Un amour inconditionnel

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Un amour inconditionnel.

"Une rose éternelle, pour une âme éternelle."

Je monte dans la gova, direction la casa. Mes pensées sont perturbées par la conversation que je viens d'avoir avec Inès. Je ne comprends pas ses agissements, je comprends pas son but, si elle a l'intention de le détruire, elle s'est trompé de cible. Lina ne la laissera pas faire et moi avec. En plus de ça, Sami riposte toujours face à une attaque. Cet homme, c'est juste le mec que chaque femme bien rêverait de rencontrer. Il est gentil, mais loin d'être con. Cette meuf reste une énigme que l'on doit absolument résoudre. Je rentre à la maison, pour récupérer les affaires de ma femme. C'est le cœur serré que je prépare sa valise. Elle va grave me manquer, même si ne je ne passais que la moitié de mes nuits avec elle. Je prenais toujours cinq minutes pour la contempler en train de dormir, ensuite je la serrerais fort contre moi tout en m'endormant à ses côtés. Je ne lui ai jamais dit, de peur qu'elle ne me prenne pour un fragile. Je n'y peux rien, car je suis raide dingue d'elle. Putain comme je m'en veux de l'avoir délaissé, tout ça pour que notre train de vie soit plus que confortable. C'est bien connu plus on en a, plus on en veut. Putain de contradiction de merde. J'ai pris le risque de tout gâcher pour de la caillasse, mais si elle me quitte, ce n'est pas la beauté de ces billets qui la remplaceront. J'ai besoin d'elle tout comme l'ombre a besoin du soleil. C'est ma femme, rien ni personne ne la rendra heureuse à ma place. C'est mon rôle de la faire sourire chaque jour.

Je referme sa valise. Je relève la tête tout en bloquant sur un cadre qui est posé sur la commode. Sur la photo il y a moi a l'ancienne, accompagné de mon plus fidèle allié, alias mon fauteuil roulant. À ma gauche se trouve Wad et à ma droite Lina. La photo est en effet sépia, la qualité du cliché est vieillotte. À cette époque-là, on devait avoir dans les cinq, six ans pas plus. Je la contemple avec un pincement au cœur. Mes yeux commencent à me picoter. J'ai assez larmoyé cet être. Maintenant je me dois de le laisser reposer en paix. Il faut que j'arrête de faire mon égoïste. Je le reluque pour une dernière fois et quitte cette pièce.

Je ferme la porte d'entrée et me rends chez le fleuriste, pour offrir le plus beau bouquet de roses pour la plus belle des femmes. Aujourd'hui, nous sommes le 14 février. La tradition veut qu'on démontre notre amour ce jour-là. En réalité j'ai pas besoin d'un jour particulier pour lui montrer mes sentiments. Je l'inonde à longueur de journée de "je t'aime", mais ce qu'elle veut c'est des preuves, fini les paroles. J'avoue que ce jour tombe à pic pour me filer un petit coup de pouce. Pour l'occasion j'avais réservé un chalet cosy au ski, pour passer quelques jours en tête à tête, afin que l'on puisse se retrouver tous les deux. Se réconcilier sincèrement au coin du feu. Recoller les morceaux de complicité qui se sont échappé. Retrouver nos fous rires. Remettre les choses dans l'ordre, reconquérir son coeur, revoir la vivacité au fond de son regard. Je ne supporterais pas que la flamme de notre amour s'éteigne. Je veux retrouver notre couple tout simplement. Koulchi bel mektoub, je reporterais la date. Cupidon a voulu nous punir cette année, tant pis on passera cette St-Valentin à l'hosto. Avec quelques roses et un repas emporté de chez le traiteur.



Elle m'a dit qu'elle voulait des actes, je vais lui en donner. Dès aujourd'hui, je mets de la distance entre moi et le taff. Je vais lever le pied, en esquivant toutes les soirées. Ma messagerie est saturée, tellement on me sollicite. Finis les séances de dédicaces, les selfies, les filles qui veulent me piéger et foutre en l'air ce que j'ai tant galéré à construire. C'est fini ma chérie, je suis tout à toi. Désormais mon bureau sera ta chambre d'hôpital et la maison.

Je la rejoins. Elle dort profondément. J'en profite pour ranger ses affaires en faisait le moins de bruit possible. Je ne veux pas la réveiller, elle a besoin de repos. Je m'assieds sur la chaise qui est posée juste à côté de son lit. Je la reluque, je n'arrête pas de la contempler, en repensant à tous ce qu'on a dû braver, ce qu'on traverse et ce qu'on endurera dans le futur insh'Allah. Notre couple est parti de rien et il revient de loin. On a tellement plongé dans des eaux profondes, qu'on mériterait la médaille des J.O frère.

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant