jamais vu Mehdi dans cet état-là. Il serre de plus en plus fort sa gorge et riposte :

"Espèce d'ordure. Il est temps pour toi d'aller rendre des comptes au Très Grand. Tu vas périr dans des flammes ardentes, c'est tout ce que je te souhaite. Manque de pot pour toi personne ne pourra payer l'addition à ta place."

Je me dirige vers Leyna. Je la pousse direction la sortie. Histoire que ce connard ne la touche plus. Je laisse Mehdi s'occuper de lui. Tout d'un coup je reçois un coup violent qui me fais rejoindre le mur. Automatiquement je tombe. C'est Mehdi qu'est sur moi. Son bâtard de géniteur n'a pas supporté que je la sorte de ce maudit appartement. Il a aussitôt giclé Mehdi. Ce n'est pas une personne cet homme, c'est un jnoune. Il devrait se pacser avec Leïla.

Mehdi qui se relève aussitôt, court pour terminer ce qu'il a commencé. Un coup de feu retentit et Bam, c'est mon cœur qui s'envole.

Je vais le tuer aujourd'hui et maintenant. Je vais lui arracher les yeux. Je plaiderais la légitime défense et si le juge n'est pas clément je finirais écroué, mais j'aurais une place parmi les martyrs de ce monde, car tuer un monstre pareil c'est tout-à-fait licite. Oser déshabiller sa chair de sa chair et la toucher, avoir des envies sexuelles et les assouvir c'est écœurant. Il se les est toutes faites, inceste qu'il est. Il me dégoute. C'est décidé j'aurais sa peau, son corps et même son âme. Je vais lui dire de faire sa dernière prière. J'ai plus rien à perdre, il m'a enlevé ce que j'avais de plus cher.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant