Chapitre 41

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Bill

Je suis rassuré d'avoir pu parler à Aaron . Cela faisait vingt-quatre heures que nous ne pouvions plus communiquer. Après la réunion de crise d'hier matin j'avais pu transmettre les informations que je détenais à mon ami . Mon directeur avait brusquement surgit dans mon bureau et en avait refermé la porte sur son corps imposant. La chose était tellement inhabituelle que j'en étais resté bouche bée. Il avait regardé la pièce , passant de mon bureau aux murs et des murs à ma personne. Il transpirait abondamment , la sueur coulant sur son large front . Sa bouche s'ouvrit pour me déverser un flot de paroles que je m'abstenais d'interrompre.

- Bill , vous me verrouiller immédiatement l'accès à notre portail du compte de Silver . Vous allez couper tous rapports avec Aaron . Je veux que vous partiez immédiatement pour L.A . Vous allez  vous débrouiller pour filer discrètement et reprenez contact avec lui qu'une fois installé sur la côte ouest . Vous vous êtes fait démonter par le procureur Grayson. Je peux couvrir votre départ mais là bas vous serez seuls . Marcus Douglas est clean . Appelez le. Débrouillez pour nous revenir avec la tête de Grayson et en ayant mis fin à toute cette merde . Allez dégagez ! Vous avez dix minutes !

Et il repartit aussi vite qu' il était entré me laissant complètement scotché à mon fauteuil . Ses paroles me donnèrent envie de tout foutre en l'air dans mon bureau . Mais mon bon sens et l'urgence émise par ses propos me firent réagir de manières plus factuelles . J'executais immédiatement ses ordres et sept minutes plus tard j'hellais un taxi pour me rendre à mon domicile. 
Un sac rempli et passeport en main je filais à l'aéroport pour attraper un vol .
Pendant le voyage j'avais noté sur mon calepin les personnes impliquées et leur hiérarchie au sein de notre cellule. Je me creusais les méninges afin de comprendre comment un procureur de la côte ouest pouvait avoir le bras assez long pour intervenir dans une enquête fédérale.
Je me souvenais vaguement que Paul Grayson senior avait pour ami notre chef du département de la sécurité intérieure. Mais depuis son décès je ne voyais pas comment son fils pouvait encore avoir son mot à dire . A moins que les rouages de notre administration soient encore plus vereuses que ce que je pensais.
Aaron doit être complètement largué. Mon silence lui impose donc de naviguer à l'aveugle . J'ai confiance dans ses analyses et son instinct mais mon ami est fortement impliqué émotionnellement. Ses frères nagent en eaux troubles et j'ai senti que ses sentiments pour Hope sont plus "tendres" que ce qu' il laisse paraître . Je crains que son objectivité ne soit amoidrie et le force à s'exposer   davantage . Inutile qu'il prenne des risques inconsidérés.
Les six heures de vol nécessaire pour retrouver mon ami , m'ont permis de faire le point sur les urgences à traiter dès mon arrivée. Prendre contact avec le lieutenant Marcus Douglas , situer et repérer les lieux du domicile de Christobal Da Silva , me permettront de baliser le terrain pour pouvoir intervenir dimanche soir et coincer les Silver et leurs commenditaires .

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J'ai eu un mal de chien à récupérer mes bagages et à sortir de l'aeroport . Mon sac n'apparaissant pas sur le tapis roulant et cela malgré plusieurs tours , j'avais dû faire appel au service de bagagerie afin que le problème soit résolu. J'avais perdu deux bonnes heures . Minuit venait de s'afficher lorsque je pus enfin mettre les pieds dans ma chambre d'hotel . Marcus Douglas ne répondait pas . La demeure gigantesque du mafieux était inaprochable . Tout me paraissait extrêmement compliqué. Mon état de fatigue devait sûrement jouer sur ma capacité légendaire à rationaliser les imprévus . Je décidais de m'étendre quelques minutes pour tenter de retrouver toutes mes aptitudes .
Un appel sur mon portable me tira brusquement du profond sommeil qui m'avait surpris. D'un bon je me jettais sur l'appareil.

- Bill Walter j'écoute.

- Marcus Douglas , lieutenant de police du district de Los Angeles. Je viens de voir vos nombreux appels Monsieur Walter . Je vous écoute .

J'aimais immédiatement le ton concis et la voix déterminée de mon interlocuteur. Spontanément je lui livrais la raison de mes appels qui expliquaient également ma présence sur son secteur . Marcus m'indiqua avoir passé un moment avec Aaron et que selon lui , les dès étaient pipés concernant la droiture de Grayson Junior . Nous échangeames également sur les Silver et leur implication dans le trafic de drogue et j'apportais mon ecco concernant celui de ces dizaines de jeunes femmes déracinées de force pour alimenter les bordels de Da Silva .

- Bill , je dois attendre que Aaron me contacte pour connaître le lieu de rendez vous du convois de ce soir . Je vous laisse le contacter pour finaliser le dossier . Je mettrais tous mes hommes en alertes des dix-sept heures  en espérant que Grayson me foute la paix . C'est ok pour vous ?

J'acquiecais avant de prendre congés et je composais immédiatement le numéro de Aaron . La conversation ne fut pas longue . Il était à la poursuite de son frère. Son rire m'avait fait chaud au coeur . Nous avons sept ans d'écart mais mon ami est quelqu'un de mature et de fiable . Je suis heureux de le retrouver et j'espère le ramener sain et sauf à New-York .

Un nouvel appel me coupe dans la lecture de la synthèse que j'ai rédigé dans l'avion . Lorsque je vois que Aaron me rappelle je me lève et décroche tout en me chaussant . La voix de mon ami me vrille les tympans . Je l'entends hurler à la mort pendant que des bruits sourds ponctuent ses paroles qui me glacent le sang.

- Il l'a tué Bill ! Mon Dieu il l'a tué !

Je comprends qu'il parle de cette jolie jeune femme qui le rend dingue depuis le début de sa planque chez Cash .
Il frappe sur un objet , pleure , crit , répète en boucle ces paroles qui lui déchirent le coeur. Je ne sais pas comment le consoler . Je n'ai pas les mots pour l'apaiser . Un gang de malfrats lui arrache encore quelqu'un qui lui est cher : Paolo et Hope paiseront lourd sur son moral  . Je ne peux que le soutenir sans déblatérer ces mots de condoléances qui ne soignent pas ce genre de blessure.

- Aaron , où es-tu ? Je viens te retrouver . Donne moi l'adresse mon ami .

Il met quelques secondes à reprendre une respiration normale. Je l'entends geindre et se tordre de douleur. Mon ami renifle et c'est d'une voix enrouée que je l'entends me donner l'adresse d'un monastère.

- Bill ... c'est parce que j'ai tué Elias qu'il a assassiné Hope . Je vais le fracasser , le bousiller ! Tu m'entends ! Moi vivant , Cash Silver n'aura pas une seconde de repis ! hurle Aaron avant de raccrocher. 

Sans perdre une minute de plus j'attrape mon sac et sors pour monter dans la voiture de location qui me mènera dans peu de temps auprès de mon ami .

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Coucou mes chouchoux .

Bon on en apprend plus sur le procureur Grayson.

Chapitre moins désolant que les deux précédents mais nous sommes confrontés à la douleur d'Aaron ...

😢😢😢😢..

A vous les amis !

CORPS & ARMES Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant