Le temps passait très vite aux urgences, les patients se succédaient les uns après les autres, des maladies, des blessures différentes. Mais peu importe la difficulté du cas qu'on lui proposait, le jeune docteur, Kim Wonsik, ne pouvait pas oublier ce jeune patient qui avait disparu dans la jungle urbaine aux mains de ces esclavagistes. Il avait transmis son nom à un ami dans la police pour qu'il le prévienne s'il entendait parler de lui peu importe le contexte. Mais secrètement il espérait n'avoir jamais l'appel de cette personne lui annonçant notamment la mort de ce jeune.
Il faisait sa ronde quand il voyait son ami venir dans sa direction, il s'arrêtait alors et attendait, les mains dans les poches de sa blouse. « Bonjour Wonsik » « Bonjour, qu'est-ce qui t'amènes ici ? » « Tu te rappelles de la demande que tu m'as faite ? » « Oui, bien sûr, tu as des nouvelles ? » « Oh que oui. » « Viens avec moi dans le bureau. » « Viens plutôt avec moi. Il est là. » « Il est là ? Comment ça ? » « Il est venu nous trouver pour qu'on l'aide et vu que tout le monde ne l'aidait pas de la façon qu'il voulait il s'est mutilé. » « Mutilé ? » « Tu verras par toi même, il voulait à tout prix qu'on l'emmène vers toi. » « Vous ne l'avez pas touché ? » « Non, j'ai bien transmis ce que tu m'as dit, c'est le colonel Freia Bones qui a réussi à le calmer. » « D'accord, dans quelle salle est-il ? » « Salle 2 » Ils se dirigèrent vers la salle, Kim Wonsik attrapait le dossier que lui tendait son interne. « Je vais déjà y aller tout seul pour le moment. » « Vous êtes sûr ? » « Oui, je vous appelle rapidement. »
Il entrait dans la pièce et saluait le jeune homme. Ce dernier était assis dans le lit, menotté alors qu'il était torse nu, le côté recouvert d'un large pansement ensanglanté. « Alors comment tu vas Taekwoon ? » « Vous avez menti... » « Comment ça ? » « Vous m'avez dit que la police pourrait m'aider. » « Elle le peut. » « Non, elle ne peut pas, ils ne comprennent rien. Ils ont pas voulu m'écouter. » « C'est pour ça que tu t'es mutilé ? » « Je dois disparaître... Je ne dois pas retourner là-bas. Je ne peux pas... » « Que t'ont-ils fait ? » Demandait le médecin doucement, en se rapprochant du patient tout en gardant une certaine distance. « Ils... Ils... » « Doucement prends ton temps. Pourquoi as-tu donné mon nom ? » « Je ne sais pas... Vous avez dit que vous m'aideriez... J'ai pensé... » « Tu as bien fait, je vais tout faire pour t'aider mais pour cela tu dois me faire confiance et me parler. » « Je ne dois pas y retourner... » Disait le jeune homme s'agitant sur le lit. Il tirait sur les menottes qui lui entaillaient peu à peu la peau fine de ses poignets, sa respiration s'accélérait. « Taekwoon doucement, respire tranquillement, tu vas te faire mal. »Disait le jeune médecin en voulant lui prendre les épaules, oubliant momentanément la phobie physique du jeune patient. Dès que leurs deux peaux entrèrent en contact, le jeune homme se mettait à hurler. « Désolé, Taekwoon calme-toi, je ne te veux pas de mal. L'interne dépêche-toi ! » Criait-il en direction de la porte. Peu de temps après elle rentrait, déjà équipé d'un calmant qu'elle mettait dans la perfusion du jeune homme. Puis aidé par une infirmière, elles l'immobilisaient. Il se débattait de plus en plus faiblement, gémissant doucement, les larmes coulant sur ses joues, son regard plongé dans celui du médecin qui regardait ce pauvre jeune homme brisé. Son cœur se pinçait à cette vision, au regard appelant à l'aide désespérément.
Quand il arrêtait finalement de bouger, les deux femmes le relâchèrent et le réinstallèrent confortablement. Le docteur Kim Wonsik leur demandait de partir et s'approchait du jeune homme endormi. Il venait remettre sa mèche sur son front, observant patiemment les traits tirés du jeune homme. Il gémissait doucement dans son sommeil, appelant un nom. Wonsik finissait par le comprendre. C'était le sien. C'était son nom qu'il appelait. Cela lui arrachait un sourire en coin. Il se tournait vers le chariot et prenait de quoi soigner les blessures du jeune. Il refaisait le pansement sur ses côtes, ses doigts s'attardant le moins possible sur cette peau nacré. Il nettoyait ensuite ses poignets nouvellement blessés, les bandant doucement. Quand il avait fini, après s'être lavé les mains, il vint s'asseoir près du jeune homme attendant qu'il se réveille. Il avait tiré la couverture sur le torse du jeune homme.
Il attendait patiemment, réfléchissant à comment il pouvait aider Taekwoon. Mais pourquoi s'inquiétait-il autant pour lui ? Quand Jung Taekwoon bougeait finalement, Kim Wonsik se redressait sur la chaise sur laquelle il était assis depuis près de 2 heures. « Que s'est-il passé ? » Demandait-il avec sa voix douce encore faible. « On a du te sédater pour éviter que tu ne te fasses plus de mal. » Répondait le médecin. Le jeune regardait son torse, qu'il voyait nouvellement bandé et ses fins poignets enveloppés dans des bandes. « Comment tu te sens ? » « Vaseux... Comme quand ils me donnent le bonbon. » « Le bonbon ? » « Je crois... que c'est de la drogue mais depuis toujours ils nous disent que c'est un bonbon. Plus on en prends plus on en a envie mais on en pas le droit. » « Quand est-ce qu'ils vous les donnent ? » « Avant de...de... » Une larme commençait de couler sur sa joue. Wonsik comprenait sans même qu'il n'ait besoin de finir sa phrase, ils les droguaient avant de les prostituer pour qu'ils soient plus obéissant.« Si tu ne te sens pas de me le dire, ce n'est pas grave d'accord ? » Il acquiesçait. « Je peux te poser une question ? » « Hm ? » « Si tu ne veux pas répondre, tu n'es pas obligé : qu'est-ce qui t'as poussé à fuir cette fois-ci et d'aller voir la police ? »« Je ne sais pas... Je crois que... Ce que vous m'avez dit m'a donné la force... » « Merci. » « Pour ? » « Pour m'avoir répondu. Ça me fait plaisir. » « Vous êtes bizarre » « Ah oui ? » Demandait le médecin en souriant ouvertement au jeune homme qui sentait son cœur battre un peu plus vite. « Je... Je peux poser une question aussi ? » « Bien sûr. » « Pourquoi moi ? » « Comment ça ? » « Pourquoi vous voulez m'aider moi ? Je n'ai rien de plus qu'un autre de mes camarades, vous avez dit que vous voyez souvent des... gens...comme moi... Pourquoi vous voulez m'aider moi et pas les autres ? » « C'est une bonne question. Personnellement tu es le premier que je veux aider mais mes collègues ont voulu aider les autres, c'est tes camarades qui ont refusé leurs aides. » « Ohh, je vois » « Taekwoon, acceptes-tu que je t'aide ? » « L'aider à quoi ? » Intervenait une voix féminine.
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J'ai continué d'écrire la suite et je peux prédire dès maintenant que deux d'entre vous au moins va passer des heures à m'engueuler ^^
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Proxénétisme
Fiksi PenggemarQuand une victime de proxénétisme rencontre un jeune docteur ambitieux persuadé qu'il peut aider tout le monde.