Sauve-moi

460 75 32
                                    




Le scalpel tranchait en une ligne nette la peau au niveau de ses côtes, faisant s'écouler son sang qui contrastait sur sa peau claire. Il mordait son épaule pour ne pas alerter tout le centre. Il s'avançait doucement vers la fenêtre et utilisait le reflet de celle-ci pour glisser ses doigts dans sa chaire et attraper la puce. Il se rappelait précisément de sa position depuis le jour où Wonshik lui avait montrer sur la radio. Il l'a prenait entre ses doigts et la faisait tourner entre ces derniers avant de la poser sur le bureau. Il retirait son t-shirt et l'appuyait contre sa plaie.

Il attrapait un sac où il mettait quelques habits et enfilait un sweat noir très épais. Il prenait toutes ses affaires ainsi que la puce, laissant son téléphone à la place et passait par la fenêtre, fuyant le centre, boitant difficilement, se tenant les côtes qui le faisaient souffrir. Arrivé vers la grille il balançait la puce dans la poubelle et commençait son chemin vers chez Wonshik, la seule personne qui pourrait l'aider, l'héberger le temps qu'il trouve un moyen de fuir de cette ville.

Il était enfin arrivé dans le quartier de Wonshik. Il suait énormément, luttant de plus en plus pour rester concentré, faiblissant à chaque nouveau pas. Il sentait le tissu de son t-shirt et de son pull imprégné de son sang. Il arrivait enfin à l'immeuble de Wonshik, il tapait le code, glissant sur les touches. Il poussait la porte et allait vers la cage d'escalier ne voulant pas croiser un des voisins de Wonshik dans l'ascenseur.

Chaque marche était une torture, son sang s'écoulait abondamment sur son torse, ses forces disparaissant presque aussi vite. Il ne voyait plus où il allait. Il s'appuyait sur le mur de la cage d'escalier, y laissant une traînée de sang frais.

Il arrivait finalement à l'étage de Wonshik. Il avançait presque à quatre pattes, du sang s'écoulant de sa plaie. C'était de plus en plus dur, il doutait d'arriver vivant à cette porte à 6 mètres. Il tentait d'appeler Wonshik mais sa voix était trop faible et lui prenait le peu de force qui lui restait. Il arrivait finalement à la porte et tapait dessus mais son poing était trop faible alors il entreprenait de se redresser, prenant appui sur la poignée de la porte de l'appartement de Wonshik, y étalant son sang. Il était enfin debout, difficilement, appuyé contre la porte, il appuyait sur la sonnette, longtemps mais personne ne venait. Pourtant il n'arrêtait pas. « Wonshik... S'il te plaît... J'ai besoin de toi... » Des larmes coulaient sur ses joues et il passait ses mains sur son visage pour les essuyer, y étalant du sang. Son cœur se brisait en même temps que ses dernières forces et il tombait au sol, le dos contre la porte, une trace de sang sur la porte, ses mains tombaient au sol, quasiment sans vie, ses yeux se fermaient,son esprit se vidait, il sombrait dans un noir presque reposant.

Wonshik stressait et se détestait. Peu après être remonté dans son appartement il avait mis ses affaires de sport et était parti courir, évacuer sa frustration. La musique à fond dans ses oreilles il essayait de faire le vide dans sa tête, dans son cœur mais malgré tout ses pas l'avaient mené au pont Banpo, là où il rejoignait Taekwoon. Il s'asseyait sur le même banc sur lequel il s'était assis la première fois où il l'avait rejoins, quand ils avaient parlé de ce que Taekwoon aurait aimé être si... S'il n'y avait pas toute cette merde. Le même banc sur lequel Taekwoon l'avait attendu la dernière fois, sur lequel il avait douté de sa sincérité. Il se rendait compte à quel point ce jeune homme comptait sur lui depuis qu'il lui avait dit qu'il l'aiderait et à quelle point il tenait à ce jeune homme fragile, détruit par des connards. Il levait les yeux et voyait que c'était pile l'heure où le pont Banpo se transformait en arc-en-ciel. Un sourire prenait place sur son visage et allégeait un peu son cœur. Il se relevait et prenait le chemin de retour jusqu'à son immeuble. Demain je le chercherais.

Il arrivait finalement au petit trot à son immeuble, il entrait le code et décidait de prendre l'escalier pour reprendre un rythme normal. Un de ses voisins du dessous ouvrait la porte de la cage d'escalier et éclairait les marches. Le cœur de Wonshik se stoppait. Du sang. Il se penchait pour le toucher et voyait qu'il était encore frais. Il sortait son téléphone et lançait la lampe torche suivant ces traces qui se faisaient de plus en plus grosse plus il montait.

Arrivé à son étage, il allumait la lumière du couloir et au moment où ses yeux se posaient sur la masse se trouvant sur son paillasson. Son téléphone lui échappait des mains, tombant sur le tapis de l'étage dans un bruit sourd alors que Wonshik se lançait au côté de Taekwoon, il tâtait son pouls, il était vraiment très faible, il palpait le corps du jeune homme et trouvait la source du sang, il relevait doucement son sweat pour découvrir que le t-shirt autrefois claire était imbibé de sang. Il le retirait et découvrait que Taekwoon s'était mutilé au niveau des côtes, sûrement pour retirer la puce et qu'il était venu directement vers lui, la seule personne qui pouvait l'aider.

Wonshik s'en voulait d'être parti de chez lui, de s'être emporté il aurait du penser qu'il reviendrait vers lui car il est la seule personne qui pouvait l'aider. Il ouvrait sa porte et prenait le jeune homme dans ses bras tendrement, l'emmenant dans sa chambre pour le soigner. Il le posait sur le lit et le déshabillait tout en attrapant sa trousse qui se trouvait dans la table de chevet, il commençait d'essuyer la plaie et la recousait. Ce jeune homme avait intelligemment retiré la puce sans toucher de veine importante. Il finissait de tout nettoyer et touchait le front du jeune homme pour vérifier s'il n'avait pas de la fièvre. Alors qu'il allait le couvrir il remarquait ses poignets blessés, des traces de chaînes sur les deux. Il regardait s'il n'avait pas d'autres marques. Il n'en avait pas sur le haut du corps mais quand il changeait le pantalon du jeune homme pour un de ses survet, ce dernier gémissait de douleur malgré son inconscience. Il n'avait pas besoin de vérifier pour se douter qu'il avait été puni pour sa disparition. Les traces de chaîne le confirmaient. Il se mordait la lèvre, s'en voulant de ne pas l'avoir rattrapé et encore plus de l'avoir fait fuir.

Il le bordait et quand il était rassuré que le jeune homme dormait juste, il allait changer ses vêtements ensanglantés et prenait de quoi nettoyer la cage d'escalier, son palier et sa porte. Quand il avait fini il rejoignait sa chambre, attendant patiemment le réveil du jeune homme. « Réveille-toi, chaton. »

ProxénétismeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant