Quand la vie rime avec déprime

254 17 7
                                    

Quand la vie rime avec déprime.

"La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie."

J'aperçois au loin Mehdi qui s'agite. Il raccroche et nous rejoint.

Il est tout chamboulé par ce qu'il vient d'apprendre. Il s'approche de nous, tout en hurlant : 

Mehdi : "Putain Salim c'est la merde. Faut que je rentre, la petite Lya a disparu."

Moi : "Non c'est pas possible ! Ça s'arrêtera jamais."

Lina : "Quoi la fille de Jennah a disparu ? Mais ça s'est passé où? Quand ?"

Mehdi : "Elle m'a appelé en panique. Elle faisait que pleurer. J'ai pas tout compris."

Lina : "Putain s'est grave, faut alerter la police."

Mehdi : "C'est déjà fait. Salim je peux pas rester. Je rentre, j'aurais jamais dû les laisser seules."

Moi : "T'inquiète frère. Je viens avec toi, on va retourner tout le secteur jusqu'à ce qu'on la retrouve."

Lina : "Je viens avec vous."

Moi : "Non tu restes ici avec Sami."

Lina : "Non je reste pas sans toi. T'es ouf."

Moi : "Frère rentre au chalet et prépare les affaires je te rejoins."

Mehdi : "ok, grouilles-toi frérot."

Moi : "Ouais ouais t'inquiète."

Mehdi déguerpi aussitôt. Me voilà seul avec ma femme. Je peux pas lui imposer encore et encore mes tourments. Je la serre fort contre moi tout en répliquant :

"Mon cœur, je veux pas t'embarquer encore dans des histoires comme ça."

"Mais Salim sans toi je reste pas et en plus de ça c'est nos histoires. Moi je j'aime beaucoup Jennah. Purée Wadyl me manque trop. T'imagine ça aurait pu être lui." {Dit-elle, tout en paniquant.}

"Calme toi Lina. Respire mon coeur."

J'accours aussitôt pour lui ramener un verre d'eau.

"C'est bon mon amour tu viens avec nous, mais je te dépose chez ta mère avec wadyl."

"De toute façon c'est non négociable. Il est hors de question que je reste sans toi."

Je lui dépose un baiser sur le front et rétorque :

"Aller vient. Appel ton frère pour le prévenir."

Elle agrippe son phone, mais il lui tombe des mains. Elle tremble tellement. Sûrement la peur que notre fils disparaisse. Je la serre fort en essayant de la calmer.

"Laisse Lina, je vais le prévenir. Calme toi mon amour tout va bien se passer. El kheir inch'allah. Je te promets, on va la retrouver." {Dis-je, tout en lui déposant un baiser sur la tête.}

On retourne au chalet tout en ramassant nos affaires, en deux temps trois mouvements s'est emballés et hope nous voilà en route. Direction le bercail. Chez moi la vie rime avec torture. Ouvre le dictionnaire et en petite photo à côté du mot souffrance tu y trouveras ma photo. Ce nom féminin me collera à la peau à vie, tout comme ces femelles qui me colle au basket, et qui essaie de me nuire. Elles veulent fumer tout; ma vie, ma famille, ma réussite. Elles veulent voir partir en cendres l'empire que j'ai tant galéré à bâtir. J'oublie pas toutes ces années de souffrance. Toutes les épreuves que j'ai dû braver avec le cœur troué. Pour moi l'avenir était incertain. Qui aurait cru que je serais devenue ce que je suis au jour d'aujourd'hui. Si quelqu'un me l'aurais dit, je lui aurais aussitôt ris au nez.

Désormais celui qui voudra du mal à ma famille ou qui aura ne serait-ce qu'une seule mauvaise pensée, je le fumerais sur-le-champ. J'ai plus le temps pour ses conneries. J'ai parcouru un énorme chemin, ce n'est pas pour faire marche arrière.

"Allo mon cœur ! Ça va ? Maman arrive bientôt."

La voix de ma femme m'extirpe de mes pensées. Je la matte du coin de l'œil et je remercie Allah du plus profond de mon cœur d'avoir exaucé mes prières. Elle est juste sublime, magnifique. Une beauté à la hauteur du soleil, tellement belle qu'elle en devient aveuglante.

À ce moment-là, je m'en veux tellement et je me mets à m'insulter intérieurement. Même si n'est pas de ma faute. J'aurais dû l'écouter lorsqu'elle me répéter inlassablement que trop de filles malsaines rôdaient autour de moi. La seule chose que je trouvais à lui répondre c'était qu'elle me laisse faire, que tout ce taff était pour elle et le môme, que c'était pour leur offrir une vie de rêve. La vie ne vaut rien si elle n'est plus à mes côtés. Y'a plus de rêve si elle se tire. Autant me tirer une balle en plein dans le mille. Sérieusement ma vie rimerait à quoi si elle me quitte. J'ose même pas imaginer le désastre que ça causera à mon existence. J'ai supporté la mort de wad, mais son départ non. En plus de ça je sais qu'elle obtiendra gain de cause, car c'est moi le fautif. J'ai fais un môme à une lopsa, même moi je ne le supporterais pas de la voir souffrir autant par ma faute. Je le sais très bien qu'elle ne me le pardonnera jamais, elle me l'a assez répété. Dans ma tête j'entends sa phrase résonner.

"Salim je te pardonnerais tout, sauf l'adultère. C'est hors de mes forces, je ne pourrais pas."

Je sais pas si cette faute fait partie de cette catégorie-là. Après tout je n'étais pas dans mon état normal. On m'a rendu ivre et comme une pute je me suis laissé faire.

Une main vient se poser sur mon épaule et me tire de mon monologue. C'est Lina qui me reluque avec un air dépité. Je lui attrape la main en lui déposant une multitude de baiser dessus, tout en gardant mon autre main sur le volant. Elle me chuchote :

"Mehdi s'est endormi. Meskine il a vraiment la poisse. Ça me fend le cœur. J'espère vraiment que vous allez la retrouver, parce que les flics j'ai pas confiance."

"T'inquiète mon amour, je vais tout faire pour."

J'ai envie de te dire mon cœur, que la poisse elle nous colle à tous. Hélas, nous sommes tous dans la merdasse. Elle n'est pas au courant des histoires qu'a pondu Inès. Elle a semé une sacrée pagaille. Je sais pas comment va se terminer cet épilogue, mais j'ai vraiment hâte que tout cela cesse. Je veux reprendre ma vie, sans problème de gosse illégitime...

Force et honneur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant