Taekwoon avait zoner dans des rues plus mal famées les unes que les autres pendant plusieurs semaines avant de finalement mettre sa fierté dans une capsule lancé sur Mars et d'aller voir M. Lee, le propriétaire d'un bar à strip tease, un de ses anciens clients, un des gentils.
Ça faisait près d'un an qu'il y travaillait : il faisait barman, agent d'entretien et souvent des danses en contrepartie d'une chambre dans l'établissement et deux repas par jour. Le club était tout ce qu'il y avait de plus légal et quelque part ça lui faisait du bien d'avoir un travail normal. Enfin si on considère que vendre son corps aux premiers hommes en chien est un métier normal.
Mais du point de vue de Taekwoon, il l'était.
Aujourd'hui il était parti se promener dans un des parcs de la ville, se ressourçant avant de travailler ce week-end qui s'annonçait chargé.
Wonshik était la tête dans les nuages. Aujourd'hui ça faisait un peu plus d'un an qu'il avait merdé. En beauté. Il n'avait plus de raison de rire. Ses journées étaient toutes les mêmes : se lever, aller travailler, manger, travailler, boire, beaucoup, dormir et recommencer. Ses amis déploraient cela et ne loupait jamais une occasion de lui dire qu'il avait beaucoup trop changé depuis qu'il avait rencontré ce jeune homme. Qu'il s'était laissé avoir par sa candeur, son âge, son histoire.
Ils avaient peut-être raison.
Aujourd'hui était un jour comme un autre dans sa routine. A une chose près : ses amis le trainaient de force dans une soirée entre hommes comme au bon vieux temps, d'après leur dire.
Il était vrai qu'à un moment de sa vie, il était un véritable Don Juan, couchant avec presque tout ce qui bougeait, que cela ait des seins ou un service trois pièces. C'était une période de luxure marqué par les soirées étudiantes très arrosé et un tableau de chasse à faire pâlir tout coureur de jupons. Mais il lui manquait quelque chose, il se sentait vide.
Même après ses études qui avaient été un succès à la grande surprise, des ses amis, de ses professeurs et de ses parents qui ne voyaient en lui qu'un mécréant bon à se bourrer la gueule, dormir en cours, baiser et rater sa vie devenir le major de sa promotion largement devant le second et obtenir un des meilleurs postes à pourvoir pour les jeunes diplômés, il avait continué de fréquenter ses soirées. Mais toujours le même sentiment de vide.
Il avait fini par se calmer après son premier cas difficile aux urgences où il avait failli perdre un jeune enfant victime de violence. Il avait failli y rester parce qu'il était distrait, vaseux de sa soirée de la veille. Du jour au lendemain, il avait tout arrêté : les soirées étudiantes, les soirées à se bourrer la tronche dans un bar, les coups d'un soir, tout. Le vide en lui ne se bouchait toujours pas.
Il s'était concentré sur son travail et sauvait des vies, aidait des jeunes au bout de leur vie, faisait ce pour quoi il avait entrepris de faire ces études alors que tout le monde pariait qu'il ne fairait rien de sa vie. Et pourtant il lui manquait toujours quelque chose.
Puis il l'avait rencontré.
Tout avait changé.
Il l'avait changé.
Il avait trouvé ce truc qui lui manquait.
L'amour ? Peut-être.
Tout du moins quelqu'un qui lui donnait envie de faire autre chose que se tuer au travail et voir le monde en noir ou en blanc.
Taekwoon, son Taekwoon, Leo lui avait montré que la vie était fait de nuance, qu'il ne fallait pas s'arrêter sur des détails, qu'il avait une vie aisée par rapport à d'autres, moins chanceux. Comme lui.
Il avait trouvé ce qui remplissait ce vide. Le trou dans son âme avait exactement la forme de celle de Leo.
Et il l'avait perdu.
Par sa bêtise.
Il se sentait de nouveau vide.
Et ses amis ne pouvaient le comprendre. Personne ne le pouvait.
1 an. 1 an et des brouettes qu'il survivait, il ne vivait pas, il survivait.
Ses amis l'attendaient de pieds ferme devant la porte de son appart, de peur qu'il se dérobe comme il le faisait si bien depuis plus de 365 jours. Il ricanait à leur tête sérieuse dans leur tenue luxueuse, le poussant dans son appartement dont ils avaient tous le code évidemment.
Il était accueilli par le feulement de Daeguni qui avait bien grandi et qui lui reprochait toujours le départ de son maître. Wonshik ne pouvait lui en vouloir, c'était vraiment de sa faute.
De temps en temps, il avait surpris le chaton assis sur la banquette près de la grande fenêtre, regardant au loin comme il le faisait et miauler douloureusement.
Le cœur de Wonshik se serrait à cette scène à chaque fois.
Il posait ses affaires et se glissait dans la douche sur le regard exaspéré de ses amis. Il sortait et mettait un pantalon à pince noir avec une chemise blanche et des Doc Marten's basse noir. Il coiffait ses cheveux argentés en arrière avec un peu de laque pour un effet travaillé mais pas trop. Ses yeux étaient soulignés d'un trait de khol sombre. Il rejoignait ses amis qui avaient tapé dans sa réserve personnel. Il se servait un verre de whiskey et après l'avoir ingurgité complètement cul sec, ils se mettaient en route pour un le bar où ses amis le trainaient.
Les pas de Taekwoon l'avait emmené jusqu'au bord du pont Banpô, dans l'ombre d'une haie, à observer le coucher de soleil et le jeu de lumière sur les cascades du pont. Il soupirait lourdement et se mettait en route pour le bar.
Après une marche lente il arrivait devant la porte de service du bar : le Hyde Club. Ce soir il avait quelque clients qui avaient réservé des shows privés dont un déguisé.
Pour une fois ce n'était pas le délire pervers d'un père en manque de sensation qui voulait se faire un jeune homme bien foutu habiller comme une écolière, non ce soir, il devait être un jeune interne à l'hôpital. C'était un fantasme courant. Lui le premier avait fantasmé sur Wonshik et sa blouse blanche.
Il essayait de penser le moins possible au jeune médecin. Il ne pouvait pas mentir, il lui manquait. Énormément.
Il secouait la tête pour chasser ses idées négatives et se dépêchait de monter dans sa chambre pour se préparer.
Une douche plus tard il était presque prêt : il était encore en serviette dans sa chambre, se séchant les cheveux tandis que son patron rentrait et se mettait dans son dos. « Tu es en forme ? » « Oui M. Lee, ne vous inquiétez pas. » « Bien. » Le jeune homme lui souriait et allait à son lit où il prenait sa tenue d'interne : un pantalon noir qui se défaisait avec des scratchs discret, une chemise transparente noir, une blouse et un stéthoscope. Il mettait des fausses lunettes rondes avec des montures dorées très fines sur le bout de son nez, se chaussait et après un dernier coup d'œil dans le miroir, affichait son visage de travail : candide et sur de lui à la fois et allait à la loge dans laquelle il avait son show privé.
Wonshik et ses amis arrivèrent enfin devant le bar. Ses amis rigolaient, ne remarquant pas que le jeune médecin s'était arrêté. « Won' qu'est-ce qui a ? » « Le Hyde Club,vous êtes sérieux ?! »
*** VIXX A GAGNÉ !!!!!!!
Et du coup cadeau
Ou pas.
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